Apprendre à écouter
(Baonghean.vn) - De l'enfance à l'âge adulte, on nous apprend beaucoup de choses sur les compétences orales, les compétences de présentation et les compétences pour captiver l'interlocuteur par le langage ; mais il existe une autre compétence importante qui manque à la plupart d'entre nous : les compétences d'écoute !
Zézé, le petit garçon de 5 ans du célèbre livre « Mon doux oranger », a grandi dans une famille nombreuse. Ses parents peinaient à subvenir à leurs besoins et pensaient que le garçon devait tout savoir, faute de quoi il serait battu. Son enfance fut totalement dénuée d'amour, sans véritable guide, aspirant à quelqu'un pour écouter ses pensées, ses rêves, ses attentes… Mais il n'y avait personne ; les adultes de la maison lui demandaient toujours d'écouter, exhalant leur colère et leur frustration face à la vie sur son corps maigre à coups de poing.

Durant ces années de tristesse, son ami était un oranger doux dans le jardin, qu'il avait baptisé Pinkie. Il lui confiait tout. Il imaginait que Pinkie l'écoutait et lui répondait avec toute la tendresse dont il était capable. Pinkie était la meilleure auditrice, car elle était toujours silencieuse, agitant ses feuilles vertes et fraîches de manière apaisante, et le parfum paisible qu'elle dégageait était étrangement réconfortant pour Zézé.
L'image du petit Zézé assis sous un oranger, sanglotant à cause de ses griefs, a ému des millions de lecteurs à travers le monde. Il s'avère que ce dont notre âme a le plus besoin dans la vie, ce n'est parfois pas l'argent ou la célébrité, mais d'être entendue.
Nombreux sont ceux qui passent leur vie entière sans apprendre à écouter, et n'ont peut-être même personne pour les écouter. Écouter est difficile, il faut l'apprendre. « Celui qui parle doit avoir un auditeur », l'écoute n'est qu'une réaction physiologique instinctive du corps humain, quelque chose que l'on peut entendre puis laisser là, entendre puis oublier, écouté uniquement pour servir un but précis. Écouter, cependant, requiert non seulement les oreilles, mais aussi le cœur.

Quand on écoute quelqu'un, on s'assoit à ses côtés, on le laisse s'ouvrir, on absorbe silencieusement ses sanglots et sa tristesse, telle une éponge douce caressant délicatement ses émotions. Écouter quelqu'un, ce n'est pas seulement entendre, c'est aussi la somme de tous les sens, y compris le sixième sens.
Sans écoute, la vie serait monotone, ennuyeuse et stressante. Écouter, c'est écouter et entendre, c'est-à-dire écouter avec concentration, silence et empathie ; c'est l'harmonie du cœur et de l'esprit ; c'est le respect, l'amour et la confiance absolus envers l'autre. Écouter, c'est ouvrir son cœur, accepter les différences, ne pas être jaloux ni juger, et toujours apporter une énergie positive aux autres.
L'écoute ne dépend pas nécessairement des sons. Nous écoutons la pluie printanière sur le porche et savons que le printemps arrive, que les pêchers sont sur le point d'éclore, que notre patrie est sur le point de célébrer le Têt et que cette personne est sur le point de revenir… Nous écoutons le chant des cigales sous le soleil de midi, et notre cœur se serre dans le pressentiment de la séparation… Nous écoutons le cœur des autres, même lorsqu'ils sont silencieux, mais nous comprenons leurs pertes, leurs chagrins, et nous les embrassons chaleureusement et réconfortamment… Ainsi, lorsque nous écoutons en silence, nous écoutons aussi notre propre moi intérieur. Nous nous comprenons mieux nous-mêmes dans cette écoute silencieuse.
Dans son livre « Comprendre le cœur », le maître zen Minh Niem écrit : « Le mot “écouter” a un sens très profond. Il faut “écouter” pour “entendre”. Par conséquent, “écouter” est la porte d’entrée vers “l’écoute”. Sans “écouter”, on ne peut “entendre” complètement. “Écouter” est le profond silence du cœur. Pratiquez l’écoute avec votre propre cœur. »