L’Iran affirme avoir intégré la technologie de l’IA dans ses armes : percée technologique ou battage médiatique ?
L'Iran vient d'attirer l'attention en annonçant l'intégration de l'intelligence artificielle (IA) à ses systèmes d'armement. Cette information a immédiatement suscité de nombreuses questions : est-ce vrai ou s'agit-il simplement de propagande ?
Le conflit armé en cours entre l’Iran et Israël a une fois de plus mis en lumière les capacités militaires de Téhéran.
Pour de nombreux observateurs internationaux, la plus grande préoccupation reste les ambitions nucléaires de l’Iran, le facteur principal qui pousse Israël à considérer le pays comme une menace existentielle, en particulier lorsque les dirigeants iraniens ont appelé publiquement à plusieurs reprises à l’élimination de l’État juif.
Sans surprise, une grande partie du débat actuel porte sur la possibilité que l’Iran acquière l’arme nucléaire et sur les conséquences potentielles d’une telle acquisition.

Pourtant, au milieu des inquiétudes liées au nucléaire, un autre développement important a reçu peu d’attention : les déclarations de plus en plus audacieuses de l’Iran concernant l’intégration de l’IA dans les systèmes d’armes modernes.
Selon le Bureau des études militaires étrangères des États-Unis (FMSO), les premiers signes indiquant que l’Iran poursuivait cet objectif sont apparus en août 2024.
Le contre-amiral Alireza Tangsiri, commandant de la marine du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) d'Iran, a affirmé que la technologie de l'IA a été intégrée dans plus de 2 600 nouveaux systèmes militaires, notamment des drones, des lanceurs de missiles et des véhicules navals.
Notamment, en janvier 2025, l’Iran a annoncé avoir testé avec succès un missile intégré à l’IA dans le cadre d’un exercice naval à grande échelle dans le golfe Persique.
Les médias d’État du pays ont souligné que l’IA contribuerait à améliorer la précision, les capacités de ciblage et l’efficacité au combat des armes avancées.
Ces informations montrent qu’en plus de ses ambitions nucléaires, l’Iran poursuit également une révolution militaire basée sur la technologie, avec l’IA comme fer de lance stratégique que l’Occident ne peut ignorer.
Du nucléaire à l'IA : les ambitions technologiques de l'Iran dépassent l'imagination
Si l’ambition de l’Iran de posséder l’arme nucléaire inquiète depuis longtemps l’Occident, une autre menace silencieuse émerge peu à peu : son ambition de devenir une puissance de l’IA.
Un rapport récent du Middle East Media Research Institute (MEMRI) intitulé «La dangereuse tentative de l'Iran de devenir une superpuissanceOMS"(Iran's Dangerous Push to Become an AI Superpower) décrit la stratégie à long terme de Téhéran visant à intégrer l'IA dans tous les domaines vitaux, des infrastructures nucléaires aux systèmes de surveillance en passant par les cyberopérations.
Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a déclaré publiquement que l'IA était une « priorité stratégique nationale » et que l'Iran devait figurer parmi les 10 premiers pays en matière d'IA.
Ces déclarations, dans le contexte géopolitique actuel, ne sont pas seulement ambitieuses, mais suscitent également de profondes inquiétudes quant à la perspective que l’IA soit utilisée pour renforcer les appareils nationaux de contrôle, d’intervention militaire et de répression.

Photo : Internet.
Cependant, le rêve iranien en matière d’IA se heurte à des obstacles majeurs, allant d’une crise économique et d’une fuite des cerveaux à une grave pénurie d’infrastructures technologiques telles que la fabrication de semi-conducteurs et de systèmes informatiques haute performance.
Pour compenser, Téhéran s’appuierait sur des stratégies flexibles telles que l’exploitation de logiciels open source, la coopération technologique avec la Russie et la Chine, et même l’engagement dans des réseaux technologiques illicites.
Les affirmations de l'Iran concernant l'intégration de l'IA dans ses systèmes d'armes suscitent néanmoins de nombreux doutes. Jusqu'à présent, rien ne prouve clairement que les armes iraniennes prétendument « intelligentes » offrent les performances ou la précision supérieures qu'elles prétendent.
Cela soulève la question suivante : les affirmations concernant l’IA dans la défense ne font-elles que partie de la stratégie de propagande de Téhéran pour mettre en valeur ses prouesses technologiques dans la guerre de l’information ?
« Attaque d'IA »Iran : percée technologique ou battage médiatique ?
Après qu'Israël a lancé des frappes aériennes préventives contre les installations nucléaires iraniennes, Téhéran a répondu par un barrage de missiles balistiques ciblant le territoire israélien.
Sur les réseaux sociaux, de nombreuses vidéos circulent montrant que certains missiles iraniens ont pénétré le système de défense aérienne réputé efficace d'Israël, notamment le « Dôme de fer ».
En outre, Israël exploite d’autres couches de défense telles que la Fronde de David, Arrow-3 et THAAD – des systèmes conçus pour former un réseau de défense aérienne multicouche, contre des menaces allant des missiles balistiques aux drones.
Cependant, malgré les images accrocheuses diffusées en ligne, les responsables de la défense israélienne ont déclaré que les performances du système de défense aérienne restaient dans des limites acceptables, avec un taux de réussite d'interception allant de 80 à 90 pour cent.
Ils ont souligné que les « échecs » étaient prévisibles et que la plupart des missiles iraniens avaient été interceptés. Parallèlement, une enquête indépendante menée par Reuters a révélé que de nombreuses vidéos virales censées montrer le succès des frappes iraniennes de juin étaient en réalité des images recyclées de frappes précédentes, notamment celles de la riposte d'octobre 2024.
Il convient de noter qu’il n’existe aucune preuve que les missiles iraniens, prétendument dotés d’une intelligence artificielle, aient démontré des performances supérieures à celles des armes conventionnelles précédentes.
Bien que Téhéran investisse massivement dans la technologie de l’IA dans son secteur de la défense, l’attaque de 2025 n’a pas montré de percées tactiques ou techniques significatives.
Dans ce contexte, les affirmations de l’Iran concernant ses capacités de guerre basées sur l’IA semblent davantage relever de la propagande que du signe d’une véritable révolution technologique militaire.