Conférence de dialogue sur la sécurité de Shangri-La : la Chine affirme privilégier le dialogue à la confrontation

S'exprimant lors de la 20e Conférence sur le dialogue de sécurité de Shangri-La qui se tient à Singapour, M. Lee Shangfu a accusé « certains pays » d'intensifier la course aux armements et d'interférer délibérément dans les affaires intérieures d'autres pays.

Le ministre chinois de la Défense, Li Shangfu. Photo : AP

Selon le ministre chinois de la Défense, la mentalité de guerre froide gagne du terrain et accroît considérablement les risques sécuritaires. Li Shangfu a également mis en garde contre la création d'alliances militaires de type OTAN dans la région Asie-Pacifique, affirmant que ces alliances entraîneraient la région dans une spirale de conflits. Selon le chef du ministère chinois de la Défense, l'Asie-Pacifique a aujourd'hui besoin d'une coopération ouverte et globale, et non d'une fraternisation en petits groupes.

Dans son premier discours international majeur depuis sa prise de fonctions en mars, le ministre Li Shangfu a souligné que le monde était suffisamment vaste pour que la Chine et les États-Unis puissent se développer ensemble. « La Chine et les États-Unis ont des systèmes différents, et ils diffèrent sur de nombreux aspects. Cependant, cela ne doit pas empêcher les deux parties de rechercher un terrain d'entente et des intérêts communs pour développer leurs relations bilatérales et approfondir leur coopération. Il est indéniable qu'un conflit grave ou une confrontation entre la Chine et les États-Unis constituerait une catastrophe insupportable pour le monde », a-t-il déclaré.

De son côté, le Pentagone a exprimé ses inquiétudes face aux « activités de plus en plus dangereuses et coercitives » de l'armée chinoise en Asie. Le porte-parole du Pentagone, le général de brigade Pat Ryder – qui accompagne le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin au Dialogue Shangri-La à Singapour – a déclaré : « Nous restons préoccupés par les activités de plus en plus dangereuses et coercitives de l'APL (Armée populaire de libération de Chine) dans la région, notamment ces derniers jours. »

Dans une déclaration faite le 3 juin, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a déclaré que le refus de Pékin de tenir des pourparlers en marge de la réunion de Singapour avait sapé les efforts visant à maintenir la paix dans la région. En réponse, un haut responsable militaire chinois a déclaré que les États-Unis étaient responsables de la rupture du dialogue en augmentant les sanctions contre les responsables chinois et en déstabilisant la région Asie-Pacifique par leur présence militaire. « Les relations militaires entre la Chine et les États-Unis sont difficiles et la responsabilité incombe entièrement aux États-Unis », a déclaré le lieutenant-général Geng Jianfeng aux journalistes en marge du Dialogue de Shangri-La. « La Chine attache une grande importance au développement des relations militaires sino-américaines, et nos interactions et communications n'ont jamais été interrompues », a-t-il souligné. Le 4 juin, le secrétaire d'État adjoint américain aux Affaires de l'Asie de l'Est et du Pacifique, Daniel Kritenbrink, se rendra en Chine dans le cadre d'une série de réunions que Washington tente d'organiser pour éviter une détérioration des relations entre les deux pays.