« Demandez au peuple quels camarades… n’ont pas été démasqués. »
Vu Quoc Hung, ancien membre du Comité central du Parti et chef adjoint du Comité central d'inspection, a soulevé la question suivante : à l'avenir, le Comité central lui-même, y compris les organes fonctionnels tels que le Comité d'inspection, doit savoir quels camarades « n'ont pas été démasqués ».
La secrétaire n'est pas « rondelette».
La nomination de secrétaires du Parti non issus de la population locale aux niveaux provincial et de district est très bien accueillie par le Comité central lors des discussions sur le projet de constitution d'une équipe de cadres stratégiques. Comment évaluez-vous la capacité de cette solution à prévenir la formation de clans et le développement de relations d'influence entre les membres ?
En réalité, cette politique n'a rien de nouveau. Nos ancêtres l'ont appliquée depuis l'Antiquité. Ce plan est bon, je le soutiens, mais son inconvénient est que si des personnes mal intentionnées, qu'elles soient d'ici ou d'ailleurs, en abuseront.
Ce qui préoccupe le plus les gens, c'est de savoir si les dirigeants privilégient leurs intérêts personnels, se font construire des demeures somptueuses et utilisent des moyens détournés pour placer leurs enfants au gouvernement. Si vous venez d'ailleurs et n'y avez pas de famille, ou si vous avez de la famille mais aucun lien de parenté, vous serez plus à l'aise face aux questions personnelles qui pourraient être le terreau de l'enrichissement personnel.
Cependant, en cas de mauvaises intentions, les cadres peuvent s'entendre pour en tirer profit ou conclure des accords tacites du type « tu aides mon enfant, je t'aiderai ». Le gouvernement central doit prendre en compte et évaluer tous ces risques afin de prévenir les infractions et d'éviter les erreurs dès la définition de la réglementation. Ainsi, lors de la mise en œuvre de cette politique, les cadres ne pourront pas abuser de leur position à leur détriment.
Un contre-argument qui mérite réflexion est que cette mentalité axée sur les mandats risque de se manifester chez un secrétaire muté dans une autre localité. Ce cadre aura l'impression d'être en attente d'une promotion, et devra donc être polyvalent pour gagner la faveur et le soutien de la localité. Cela conduit-il encore à la déférence et à la sentimentalité dans la prise de décision ?
C'est également possible, compte tenu de l'état d'esprit lié à la durée du contrat : on devrait vivre pleinement sa vie, avec un accord du type « Je ne te toucherai pas, tu ne me toucheras pas », et puis, après la fin du contrat, je reviens et je reçois des commentaires très… complets.
Toutefois, le Comité central doit également évaluer les cadres en fonction de leurs réalisations et de leurs résultats. Dans ce cas, la perfection ne suffit pas. Lorsqu'on devient responsable local, il faut constituer une équipe de cadres intègres et dynamiques. Ces cadres doivent renforcer la section locale, et pour cela, il faut d'abord créer une équipe unie et solidaire. Si un secrétaire se contente de viser la perfection et de se replier sur lui-même, il sera… inutile.
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| Vu Quoc Hung, ancien chef adjoint du Comité central d'inspection. |
Qui est cette personne « inconnue » ?
La maîtrise de la puissance est un objectif important du projet. Comment évaluez-vous la conception de la cage pour « confiner » la puissance à cet endroit ?
Je pense que si les réglementations centrales sont strictement appliquées, elles encadreront le pouvoir. Il nous faut maintenant choisir la personne capable de le contrôler, de le surveiller et de le maîtriser. L'histoire de notre nation a traversé de nombreuses époques, de nombreux rois, et tous les rois intègres ont su gagner le cœur du peuple ; voilà la personne capable d'encadrer le pouvoir.
Cette Conférence centrale n'est pas une tribune pour élaborer des slogans, mais pour créer des outils, des réglementations, des institutions et jeter les bases de mécanismes permettant de contenir le pouvoir. Il est cependant tout aussi nécessaire de former les personnes chargées d'utiliser ces mécanismes. Ce rôle incombe aux cadres stratégiques, car l'enjeu principal reste le pouvoir humain.
Les critères de sélection des cadres sont désormais de plus en plus précis, et cette fois-ci ils le sont encore plus, donc je crois que c'est possible.
— Donc, selon vous, avec ce projet de cadres stratégiques, les gens ont-ils le droit de croire que le pays disposera d'une équipe d'élite ?
Le Comité central en discute. Tous les participants à la conférence débattent de la manière de choisir l'élite du pays, mais pour savoir si tous les membres présents appartiennent réellement à l'élite, il nous faut le prouver par les faits et consulter le peuple.
Les « camarades démasqués » par le passé sont ceux qui n'en sont pas dignes. On ignore encore s'il existe au sein du Comité central des personnes qui n'ont pas été démasquées. Le Comité central lui-même, y compris ses organes fonctionnels tels que le Comité central d'inspection, doit le savoir. Et si vous voulez le savoir, il faut interroger le peuple. Rien ne peut être caché au peuple.
Vous venez d'évoquer le phénomène d'infiltrés au sein du Comité central, un phénomène récemment mis au jour. Certains l'attribuent à un laxisme et à un manque de rigueur dans l'application des contrôles du Parti ces dernières années. Par rapport à l'époque où vous étiez en fonction, comment évaluez-vous le travail d'inspection actuel ?
Toute comparaison est vaine, mais force est de constater qu'à l'époque où nous travaillions, la réglementation était encore très rudimentaire et peu abondante. Le mécanisme du marché n'était pas encore aussi profondément ancré dans la vie quotidienne, l'argent et son pouvoir d'attraction n'étaient pas aussi importants qu'aujourd'hui, et les erreurs des fonctionnaires étaient donc moins fréquentes.
À l'époque, nous avons constaté un problème et agi immédiatement. Nous avons écouté tout le monde et, dès que nous constations un problème ou une opinion publique, nous l'inscrivions à l'ordre du jour. Ainsi, nous avons rapidement empêché que de nombreux incidents ne se reproduisent.
Mais il faut également préciser que le travail d'inspection et de contrôle n'est pas seulement celui du Comité d'inspection, mais aussi celui du Parti ; ce sont en premier lieu les comités et les secrétaires du Parti, à tous les niveaux, qui sont les premiers à agir.
Que pensez-vous donc de la proposition de renforcer l'autorité de l'agence d'inspection du parti comme solution pour renforcer la gestion et le contrôle des cadres ?
Renforcer l'autorité est également une bonne chose, afin que le pouvoir de décision de l'organisme d'inspection soit plus direct, sans passer par un échelon intermédiaire. Mais cette question doit être envisagée sous de nombreux angles. Si l'on souhaite accroître l'autorité, les comités d'inspection, à tous les niveaux, doivent également être dotés d'un très haut niveau de responsabilité.
Actuellement, toute mesure disciplinaire à l'encontre d'un membre du Comité central nécessite l'aval du Comité exécutif central. Pour les cadres placés sous l'autorité du Politburo et du Secrétariat, le Comité central d'inspection ne peut que formuler des propositions. Si ce dernier disposait d'un mécanisme lui permettant d'agir directement, le recours à des instances externes serait moins fréquent.
En réalité, ce n'est ni trop compliqué ni trop lourd. Le problème n'est pas de « punir » sévèrement l'affaire, mais de pointer du doigt les erreurs des fonctionnaires. C'est l'étape fondamentale.
Pour être un cadre, il faut faire preuve d'intégrité.
- Le projet de formation stratégique des cadres fixe également comme objectif qu'après la 7e Conférence centrale, une culture du refus du pouvoir et de la recherche de postes ainsi qu'une culture de la démission se mettent en place, ce qui n'intéresse actuellement pas beaucoup de cadres ?
Je soutiens fermement la culture de la démission. J'ai insisté sur le fait que les fonctionnaires doivent faire preuve d'intégrité et que, lorsqu'ils ne sont plus en mesure d'exercer leurs fonctions, ils doivent démissionner en exposant clairement les raisons : santé, compétences insuffisantes ou perte de prestige. Il devrait en être ainsi. Ce n'est pas une chose terrible. Il devrait exister des réglementations incitant les personnes qui ne peuvent plus exercer leurs fonctions à démissionner, en plus des réglementations relatives au licenciement, à la révocation et à la destitution.
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| M. Vu Quoc Hung : « Le problème avec la démission, c'est simplement le respect de soi. » |
- Existe-t-il donc, dans le mécanisme actuel, un élément qui empêche les dirigeants de démissionner et qui explique pourquoi si peu de personnes choisissent cette voie honorable, au point qu'un vice-ministre a présenté sa démission après avoir reçu une sanction disciplinaire, et qu'un secrétaire adjoint du comité provincial du parti et chef de la délégation provinciale à l'Assemblée nationale a dû attendre d'être sanctionné avant de présenter sa démission en tant que délégué ?
En réalité, je ne vois aucun problème avec le mécanisme. Le problème, c'est le respect de soi. Si j'étais à leur place, je devrais rendre des comptes à l'organisation. Je sais que je suis dans une situation délicate, mais si je persiste à représenter mon parti auprès des électeurs, je me ridiculiserais et je ridiculiserais aussi l'organisation. J'aurais dû demander à être absent de cette réunion et annoncer que j'avais remis ma lettre de démission de l'Assemblée nationale ; cela aurait été la bonne solution.
Au sein de notre Parti, durant la période de réforme agraire, certains cadres ont également démissionné, comme M. Hoang Quoc Viet qui a demandé à se retirer du Bureau politique, M. Ho Viet Thang qui a demandé à quitter le Comité permanent du Bureau politique, et le secrétaire général Truong Chinh qui a demandé à démissionner...
Merci!




