L'Iran « sur la défensive » à l'approche de la date limite pour un accord avec le P5+1
(Baonghean) - Le Parlement iranien vient de voter un projet de loi comportant de nombreuses dispositions visant à « protéger les intérêts nationaux de l'Iran » contre les exigences américaines. Cette initiative iranienne pourrait entraver les négociations entre l'Iran et le groupe P5+1 (comprenant les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Russie, la Chine et l'Allemagne), à l'approche de la date butoir pour parvenir à un accord final entre les parties.
L'Iran met encore plus d'obstacles
Le Parlement iranien a adopté le projet de loi par 199 voix pour, 3 contre et 5 abstentions. Ce projet de loi interdirait aux inspecteurs internationaux l'accès aux sites militaires, sécuritaires et non nucléaires « sensibles », ainsi qu'aux documents et aux scientifiques nucléaires. Le projet de loi stipule également que l'Iran bénéficierait d'un accès illimité aux connaissances, à la technologie, à la recherche et au développement nucléaires pacifiques dans des domaines « acceptables », et que toutes les sanctions contre l'Iran devront être levées le jour de la signature de l'accord. Ce n'est que si ces trois conditions sont remplies que les négociations entre l'Iran et le groupe P5+1 seront valables.
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Le Parlement iranien débat du projet de loi lors du vote. Photo : The Guardian |
Le projet de loi, que le Parlement iranien vient d'adopter, doit être examiné et approuvé par le Conseil des gardiens, l'organe de surveillance constitutionnelle iranien, avant d'être adopté. Selon les analystes, une fois adopté, il pourrait entraver les négociations entre l'Iran et le groupe P5+1, les intérêts iraniens étant trop strictement protégés. Après avoir conclu un accord « historique » à Lausanne, en Suisse, en avril, l'Iran et le P5+1 se trouvent désormais dans une phase de négociation cruciale pour parvenir à un accord final en un peu plus d'une semaine.
Cependant, l'un des principaux désaccords entre les deux parties concerne les droits et l'accès des inspecteurs internationaux aux installations nucléaires iraniennes, ainsi que le délai de levée des sanctions. Malgré l'accord préliminaire signé à Lausanne, l'incertitude persiste quant à la levée ou à la simple suspension des sanctions unilatérales imposées à l'Iran par les États-Unis, l'Union européenne et les Nations Unies, et quant à leur date d'entrée en vigueur. Qui et quel mécanisme évalueront la mise en œuvre de l'accord par l'Iran, condition préalable à la levée des sanctions ? Jusqu'à présent, l'Occident penchait pour une inspection par la communauté internationale de tout lieu soupçonné d'abriter des installations nucléaires secrètes, avec une durée de 20 à 25 ans.
Le Département d'État américain a également publié une déclaration le 21 juin : « Toutes les parties sont claires sur ce qui doit figurer dans l'accord final, y compris l'accès aux installations nucléaires, et nous n'accepterons jamais un traité sans cette condition. » Concernant la levée des sanctions, l'Occident a proposé que celles de l'Union européenne soient levées en premier, celles des États-Unis une fois le respect de l'accord confirmé par l'Iran, tandis que certaines sanctions de l'ONU resteraient en vigueur. Par conséquent, la « finalisation » de l'Iran selon laquelle les sanctions doivent être levées immédiatement après la signature de l'accord, tout en « fermant la porte » aux inspecteurs internationaux sur des installations qualifiées de « sensibles » par un adjectif très « vague », revient à placer davantage d'obstacles devant les équipes de négociation des deux parties dans le processus de conclusion d'un accord acceptable.
La date limite du 30 juin est-elle envisageable ?
Selon les dernières informations transmises depuis Vienne (Autriche), les négociateurs iraniens et du groupe P5+1 se sont réunis cinq jours par semaine ces dernières semaines, témoignant des efforts considérables déployés par les deux parties dans cette phase « finale ». Cependant, selon certains diplomates ayant eu accès à ces négociations, le document que les deux parties tentent de rédiger semble « très disparate, avec des lignes de texte mêlées à des dizaines de lignes blanches », sans compter que les quatre ou cinq annexes qui l'accompagnent ne sont pas encore complètes.
Le négociateur en chef russe, Sergueï Ryabkov, a également déclaré que « le rythme des négociations ralentissait ». Depuis des semaines, le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, résiste aux exigences américaines visant à ce que les inspecteurs puissent accéder aux installations militaires et interroger des scientifiques nucléaires. Par conséquent, bien que la date limite fixée par les deux parties pour parvenir à un accord-cadre soit le 30 juin, elles estiment toutes deux que la tâche est impossible. Actuellement, certaines sources indiquent que les négociations pourraient être prolongées jusqu'au 9 juillet. De son côté, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a également affirmé que son pays n'était pas pressé par le temps pour parvenir à un accord global avec le groupe P5+1. Cependant, M. Zarif critique le groupe P5+1 pour ses « exigences excessives » durant le processus de négociation, tout en affirmant que l'Iran ne reculera pas face à de telles pressions.
Protéger les négociateurs iraniens de « demandes excessives » est également l'objectif des parlementaires iraniens lorsqu'ils ont voté en faveur du projet de loi relatif aux questions centrales des négociations sur le nucléaire iranien. Cependant, un principe bien connu dans les négociations difficiles est que les parties doivent savoir quand avancer et reculer, et savoir faire des concessions dans une certaine mesure pour parvenir à un accord acceptable pour les deux parties. Par conséquent, si l'Iran insiste sur une « défensive » avec des réglementations qui lui garantissent un maximum d'avantages, et que l'Occident ne se laisse pas faire, l'évaluation selon laquelle l'Iran et le groupe P5+1 pourraient signer un accord final le 9 juillet est peut-être encore trop optimiste.
Thuy Ngoc
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