La Grèce exige que l'Allemagne paie des réparations de guerre
(Baonghean) - Depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement du Premier ministre Alexis Tsipras, il semble que les relations entre Berlin et Athènes ne soient plus aussi chaleureuses qu'auparavant. Ces derniers temps, le gouvernement d'Alexis Tsipras n'a cessé de défier la tolérance de Berlin lorsqu'il a évoqué la question des réparations d'après-guerre, un sujet intrinsèquement considéré comme très sensible par l'Allemagne.
Récemment, le ministre grec des Finances, Dimitris Mardas, a annoncé qu'il exigerait de l'Allemagne le versement de 279 milliards d'euros de réparations de guerre à la Grèce. Ce montant a été calculé par la Cour des comptes grecque sur la base des dommages subis par ce pays du fait de l'occupation allemande entre 1941 et 1944.
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Le Premier ministre grec Alexis Tsipras lors d'une visite à Berlin le 24 mars. Photo : AP/Michael Sohn |
Depuis mercredi dernier, une commission parlementaire mise en place par le Premier ministre Alexis Tsipras examine la question des réparations d'après-guerre. Elle s'emploie actuellement à recouvrer une « dette » que la Banque de Grèce a dû « prêter » à l'Allemagne et à exiger une compensation pour les trésors archéologiques pillés par l'armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale.
Mi-mars, le ministre grec de la Justice Nikos Paraskevopoulos a annoncé qu'il était prêt à appliquer une décision de la Cour suprême autorisant la Grèce à saisir les biens allemands pour indemniser les descendants des victimes du massacre du village grec de Distomo par les Waffen SS allemands en juin 1944.
Le 23 mars, lors de la visite du Premier ministre Alexis Tsipras à Berlin, ce dernier a également évoqué la question des réparations de guerre. Il a accusé l'Allemagne d'utiliser des « astuces juridiques » pour éviter de verser ces réparations à Athènes. Lors d'un débat parlementaire en mars, il a affirmé qu'après la réunification allemande en 1990, les instances politiques et judiciaires se sont réunies pour discuter de la question des réparations de guerre. Or, le gouvernement allemand a choisi de garder le silence et d'ignorer ses responsabilités.
En réponse aux demandes du gouvernement d'Alexis Tsipras, Berlin a rejeté à plusieurs reprises cette demande, insistant sur le fait que la question des réparations d'après-guerre avait été réglée une fois pour toutes. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a déclaré que l'Allemagne était pleinement consciente de sa responsabilité morale et politique dans les « terribles événements » survenus en Grèce pendant la guerre. Mais Steinmeier a de nouveau insisté sur le fait que la question des réparations avait été réglée par le versement par l'Allemagne de 115 millions de marks (équivalent à 60 millions d'euros) à la Grèce en 1960.
Chu Thanh
(D'après Le Monde 7/4)