Conférence internationale contre l'EI : Se défausser de ses responsabilités face à la défaite contre l'EI

June 3, 2015 18:56

S'exprimant lors de la réunion, le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank Walter Steinmeier, a souligné qu'une solution militaire devait s'accompagner d'une réconciliation politique en Irak.

La conférence internationale contre le groupe État islamique (EI) s'est achevée le 2 juin au soir, après une journée de réunions à Paris, sur un engagement à renforcer le soutien à l'Irak face à l'EI. Malgré un large consensus entre les pays quant à la poursuite de ce soutien, les déclarations des participants ont révélé de nouvelles dissensions entre l'Irak et ses alliés internationaux, exacerbées par les récentes défaites consécutives contre l'EI.

Thủ tướng Iraq al-Haydar Abadi và liên minh chống IS trong cuộc họp tại Paris, ngày 2/6/2015 (ảnh: AP)
Le Premier ministre irakien al-Haydar Abadi et la coalition anti-EI lors d'une réunion à Paris, le 2 juin 2015 (photo : AP)

Le 2 juin, la coalition anti-Daech a promis son soutien au plan irakien de reprise de Ramadi, ville occupée par le groupe État islamique. Le Premier ministre irakien, Haider al-Abadi, a qualifié cette reprise d'« échec » de la communauté internationale. Outre leur engagement à fournir un soutien financier et militaire à l'Irak, les ministres des Affaires étrangères de 20 pays ont également affirmé que le gouvernement irakien, à majorité chiite, devait améliorer ses relations avec la communauté sunnite afin de garantir l'efficacité de la lutte contre Daech.

S'exprimant lors de la réunion, le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank Walter Steinmeier, a souligné qu'une solution militaire devait s'accompagner d'une réconciliation politique en Irak. « Nous ne nous attendons pas à une victoire militaire facile. Nous savons aussi que parvenir à la paix est difficile. C'est pourquoi, lors de cette conférence, nous n'évoquons pas seulement la nécessité de mesures militaires, mais aussi ce qui est nécessaire pour stabiliser les zones qui ne sont pas sous le contrôle de l'EI », a déclaré le ministre allemand.

Cependant, des fissures ont commencé à apparaître entre l'Irak et ses alliés dans la lutte contre l'EI, le Premier ministre al-Abadi ayant rejeté le 2 juin les affirmations selon lesquelles le manque d'efforts du gouvernement pour se réconcilier avec la communauté sunnite et les divisions sectaires en Irak étaient la cause des récents échecs dans la lutte contre l'EI.

M. al-Abadi a également accusé la coalition internationale de ne pas respecter ses engagements d'aide à l'Irak face à l'État islamique. Selon le Premier ministre irakien, la communauté internationale soutient l'Irak, mais le pays a besoin de davantage de renseignements et d'armements de la part de la coalition. L'Irak reçoit actuellement un soutien inférieur à celui promis par la communauté internationale.

Le Premier ministre irakien a également affirmé que la lutte contre Daech n'est pas la seule mission de l'Irak : « Comme vous le savez, Daech n'est pas né en Irak et ne s'y est pas développé, mais en Syrie. Daech est soutenu par des forces extérieures à l'Irak, notamment des combattants étrangers. L'Irak peut se sacrifier pour combattre Daech, mais la communauté internationale, y compris la coalition internationale, doit nous soutenir dans l'anéantissement de Daech. »

Toutefois, afin de garantir un soutien continu dans la lutte contre l'EI et d'apaiser les inquiétudes internationales, le Premier ministre irakien a réaffirmé le 2 juin la poursuite des efforts de réconciliation entre les factions et a annoncé son intention de reprendre Ramadi à l'EI.

Le plan prévoit le renforcement de la formation et de l'équipement des milices sunnites locales ainsi que l'intensification du recrutement de nouvelles recrues pour l'armée irakienne. Afin d'éviter les tensions entre factions sunnites et chiites en Irak, M. al-Abadi exige que tous ces groupes opèrent sous la supervision du gouvernement de Bagdad.

Le sectarisme sévit depuis longtemps en Irak, entravant non seulement les progrès de la coalition dans la lutte contre Daech, mais plongeant également ce pays du Moyen-Orient dans un conflit permanent depuis de nombreuses années. Ce qui est préoccupant, c'est que, bien que les communautés sunnites d'Irak ne soutiennent pas le groupe extrémiste État islamique, elles craignent également de coopérer avec les milices chiites après tant d'années de conflit.

Signe des divisions sectaires persistantes en Irak, susceptibles de compliquer la lutte contre l'EI, la région kurde autonome du nord a critiqué le 2 juin le gouvernement pour avoir « exclu » sa voix à la conférence de Paris.

La région autonome kurde d'Irak représente depuis longtemps un casse-tête pour le gouvernement de Bagdad. Cette force a toujours combattu aux côtés de l'armée irakienne contre Daech depuis que le groupe armé a étendu son emprise, mais les dirigeants kurdes souhaitent organiser un référendum sur l'indépendance de la région, ce à quoi le gouvernement irakien s'est toujours opposé.

Selon VOV.VN

Journal Nghe An en vedette

Dernier

x
Conférence internationale contre l'EI : Se défausser de ses responsabilités face à la défaite contre l'EI
ALIMENTÉ PARUNCMS- UN PRODUIT DENEKO