L’Iran et le P5+1 signent un accord nucléaire global : positif, progressiste et en phase avec la tendance !

July 15, 2015 08:09

(Baonghean) - Après des négociations difficiles, tendues et prolongées, l'Iran et le groupe P5+1 sont parvenus hier (14 juillet) à un accord nucléaire global. Cet accord historique ouvrira un nouveau chapitre non seulement pour l'Iran, les États-Unis et les pays participant aux négociations, mais aussi pour la paix, la stabilité et le développement dans la région. Le journal Nghe An a interviewé le professeur associé et docteur, le général de division Le Van Cuong, ancien directeur de l'Institut des sciences stratégiques du ministère de la Sécurité publique, au sujet de cet accord historique.

Toàn cảnh cuộc đàm phán giữa Iran và P5+1. Nguồn: AFP/TTXVN
Aperçu des négociations entre l'Iran et le P5+1. Source : AFP/VNA

PV:Général de division, l'Iran et le groupe P5+1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies et l'Allemagne) viennent de signer un accord nucléaire global historique. Pourriez-vous nous présenter le processus de conclusion d'un accord entre les parties ?

Général de division Le Van Cuong :Parvenir à l’accord d’aujourd’hui a été un long processus, qui a franchi les étapes historiques suivantes :

En août 2003, de nombreuses sources moyen-orientales, notamment Israël et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), ont fourni des informations selon lesquelles l'Iran enrichissait de l'uranium dans le but de se doter d'armes nucléaires. Le programme nucléaire a alors officiellement commencé à figurer à l'ordre du jour du monde entier, et des États-Unis et du Moyen-Orient en particulier.

En 2006, l'Iran a officiellement annoncé qu'il enrichissait de l'uranium, mais à des fins pacifiques, pour le développement économique, la recherche scientifique et le développement agricole et médical. Cependant, les pays alliés des États-Unis, principalement Israël, l'Arabie saoudite et le Qatar, ne croient pas que la République islamique d'Iran enrichisse de l'uranium à des fins pacifiques. Ils estiment que l'Iran poursuit un programme nucléaire ambitieux. Les alliés du Golfe, en particulier Israël, ont exhorté les États-Unis à tout mettre en œuvre pour empêcher la République islamique d'Iran de posséder cette arme dangereuse. Car, selon ces pays, si l'Iran se dote de l'arme nucléaire, ce sera un désastre non seulement pour la région, mais aussi pour le monde.

Dans ce contexte, contrairement à son prédécesseur George W. Bush, sous la présidence d'Obama, il a prononcé en avril 2009, à l'Université du Caire, un célèbre discours de conciliation devant le monde musulman. À mon avis, cet événement a marqué un nouveau chapitre dans les relations des États-Unis avec le monde arabe. Le président Obama était alors déterminé à poursuivre les négociations avec l'Iran dès 2009.

Bien que les parties aient reconnu la nécessité d'un accord, les négociations ont été au point mort pendant quatre ans (de 2009 à 2012), pour des raisons imputables aux États-Unis et à l'Iran. En 2013, l'élection présidentielle iranienne (14 juin) a constitué un événement particulièrement important. Avec l'accord, peut-être, du grand ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la République islamique d'Iran, la grande majorité des électeurs iraniens a choisi Hassan Rohani. Rohani est une figure modérée de l'élite de Téhéran. Contrairement à son prédécesseur, qui a nourri une idéologie anti-américaine jusqu'au bout, Rohani a choisi la voie du dialogue et de la coopération avec les États-Unis afin de lever l'embargo. Un dialogue constructif a officiellement débuté sous la présidence de Rohani.

Ainsi, ce n'est qu'à partir de 2013 que le dialogue constructif a pris de l'ampleur. En novembre 2013, le P5+1 et l'Iran étaient parvenus à un accord-cadre pour progresser vers un accord formel sur la question nucléaire de Téhéran. Et depuis novembre 2013, quatre rendez-vous manqués (juillet 2014, novembre 2014, début juin 2015 et 10 juin 2015) ont été perdus.

Hier (14 juillet) a marqué l’histoire lorsque l’Iran et le groupe P5+1 (comprenant le Royaume-Uni, la France, la Russie, la Chine, les États-Unis et l’Allemagne) sont parvenus à un accord nucléaire global, permettant ainsi la levée des sanctions économiques contre l’Iran en échange de la limitation par la République islamique de son programme nucléaire controversé au cours des 12 dernières années.

PV:Au sein du P5+1, l'opinion publique estime que le rôle des États-Unis est primordial. Alors pourquoi l'administration Obama se montre-t-elle déterminée à poursuivre l'objectif de parvenir à l'accord nucléaire récemment signé ?

Général de division Le Van Cuong :L'opinion publique internationale selon laquelle le rôle des États-Unis est le plus important est correcte, bien sûr nous ne pouvons pas nier le rôle d'autres pays comme la Russie, la Chine... Parce qu'à mon avis, il s'agit d'un accord entre l'Iran et le P5+1 mais en fin de compte, il s'agit d'un accord entre les États-Unis et l'Iran.

Quant à savoir pourquoi l’Amérique fait preuve d’une telle détermination, du point de vue d’un universitaire, je pense qu’il y a les raisons importantes suivantes :

Dans toutes leurs déclarations publiques depuis sept ans, le président Obama, ses ministres des Affaires étrangères et ses plus proches collaborateurs à la Maison-Blanche ont toujours affirmé qu'ils feraient tout leur possible pour parvenir à un accord avec l'Iran afin d'empêcher ce dernier d'acquérir l'arme nucléaire. Cela est conforme aux exigences et aux intérêts d'Israël et des proches alliés des États-Unis au Moyen-Orient.

Mais ce n'est là que l'objectif public des États-Unis. Personnellement, je pense que leur objectif principal est de promouvoir un accord nucléaire avec l'Iran. Or, l'Iran est au cœur d'une série de problèmes du monde contemporain. On peut citer la guerre menée par l'OTAN en Afghanistan contre le groupe terroriste Al-Qaïda, sans laquelle l'Iran n'aurait pas réussi ; la sécurité et l'énergie dans le Golfe (35 % des sources d'énergie transitent par l'Iran) ; ou encore la concurrence acharnée entre les deux courants, chiite et sunnite… tous ces enjeux sont liés à l'Iran.

Une autre raison importante est la poursuite de l'accord nucléaire pour normaliser les relations avec l'Iran. Une fois ces relations normalisées, le rôle de la Russie et de la Chine en Asie du Sud et au Moyen-Orient sera réduit. Par l'intermédiaire de l'Iran, les États-Unis s'infiltreront également en Asie centrale, considérée comme l'arrière-cour de la Russie et limitrophe du Tibet et du Xinjiang en Chine. Je pense que réduire le rôle de la Russie dans cette région est l'objectif principal, mais les États-Unis n'en parlent jamais.

PV:Au cours de la discussion, le général de division a clairement souligné l’objectif des États-Unis, alors quel est l’objectif de l’Iran et pourquoi sont-ils si désireux de parvenir à un accord ?

Général de division Le Van Cuong :Après près de dix ans de sanctions économiques, l'Iran se trouve dans une situation extrêmement difficile. Au cours des dix dernières années, les Nations Unies ont adopté six résolutions, dont quatre documents relatifs aux sanctions contre l'Iran, en plus des sanctions imposées par les États-Unis. Sous la pression de ces sanctions, l'économie et le rial ont perdu 32 % de leur valeur ; le chômage a atteint 25 % ; l'inflation avoisine les 28 %.

L'objectif de l'Iran est donc de trouver un compromis avec les États-Unis afin de lever « conjointement » toutes les sanctions imposées par les Nations Unies et les États-Unis. L'économie pourra alors être redressée. Une fois rétablie, l'Iran retrouvera son rôle central au sein du monde musulman chiite et deviendra une puissance au Moyen-Orient. L'Iran sera suffisamment fort pour affronter le monde musulman sunnite, centré sur l'Arabie saoudite, et même pour traiter avec Israël, qui considère toujours l'Iran comme son ennemi numéro un.

PV:Finalement, après un processus long et épineux, les parties aux négociations sont parvenues à un accord. Pouvez-vous évaluer la réaction internationale à cet accord ?

Général de division Le Van Cuong :Sur ce point, je pense que l'accord nucléaire global entre l'Iran et le groupe P5+1 bénéficie d'un soutien sans réserve. En effet, la conclusion de cet accord signifie que le problème le plus brûlant au Moyen-Orient a été résolu. Et dans le contexte mondial actuel, la tendance générale est à la promotion de la paix, de la stabilité, de la coopération et du développement ; il n'y a donc aucune raison pour que la plupart des pays ne le soutiennent pas.

Mais parallèlement, malgré ce soutien positif à l'accord, une opposition très forte persiste, dont le principal opposant est Israël. Même Tel-Aviv déclare depuis longtemps que « l'accord nucléaire avec l'Iran est une erreur historique » et, hier encore (14 juillet), lorsque l'Iran et le P5+1 se sont serré la main pour signer cet accord, Israël a également publié une déclaration de forte opposition. Alors pourquoi Israël s'y oppose-t-il ainsi ? Israël estime que cet accord « ne lie pas les mains de l'Iran » dans le développement d'armes nucléaires. Et grâce à cet accord, l'Iran est soumis à de nouvelles conditions pour enrichir de l'uranium à des niveaux élevés afin de produire des armes de destruction massive.

PV:Sachant que les opinions divergent encore beaucoup parmi les alliés des États-Unis au Moyen-Orient, ainsi qu'entre les États-Unis et l'Iran, le général de division peut-il évaluer la possibilité de mettre en œuvre cet accord ?

Général de division Le Van Cuong :Comme nous l'avons vu, tous les alliés des États-Unis au Moyen-Orient, y compris leurs proches alliés Israël, l'Arabie saoudite et le Qatar, s'opposent fermement à cet accord historique. Leurs approches, leurs perceptions et leurs intérêts divergent, ce qui explique leurs points de vue divergents.

Mais à mon avis, après 12 ans depuis le début de la crise nucléaire iranienne et après 7 ans de négociations, même si un accord historique a été trouvé, le chemin vers sa réalisation est encore semé d’embûches.

Premièrement, la première difficulté réside dans la vive opposition qui règne aux États-Unis et en Iran. Aux États-Unis, les deux chambres du Congrès sont actuellement contrôlées par le Parti républicain. Certains membres du Congrès ont déclaré publiquement que « le président peut signer le projet de loi, mais il n'est pas certain qu'il soit adopté par le Congrès ». On constate donc que la détermination de l'administration Obama est très forte, mais que le corps législatif s'y oppose ouvertement et y fasse obstacle constitue une grande difficulté.

Deuxièmement : Du côté de la République islamique d'Iran, on peut affirmer que la signature de cet accord a bénéficié du consentement du Grand Ayatollah Ali Khamenei. Car sans le consentement de ce guide suprême, aucun accord ne pourrait être signé, et encore moins un accord avec les États-Unis. Cependant, de nombreuses forces conservatrices s'opposent à cet accord, considérant les États-Unis comme l'ennemi de l'Iran. Cela constituera une grande difficulté pour le gouvernement iranien. Par conséquent, pour concrétiser cet accord, le Grand Ayatollah Ali Khamenei lui-même et le président Hassan Rohani doivent résoudre en profondeur les problèmes intérieurs.

Je pense que cet accord sera conclu tant pour les États-Unis que pour l'Iran. Le problème est qu'ils doivent résoudre les divergences d'opinions au sein de chaque pays. Quant à l'accord entre les alliés, quelle que soit leur opposition, il est impératif qu'ils y parviennent.

PV:En supposant que cet accord soit conclu, quel impact cet accord aura-t-il, du point de vue d'un politologue, sur la situation politique mondiale en général et sur la région du Moyen-Orient en particulier, dans les temps à venir, Major Général ?

Général de division Le Van Cuong :À mon avis, nous ne pouvons pas encore évaluer l'impact de cet accord sur la situation politique mondiale. Nous ne pouvons qu'estimer qu'il contribuera à promouvoir la paix, la coopération et le développement. À long terme, il pourrait soulever d'autres problèmes, notamment sur les relations sino-américaines et russo-américaines. Mais quel que soit son impact, il s'agit, à mon avis, d'un accord positif et progressiste, en phase avec la tendance actuelle.

PV:Merci, Major Général !

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