L’Iran interdit l’enseignement de l’anglais dans les écoles primaires pour prévenir « l’invasion culturelle ».
L'Iran a interdit l'apprentissage de l'anglais dans les écoles primaires après que des dirigeants musulmans ont averti que l'apprentissage précoce de cette langue permettrait à la culture occidentale de s'infiltrer.
Des manifestants apportent leur soutien à la marche antigouvernementale en Iran près de l'ambassade d'Iran à Paris. Photo : Reuters
Selon l'agence de presse Reuters, M. Mehdi Navid-Adham, président du Conseil iranien de l'enseignement supérieur, a déclaré le week-end dernier à la télévision nationale iranienne : « Enseigner l'anglais dans les programmes de formation formels des écoles primaires publiques et privées constitue une violation de la loi et des règlements de gestion. »
Traditionnellement, l'enseignement de l'anglais en Iran commence généralement au niveau secondaire, avec des élèves âgés de 12 à 14 ans, mais certaines écoles primaires proposent également des cours d'anglais.
« La raison de cette interdiction est que nous pensons que l’enseignement primaire est le fondement de la culture iranienne de nos élèves », a expliqué M. Navid-Adham, ajoutant que même les cours d’anglais non formels pourraient être interdits.
Les annonces de M. Navid-Adham interviennent après que l'Iran a connu ses plus importantes manifestations antigouvernementales depuis près de dix ans.
Les dirigeants du pays ont accusé des puissances étrangères, notamment les États-Unis, Israël et l'Arabie saoudite, d'être à l'origine des manifestations. Au moins 21 personnes sont mortes et des centaines ont été arrêtées, dont environ 90 étudiants d'une université de Téhéran, en lien avec ces manifestations.
Les dirigeants islamiques iraniens mettent régulièrement en garde contre les dangers d'une « invasion culturelle » impliquant la langue anglaise.
En 2016, le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a réagi fermement à la généralisation de l'enseignement de l'anglais dans les écoles maternelles.
M. Khamenei, qui a le dernier mot sur les questions d'État importantes, a déclaré à l'époque : « Cela ne signifie pas s'opposer à l'apprentissage d'une langue étrangère, mais promouvoir une culture étrangère dans le pays et auprès des enfants, des jeunes et des jeunes en général. »
