L'image de l'Oncle Ho dans le cœur du peuple russe

Le président Ho Chi Minh et ses enfants (Photo prise en 1955).

Cette année, le 19 mai, une cérémonie de dépôt de gerbe a eu lieu devant la statue de l'Oncle Ho à Saint-Pétersbourg, où, il y a 95 ans, le président Hô Chi Minh posa pour la première fois le pied sur le sol russe, à Moscou, où il vécut et travailla pendant plus de six ans dans les années 20 et 30 du siècle dernier, où il définissait les orientations stratégiques de la révolution vietnamienne, ainsi qu'à Oulianovsk, sur les rives de la Volga. D'ailleurs, pour la statue de l'Oncle Ho, haute de 9 mètres, réalisée dans cette ville, on a utilisé non seulement du bronze, mais aussi de l'or. Comme prévu, la quatrième statue du président Hô Chi Minh sur le territoire de la Fédération de Russie sera érigée à Vladivostok.

À la veille de son anniversaire, le 19 mai, l'exposition « Nguyen Ai Quoc – Ho Chi Minh et l'amitié Vietnam-Russie » a été inaugurée au cœur de Moscou, près du palais du Kremlin. Les objets exposés ont été envoyés en Russie par le site des reliques de Ho Chi Minh, situé au palais présidentiel de Hanoï. Lors de cette exposition, nous avons rencontré M. Evgueni Kobelev, historien moscovite et auteur de l'ouvrage « Camarade Ho Chi Minh », publié à plusieurs reprises à Moscou et à Hanoï.

Le président Ho Chi Minh, a déclaré Evgueni Kobelev, jouissait d'un grand prestige auprès du peuple. Mais, contrairement à ce qui se passait dans certains pays socialistes, ce prestige élevé n'a pas transformé le culte du leader en culte de la personnalité, avec ses distorsions et ses péchés. Les hautes qualités morales du président Ho Chi Minh y faisaient obstacle. C'était un véritable démocrate, toujours opposé aux méthodes dictatoriales de gouvernement. Sa volonté et sa détermination se combinaient harmonieusement avec la charité et la bienveillance. Il refusait le fanatisme idéologique, un phénomène qui avait gravement porté préjudice à plusieurs partis au pouvoir. Des méthodes de lutte non violentes, selon les possibilités, et des compromis tenant compte des intérêts non seulement de la majorité mais aussi de la minorité – cette vision était en harmonie avec son style.

Malgré les décennies qui ont passé, le président Ho Chi Minh demeure une figure très moderne. Ses œuvres et les idées qu'il a défendues s'inscrivent parfaitement dans ce que l'on appelle aujourd'hui la nouvelle pensée politique, a souligné le scientifique moscovite.

Evgueni Glazounov, président d'honneur de l'Association d'amitié Russie-Vietnam, a rencontré et travaillé avec l'oncle Ho. Il se souvenait que le président Ho Chi Minh était une personne charmante et plaisante.

« À Hanoï, le président Ho Chi Minh a rencontré des experts soviétiques travaillant en République démocratique du Vietnam », a déclaré Glazounov à Sputnik. L'un d'eux a voulu terminer son discours en souhaitant bonne santé au président en vietnamien. L'expert soviétique a fait de son mieux pour mémoriser cette phrase, mais malheureusement, il a fait une erreur de prononciation. Au lieu de « Longue vie au président Ho Chi Minh », il a dit : « Le président Ho Chi Minh veut se coucher. » Tous les participants vietnamiens à la réunion ont éclaté de rire. Le président Ho Chi Minh s'est levé, s'est approché du jeune expert et a dit en russe : « Non, non, nous ne devrions pas terminer notre réunion comme ça. Le président Ho Chi Minh ne veut pas se coucher maintenant. » Cette remarque a fait rire tous ceux qui parlaient russe.