Crise du golfe d'Oman : le Japon demande aux États-Unis de fournir des preuves claires
Le gouvernement japonais a demandé aux États-Unis de fournir des preuves concrètes pour prouver l'affirmation de Washington selon laquelle l'Iran était derrière l'attaque contre deux pétroliers près du détroit d'Ormuz le 13 juin.
![]() |
De la fumée s'échappe d'un pétrolier qui aurait été attaqué au large des côtes du golfe d'Oman le 13 juin. (Photo : AFP/VNA) |
Selon l'agence de presse Kyodo, le gouvernement japonais a demandé aux Etats-Unis de fournir des preuves concrètes pour prouver l'affirmation de Washington selon laquelle l'Iran était derrière l'attaque contre deux pétroliers près du détroit d'Ormuz le 13 juin.
Lors de l'incident du 13 juin, le pétrolier Front Altair de la compagnie maritime norvégienne a pris feu après avoir été attaqué alors qu'il faisait route du Qatar vers Taiwan (Chine).
Peu de temps après, le pétrolier Kokuka Courageous, exploité par la société Kokuka Sangyo basée à Tokyo, a également pris feu alors qu'il se dirigeait d'un port saoudien vers Singapour et la Thaïlande.
Yutaka Katada, président de Kokuka Sangyo, a déclaré que l'équipage du Kokuka Courageous avait aperçu un « objet volant » sur le pont avant l'explosion. Les 21 membres d'équipage philippins présents à bord ont été évacués sains et saufs et sont retournés au navire pour participer au remorquage du navire jusqu'au port.
L'incident s'est produit au moment même où le Premier ministre japonais Shinzo Abe se rendait en Iran pour tenter de calmer les tensions entre l'Iran et les États-Unis.
Quelques heures après l'incident, le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a accusé l'Iran d'avoir attaqué les deux pétroliers, mais n'a pas fourni de preuves.
Selon M. Pompeo, les États-Unis ont fait cette évaluation sur la base « des renseignements, des armes utilisées, du niveau d'expertise requis pour mener cette action et des ressources dont dispose l'Iran dans ce domaine ».
Le ministère américain de la Défense a publié plus tard une vidéo qui montrerait un patrouilleur iranien en train de retirer une mine du côté du pétrolier japonais Kokuka Courageous.
L’Iran a fermement rejeté les accusations américaines, les qualifiant de « sans fondement ».
Selon Kyodo, les responsables du gouvernement japonais restent sceptiques quant à l'évaluation américaine. Un haut responsable nippon a déclaré que l'explication américaine n'avait pas permis de dissiper les spéculations et n'apportait aucune preuve concrète que l'Iran était derrière l'incident.
Le Japon recherche actuellement des preuves claires par divers canaux. Le ministre japonais des Affaires étrangères, Taro Kono, devrait demander aux États-Unis de fournir des preuves lors d'un entretien téléphonique avec son homologue américain, Mike Pompeo, le 21 juin.