Réflexion

« Pas seul » dans le monde virtuel

Phuoc Anh October 15, 2025 08:59

Les dangers qui guettent les enfants ne se limitent plus aux ombres menaçantes qui rôdent aux coins des rues ; les malfaiteurs peuvent désormais les approcher en quelques SMS, quelques questions bienveillantes, puis les manipuler et les enchaîner progressivement grâce à des liens psychologiques et émotionnels invisibles.

Récemment, l’expression « enlèvement en ligne » est apparue dans les médias, amenant de nombreuses personnes à prendre conscience d’une réalité inquiétante : de nombreux enfants sont confrontés à un risque sans précédent d’être attirés, manipulés, voire « enlevés » directement dans le cyberespace.

Les dangers qui guettent les enfants ne se limitent plus aux ombres menaçantes qui rôdent aux coins des rues ; les malfaiteurs peuvent désormais les approcher en quelques SMS, quelques questions bienveillantes, puis les manipuler et les enchaîner progressivement grâce à des liens psychologiques et émotionnels invisibles.

La campagne « Pas seul », lancée récemment par le Département de la cybersécurité et de la prévention de la criminalité de haute technologie (A05, Ministère de la sécurité publique) en coordination avec d’autres unités le matin du 10 octobre, est une mesure forte pour alerter la société sur le fait qu’aucun enfant ne devrait être laissé seul dans un monde virtuel plein de pièges et d’escroqueries.

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La campagne nationale « Not Alone » a été officiellement lancée le 10 octobre 2025, avec la participation de nombreuses organisations, agences et artistes célèbres, dans le but de construire un environnement en ligne sûr et sain pour la jeune génération.

L’« enlèvement en ligne » ne se produit pas par la force, mais par une manipulation sophistiquée. Les personnes mal intentionnées peuvent se faire passer pour des amis afin d’emprunter de l’argent ou d’envoyer des liens piégés. Mais les plus dangereux sont ceux qui se font passer pour des confidents, écoutant patiemment, complimentant et consolant les enfants lorsqu’ils sont tristes.

Une fois la confiance établie, les enfants deviennent facilement des proies. La dépendance psychologique qui en découle peut engendrer des menaces, un contrôle, des demandes d'argent, la publication de photos intimes ou l'entraînement à des activités dangereuses. Des clics apparemment anodins peuvent laisser des séquelles durables chez les jeunes esprits, plongeant nombre d'entre eux dans l'anxiété, une faible estime de soi, voire la dépression.

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« L’enlèvement en ligne » ne se fait pas par la force, mais par une manipulation sophistiquée.

Ce qui inquiète le plus, c'est que la cause profonde de ces incidents réside souvent dans la solitude au sein même de la famille. Les parents sont débordés, les enfants ont un emploi du temps chargé d'activités extrascolaires, et les conversations en face à face se font de plus en plus rares. À la maison, les membres de la famille peuvent être assis côte à côte, mais leurs pensées sont absorbées par leurs écrans respectifs. Les notifications des réseaux sociaux remplacent les échanges et les questions. Et lorsqu'un enfant ne trouve pas d'oreille attentive auprès de ses parents, il est facilement attiré par les « amis virtuels » disponibles 24 h/24 et 7 j/7. C'est ce manque d'intimité qui, involontairement, a ouvert la porte aux « kidnapping en ligne ».

La campagne « Pas seul » n’est donc pas seulement l’œuvre des autorités. C’est aussi un avertissement pour chaque foyer. Une société sûre ne peut reposer uniquement sur les lois ou la technologie, mais doit être construite par des familles qui savent créer des liens et aimer. Les parents doivent apprendre à être amis avec leurs enfants, en leur faisant comprendre que tout peut être partagé, au lieu de juger ou de gronder. Les repas en famille requièrent plus qu’une simple présence : un regard attentif, un signe de tête compatissant, une étreinte quand l’enfant est triste. C’est un « bouclier à la fois doux et solide » qui aide les enfants à résister aux tempêtes des réseaux sociaux.

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Par ailleurs, la responsabilité incombe également à l'école et à la communauté. Les écoles ne se contentent pas d'enseigner des connaissances ; elles dotent aussi les élèves de compétences numériques et de savoir-faire pour faire face aux dangers en ligne. Les organisations sociales et les médias doivent diffuser des avertissements et guider parents et enfants sur la manière d'identifier les arnaques. Les autorités doivent poursuivre la lutte contre les réseaux de cybercriminalité et les sanctionner sévèrement afin de les dissuader.

Après tout, le plus grand danger ne réside pas seulement dans les personnes mal intentionnées, mais aussi dans le fait de laisser les enfants grandir avec un sentiment de vide et de solitude. Un enfant qui se sent écouté et en qui l'on a confiance sera moins susceptible d'être dupé par les belles paroles creuses d'Internet. Une famille qui sait communiquer et partager est le refuge le plus sûr. Et une société n'est véritablement forte que lorsque personne, et surtout pas les enfants de demain, n'a à souffrir de solitude.

« Pas seuls » n’est donc pas qu’un simple nom de campagne. C’est un rappel de la responsabilité de toute la communauté, mais surtout un appel à la vigilance pour chaque parent : passez du temps avec vos enfants, connectez-vous à eux avec votre cœur, afin qu’ils n’aient pas à chercher du réconfort dans l’obscurité des réseaux sociaux. C’est seulement ainsi qu’ils pourront grandir sereinement, s’épanouir dans le monde et ne jamais se sentir seuls, ni dans la vie réelle ni en ligne.

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