Quel est le plan B de Kerry pour l’Iran ?

June 30, 2015 11:00

(Baonghean.vn) - Le secrétaire d'État américain John Kerry est arrivé à Vienne le week-end dernier, espérant conclure les négociations sur le programme nucléaire iranien et proclamer leur succès. Il doit être clair : cet accord doit limiter la capacité de l'Iran à se doter d'un arsenal nucléaire dans un avenir proche. Un accord sans accord est préférable à un accord qui ne le fait pas.

Các cuộc đàm phán sẽ quyết định số phận của các lò phản ứng hạt nhân tại Iran. Ảnh: Getty Images.
Les négociations décideront du sort des réacteurs nucléaires iraniens. Photo : Getty Images.

Ce genre de succès semble désormais hors de portée. Après deux jours de discussions, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, est retourné à Téhéran pour des consultations, et les diplomates ont reconnu qu'ils risquaient de ne pas respecter la date butoir auto-imposée d'aujourd'hui (30 juin).

Par ailleurs, lors d'un discours télévisé il y a plus d'une semaine, le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a semblé annuler les inspections de sites militaires. L'Iran avait auparavant bloqué l'accès à ces sites, mais tout accord interdisant aux inspecteurs l'accès à des sites militaires soupçonnés d'être des installations nucléaires serait inacceptable. Khamenei a également exigé que les sanctions économiques qui ont contraint l'Iran à reprendre les négociations il y a deux ans soient levées dès la signature de l'accord, plutôt que par étapes pour garantir son respect. Il a également déclaré que toute restriction imposée à l'Iran devrait durer moins de 10 à 12 ans, comme proposé.

Chacun de ces éléments est susceptible de faire échouer l'accord. Pour comprendre pourquoi, un bref rappel historique est utile. Les négociations ont débuté il y a douze ans, après la découverte du programme nucléaire iranien. Elles se sont poursuivies pendant une décennie, partant du principe que l'Iran devait abandonner complètement son programme. Cet effort a échoué. L'Iran est passé de quelques centrifugeuses rudimentaires et d'un stock de combustible insuffisant à un programme complet, disposant de suffisamment de combustible pour produire plusieurs armes.

Le président américain Barack Obama a recouru à des sanctions plus sévères pour ramener l'Iran à la table des négociations afin de négocier un accord prévoyant le maintien d'un programme nucléaire restreint et étroitement surveillé. Un accord intérimaire conclu en novembre 2013 a mis fin à l'expansion de l'infrastructure nucléaire iranienne et éliminé son combustible le plus dangereux en échange d'un allègement limité des sanctions. Cet accord, toujours en vigueur, est plus favorable aux États-Unis et à leurs partenaires de négociation qu'à l'Iran.

Rien n'est donc perdu en l'absence de nouvel accord, les négociations se poursuivent et le statu quo perdure. La question est de savoir ce qui se passera si tout le processus échoue. Kerry doit se préparer à cette éventualité.

Le plan B devrait viser à garantir un soutien pour intensifier les sanctions si nécessaire. Les sanctions les plus sévères ont été imposées par l'Europe ; il est donc crucial de maintenir l'adhésion des Européens. De même, les États-Unis doivent convaincre la Russie, l'Inde et d'autres pays de ne pas compromettre activement le régime de sanctions. Cela exigera de la patience de la part du Congrès américain.

De nombreux parlementaires estiment que l'Iran fait traîner les négociations pour étendre son programme, comme il l'a fait sous l'administration George W. Bush. Il pourrait demander de nouvelles sanctions si aucun accord n'est trouvé dans les prochains jours. Mais cela violerait les termes de l'accord intérimaire qui empêche l'Iran d'étendre son programme. Cela fournirait à Khamenei le prétexte qu'il semble chercher pour accuser les États-Unis de tricherie et mettre fin aux négociations. S'il y parvient, il sera beaucoup plus difficile de maintenir l'unité de la communauté internationale autour des efforts visant à freiner le programme iranien.

Kerry ne devrait pas signer un mauvais accord. Mais pour disposer d'un plan B efficace, il doit également s'assurer que si le processus échoue, la faute n'en incombe pas seulement aux États-Unis, mais aussi à l'Iran.

Jeu Giang

(Selon Bloomberg)

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