Iker Casillas - Un homme normal revient
À 37 ans, le légendaire gardien espagnol retrouve la joie de jouer qu'il pensait avoir laissée derrière lui au Real Madrid.
En 2015, Casillas fondit en larmes lors d'une conférence de presse pour dire adieu au Real Madrid, mettant fin à 25 ans de collaboration avec le plus grand club du monde. Ce jour-là, une légende prit fin. Casillas laissa derrière lui les années les plus glorieuses de sa carrière de footballeur, le surnom de « Saint Iker » que lui avaient donné les supporters, et, à 34 ans, il s'engagea dans une vie solitaire en terre étrangère.
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| Casillas a fondu en larmes lors d'une conférence de presse solitaire en 2015, annonçant son départ du Real. |
Casillas a continué : « Soudain, le directeur est entré. Dans la classe, tout le monde savait que je jouais pour l'équipe de jeunes du Real. Il m'a dit : Iker, sors, j'ai quelque chose à te dire. Je suis sorti et il m'a dit : Je pense que tu devrais prendre un taxi pour l'aéroport de Barajas tout de suite, car le Real vient d'appeler ta mère et l'école. Tu dois te dépêcher pour pouvoir aller en Norvège avec toute l'équipe. »
Casillas a accueilli la nouvelle, selon ses propres mots, comme s'il avait gagné à la loterie. À 16 ans, il a quitté l'école, est rentré chez lui, s'est changé, a pris un taxi pour l'aéroport et a rencontré toutes les stars qui allaient bientôt devenir ses coéquipiers. « J'étais assis à la même table que Julio en classe, et soudain, je me suis retrouvé dans le même avion que Fernando Morientes, Clarence Seedorf, Fernando Sanz, Predrag Mijatovic, Davor Suker et Raul Gonzalez », a déclaré Casillas. « C'était magique, et je me souviendrai toujours de ce jour. »
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| D'un jeune gardien de but, Casillas a soudainement eu sa chance et est progressivement devenu une légende du Real. |
Trois jours après le match contre l'Olympiakos, Casillas a fait ses débuts en Liga, lors d'un match nul contre l'Athletic Bilbao à San Mamés. À seulement 18 ans, Casillas est devenu le gardien titulaire du Real, un poste qu'il a conservé jusqu'à la saison 2001-2002. En baisse de forme, Casillas a perdu sa place au profit de César Sanchez, plus expérimenté.
La progression de Casillas fut ainsi stoppée. Dans le football professionnel, lorsqu'un gardien est sur le banc, il est difficile de retrouver sa place, sauf si le gardien titulaire… se blesse. Et le malheur de Cesar Sanchez devint le bonheur de Casillas. Lors de la finale de la Ligue des champions 2002, Cesar se blessa à la 68e minute et Casillas entra en jeu.
En conséquence, dans les 20 dernières minutes du match, Casillas a réalisé l'une des meilleures performances d'un gardien de but dans l'histoire des finales de la Ligue des Champions, ses brillants réflexes rendant tous les efforts du Bayer Leverkusen pour égaliser inutiles.
Casillas se souvient de cette époque : « Je n'étais pas prêt à entrer sur le terrain ce jour-là. J'y vais toujours en manches courtes, car c'est plus confortable. Ce jour-là, je n'avais même pas préparé de manches courtes, car je ne pensais pas jouer. Mais la situation m'a obligé à entrer sur le terrain. Il n'y avait pas d'autre solution, j'ai dû sortir le maillot à manches longues que le club avait préparé… le couper, car cela me donnait plus de confiance. Pendant que Javier Minano, le préparateur physique du Real, m'aidait, l'entraîneur Vicente del Bosque est venu me donner quelques instructions. »
Casillas remporte ainsi sa deuxième Ligue des champions de sa carrière, à 20 ans. Non seulement il récupère la place de Cesar Sanchez au Real, mais il remplace également ce gardien pour la Coupe du monde 2002. Mais la place de titulaire revient toujours à Santiago Canizares, alors en excellente forme.
Mais la chance a tourné à Casillas de la manière la plus incroyable qui soit. En se rasant, Canizares a accidentellement laissé tomber un flacon de parfum sur son pied et… l'a blessé. Casillas est immédiatement devenu le gardien numéro un de l'équipe d'Espagne lors de la Coupe du monde 2002 et n'a plus jamais quitté ce poste pendant plus de dix ans.
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| Casillas a eu une carrière dont tout joueur rêve, avec 5 championnats de Liga, 3 Ligues des Champions, 2 Coupes du Roi, 2 Supercoupes d'Europe... |
Mourinho a clairement fait savoir qu'il n'aimait pas Casillas. Il a recruté Diego Lopez pour le remplacer. Lorsque Lopez s'est blessé, il a préféré utiliser le gardien remplaçant Antonio Adan plutôt que de faire revenir Casillas. En 2013, alors qu'il jouait pour le Brésil en Coupe des Confédérations, le gardien Julio Cesar a reçu un SMS de son ancien entraîneur Mourinho : « Tu es meilleur au tir à une main que Casillas à deux. »
La baisse de forme, ainsi qu'une trop grande attention portée aux conflits politiques, ont conduit Casillas à se perdre. Il a donc été libéré par le Real. Transféré à Porto, Casillas a dû repartir de zéro à 34 ans. Il a dû faire face à un environnement totalement inconnu. Au milieu de la saison dernière, Casillas avait perdu son poste officiel.
L'entraîneur de Porto, Sergio Conceicao, a déclaré aux médias : « Je suis vraiment déçu qu'Iker ne se soit pas entraîné avec l'intensité que je demandais. » N'ayant pas d'autre choix, il a immédiatement écarté l'ancienne légende du Real. Pendant 20 matchs consécutifs, Casillas n'a été que sur le banc, et a même parfois été écarté de la liste des joueurs.
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| Casillas retrouve sa joie de jouer et sa forme à Porto. |
Cette saison, à 37 ans, Casillas a disputé 20 matchs de championnat avec Porto, dont 12 sans encaisser de but. Il a aidé Porto à atteindre les huitièmes de finale en tant que vainqueur de groupe. En arrêtant avec succès le penalty de Manuel Fernandes pour le Lokomotiv Moscou, Casillas est également devenu le meilleur gardien de but à avoir arrêté 11 mètres de profondeur de l'histoire de la Ligue des champions. Il a également rejoint le club des joueurs ayant remporté 100 matchs de Ligue des champions. Cette liste ne comptait auparavant qu'un seul nom : Cristiano Ronaldo.
Laissant derrière lui son passé glorieux, Casillas profite d'une nouvelle vie, moins clinquante, mais plus mature et adulte. « Le jour où Casillas quittera Madrid, les gens le comprendront mieux », a dit un jour Xavi. En réalité, les Madrilènes ont toujours eu une opinion juste de Casillas. C'est juste qu'au crépuscule de sa vie, Casillas a une opinion juste de lui-même : il mène une vie ordinaire, avec ses hauts et ses bas, au lieu de suivre le chemin rose de la vingtaine.
