Quel est le résultat pour l’Ukraine, la Russie et l’UE ?
(Baonghean) - Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi la suspension d'un projet de gazoduc conjoint entre la Russie et l'Italie. Il s'agit apparemment de l'une des premières mesures de rétorsion de Moscou après les sanctions européennes imposées au pays pour son intervention dans la crise ukrainienne.
(Baonghean) - Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi la suspension d'un projet de gazoduc conjoint entre la Russie et l'Italie. Il s'agit apparemment de l'une des premières mesures de rétorsion de Moscou après les sanctions européennes imposées au pays pour son intervention dans la crise ukrainienne.
Le projet « South Stream », d'une valeur d'environ 16 milliards d'euros, mis en œuvre par le groupe pétrolier et gazier russe Gazprom, permettra d'approvisionner en gaz l'Europe sans passer par l'Ukraine, dont les travaux ont débuté en décembre 2012. D'une longueur de 3 600 km et d'une capacité estimée à environ 63 milliards de mètres cubes par an, ce gazoduc transportera du gaz de la Russie vers l'Europe du Sud via la Bulgarie.
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Un bâtiment à Donetsk après un bombardement entre les troupes ukrainiennes et les forces séparatistes le 1er décembre. Photo : Eric Feferberg/AFP |
Cependant, en juin, la Russie a accusé l'Union européenne de faire pression sur certains membres, notamment la Bulgarie, pour qu'ils suspendent temporairement leur participation au projet. Lors d'une visite en Turquie le 1er décembre, M. Poutine a déclaré : « Étant donné que nous n'avons pas encore reçu l'autorisation de la Bulgarie et compte tenu de la situation actuelle, nous pensons que la Russie ne peut pas poursuivre ce projet. »
M. Poutine a qualifié d'« absurde » de continuer à dépenser des « millions de dollars » pour le projet South Stream et a vivement critiqué l'UE pour avoir considéré le contrat avec Gazprom comme une violation des règles de concurrence en Europe. « Nous pensons que la position de l'Union européenne n'est pas constructive. Au lieu de soutenir le projet, la Commission européenne le bloque. Et si l'Europe ne veut pas construire le gazoduc, il n'a pas besoin d'exister. » M. Poutine a même menacé de « rediriger » une partie des approvisionnements énergétiques russes vers l'Europe vers les pays asiatiques.
Alors que les relations entre les deux « grands » se tendent de plus en plus, la situation de guerre en Ukraine semble s'atténuer. Mardi 2 novembre, l'armée séparatiste de la région de Lougansk a annoncé que « les parties ont conclu plusieurs nouveaux accords de cessez-le-feu ». Le cessez-le-feu signé le 29 novembre entre le gouvernement de Kiev et les séparatistes entrera en vigueur le 5 décembre. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a confirmé cette information.
L'OSCE a déclaré que lors d'une réunion tenue le 29 novembre à Lougansk, les parties avaient convenu d'un cessez-le-feu et du retrait des armes lourdes à compter du 6 décembre. Cependant, le porte-parole militaire ukrainien, Andrii Lysenko, a déclaré n'avoir reçu aucune information concernant ce cessez-le-feu. Des tirs étaient encore entendus dans la zone mardi matin, après une brève deuxième nuit de silence.
Il semble que la confrontation entre le gouvernement ukrainien et l'armée séparatiste, ou entre la Russie et l'UE, ne cessera jamais. Un nouvel accord de cessez-le-feu dans l'est de l'Ukraine ne pourra ni améliorer la situation de guerre dans la région, ni restaurer les relations de plus en plus glaciales entre la Russie et l'UE.
Chu Thanh
(D'après LeMonde 2/12)