L'entraîneur Philippe Troussier et son parcours avec l'équipe du Vietnam
(Baonghean.vn) - Le parcours ambitieux mais extrêmement court de l'entraîneur français Philippe Troussier s'est terminé après une série de défaites de l'équipe nationale vietnamienne lors de la Coupe ASIAN 2023 et du 2e tour de qualification de la Coupe du monde 2026 en Asie.
Lors des entraînements et des matchs amicaux de l'équipe nationale vietnamienne, de nombreux supporters ont constaté la fragilité de la défense, le manque de cohésion au milieu de terrain et le manque de dynamisme de l'attaque, et ont vivement protesté.
On pensait qu'après l'expérience, une équipe soigneusement sélectionnée et préparée, réunissant les joueurs les plus talentueux et les plus performants, serait prête à participer aux tournois officiels. Mais en réalité, il s'agissait d'une équipe composée d'« élèves favorisés », manquant d'expérience, avec une défense et une attaque catastrophiques, ce qui lui valut de rapides défaites face à des adversaires régionaux, notamment l'Indonésie, lors des deux tournois importants mentionnés.
Après avoir décidé de résilier le contrat de M. Troussier, les responsables de la Fédération vietnamienne de football ont déclaré qu'il s'agissait d'un bon entraîneur, mais que « bon ne signifie pas forcément adapté ». Il est vrai que M. Troussier a mené à deux reprises les équipes nationales du Japon et du Maroc en Coupe du monde et qu'il possède le meilleur palmarès de tous les entraîneurs étrangers ayant dirigé l'équipe nationale vietnamienne et l'équipe nationale des moins de 23 ans.
Mais M. Troussier a également essuyé plusieurs échecs, au Qatar, au Maroc, en Chine et maintenant au Vietnam, avec la fameuse « douleur » : l’incapacité à vaincre l’Indonésie, même face à des équipes plus fortes. Difficile de trancher, surtout quand on sait qu’il a dirigé l’équipe nationale vietnamienne, ou plutôt les U23 vietnamiens, pendant plus d’un an. Malgré un effectif plus important, les U23 vietnamiens ont laissé l’Indonésie renverser la situation en demi-finale des 32e Jeux d’Asie du Sud-Est, grâce notamment à deux remises en jeu conclues par l’adversaire.
Ensuite, lors du deuxième tour des qualifications pour la Coupe du monde, une nouvelle touche indonésienne a permis au Vietnam d'ouvrir le score, malgré la défense alors considérée comme la plus vulnérable de la région. Les trois buts encaissés lors du match retour, le 26 mars, ont été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase pour le sélectionneur français.
En réalité, de nombreux entraîneurs étrangers ont eu une brève « relation » avec le football vietnamien, tels que Dido, Tavares, Letard, Goetz, Miura, Gong Oh-kyun et plus récemment Troussier… Sans oublier ceux qui ont connu le succès à différents niveaux, comme Weigang, Rield, Calistor et surtout Park Hang-seo.
Malheureusement, M. Troussier est arrivé au Vietnam avec un CV impressionnant, fort d'une expérience d'entraîneur au PVF, notamment chez les moins de 19 ans, ces dernières années. Mais son ambition démesurée, son caractère conservateur et sa façon de faire singulière de gérer la situation lui ont rapidement valu l'hostilité des joueurs et des supporters. Sur le plan de l'expertise, il a accordé une confiance excessive aux jeunes joueurs, ce qui a causé sa perte lors des matchs décisifs.
Il ne faisait pas confiance aux piliers de l'équipe ou les utilisait avec tiédeur, ce qui leur a fait perdre leur cap et leur inspiration. Et surtout, il a monté une équipe sans stars, espérant une force collective, mais a obtenu le résultat inverse. En fait, l'équipe s'est désintégrée moralement, au point que certains disaient : « Ce n'était plus une équipe… »
Alors, chacun aura l'opportunité et le temps de revenir sur les événements et de réévaluer les facteurs qui ont conduit à l'échec du football vietnamien sous l'ère de l'entraîneur français. « Commencez par vous-même, ensuite blâmez les autres », certes, mais n'oublions pas que, depuis l'ère Park Hang-seo, le football vietnamien n'a connu ni véritables stars ayant atteint leur apogée, ni véritables nouveaux talents. N'oublions pas non plus que la V-League doit être de qualité, en constante progression, que la formation des jeunes doit être une priorité et que les bons joueurs doivent pouvoir évoluer à l'étranger. La naturalisation des joueurs vietnamiens évoluant à l'étranger doit être rapide et de qualité, à l'instar de ce que fait l'Indonésie avec succès. Il ne faut jamais croire que le simple remplacement d'un entraîneur étranger ramènera instantanément le football vietnamien à son niveau d'antan ; c'est le renforcement interne du football vietnamien qui est indispensable pour franchir cette étape cruciale et nécessaire.


