Nostalgie des lanternes de mi-automne « faites maison »…
(Baonghean) -A chaque fête de la mi-automne, en voyant les enfants briller avec des lanternes de toutes formes et couleurs émettant une musique joyeuse, mon cœur se serre avec les souvenirs des saisons lunaires de mon enfance avec des lanternes étoilées "faites maison"...
À cette époque, ma famille était encore très pauvre. Mon père était soldat en poste dans la péninsule de Son Tra (Da Nang) et ma mère était secrétaire au Comité provincial du Parti, dont la principale tâche consistait à dactylographier. Mes familles maternelle et paternelle, à la campagne, étaient toutes deux pauvres. Elles travaillaient dur toute l'année dans les champs et les jardins, et avaient beaucoup d'enfants, ce qui les rendait peu utiles. Ma mère avait trois enfants seule et devait s'occuper de sa belle-mère et de ses neuf jeunes frères et sœurs.
Aimant notre mère, même si nous rêvions toujours de voir les lanternes étoilées aux poignées peintes en rouge et recouvertes de papier cellophane coloré par les enfants du quartier le soir de la fête de la Mi-Automne, mes trois frères et moi nous disions souvent de fabriquer nos propres lanternes pour fêter ça, histoire d'être moins tristes. Deux semaines avant la fête de la Mi-Automne, nous devions préparer de la colle, fendre du bambou pour en faire un cadre, puis découper du papier pour le coller (généralement du papier journal ou des sacs en ciment, mais un papier un peu plus « luxueux » était découpé dans des enveloppes contenant des documents officiels et des lettres, puis coloré à la cire, car à cette époque, le papier de couleur était très rare et assez cher). Mon frère était très habile, si bien qu'en seulement deux ou trois jours, nous avons pu terminer nos lanternes de la Mi-Automne faites maison.
Nous l'avons fait avec passion et enthousiasme. Ainsi, le soir de la fête de la Mi-Automne, mon petit frère avait une jolie lanterne qui tenait dans la main. Comme je suis une fille, la lanterne avait deux pompons en papier fantaisie et le cadre était également recouvert de pompons. La lanterne étoilée de mon frère était toujours la plus grande du quartier et il nous a fallu une semaine entière pour la terminer. En plus des lanternes de la Mi-Automne, nous avons aussi conservé des pépins de pamplemousse séchés pour enfiler des guirlandes lumineuses et pétillantes pendant les processions et les festins. Mon frère s'est aussi amusé à dessiner et découper des masques de clowns souriants pour lui et mon petit frère. On m'a aussi offert une couronne en carton rigide à porter sur la tête…
Dans notre quartier militaire (réservé aux familles de militaires), de nombreux enfants pauvres fabriquaient eux aussi leurs propres lanternes étoilées. Mais elles étaient souvent déformées, tandis que les nôtres étaient toujours les plus belles et les plus uniques. À cette époque, j'en étais toujours fier. Les soirs de pleine lune, mon frère aîné portait souvent le cadet sur ses épaules comme un adulte, et à côté de moi, un petit enfant tenait une lanterne étoilée faite maison, ornée d'une petite bougie. Il se joignait aux enfants au son des tambours « tung ring… » dans les hameaux du haut et du bas, avant de retourner à la salle des fêtes pour célébrer la fête. Bien qu'il n'y ait eu que quelques kakis marinés, des pamplemousses, des anones, des goyaves du jardin, du pop-corn, des cacahuètes grillées préparées par l'association des femmes et les membres du syndicat des jeunes, et des spectacles faits maison, c'était vraiment amusant. Après la fête, chaque groupe s'est dispersé et s'est invité à jouer à la bagarre, à cache-cache, à colin-maillard, au dragon et au serpent jusqu'aux nuages…
De nos jours, avec l'amélioration constante de la vie matérielle, les plaisirs rustiques disparaissent peu à peu. Comme tout le monde, à l'occasion de la fête de la Mi-Automne, j'offre souvent à mes enfants et petits-enfants un plateau rempli de cinq fruits, des gâteaux de lune et de drôles de lampes à piles qui, grâce à un mouvement continu, diffusent des images aux couleurs et aux images chatoyantes. Pourtant, je me sens toujours « fade, manquante » et j'ai mal au nez en repensant aux lanternes étoilées faites maison, à la lueur scintillante des bougies, aux joyeux sons des tambours de mon enfance… Il y a des choses qu'on ne peut pas acheter, même si on en manque, et qu'on ne peut pas rendre, même si on en rêve…
Khanh Ly