« Crise du Qatar » et signes de désintégration dans le Golfe

June 7, 2017 21:11

(Baonghean.vn) - Selon le magazine Foreign Affairs, la crise diplomatique entre le Qatar et les pays arabes de la région montre que les divisions entre les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ne sont pas faciles à résoudre.

Các công dân UAE bị cấm đi lại hoặc lưu trú tại Qatar. Ảnh: Getty
Il est interdit aux citoyens des Émirats arabes unis de se rendre ou de séjourner au Qatar. Photo : Getty

Le 5 juin, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis (EAU) et Bahreïn ont annoncé le retrait de leurs ambassadeurs du Qatar, accusant unanimement Doha de violer une disposition de la Charte du CCG interdisant aux États membres de s'ingérer dans les affaires intérieures des autres pays du bloc. Cette décision sans précédent dans l'histoire du CCG préfigure des changements importants à venir pour cette organisation, ainsi que pour l'équilibre des pouvoirs dans le Golfe.

Le différend entre les membres du CCG est ancien et son embrasement n'était qu'une question de temps. Lors du sommet du CCG de décembre 2016 au Koweït, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont failli condamner le Qatar pour « financement » du terrorisme en Syrie et ailleurs. À la dernière minute, Riyad a fait marche arrière, ne voulant pas embarrasser le Koweït, pays hôte. L'Arabie saoudite a alors adressé un avertissement distinct au Qatar.

Quelques semaines plus tôt, les dirigeants saoudiens avaient réprimandé le prince héritier du Qatar, l'émir Cheikh Tamim, lors d'une réunion à Riyad organisée par le dirigeant du Koweït, Cheikh Sabah Al Ahmad. Il avait été demandé à Tamim d'apporter de réels changements à sa politique étrangère, notamment de mettre fin au soutien financier aux groupes liés à Al-Qaïda en Syrie. Le prince héritier du Qatar aurait accepté, mais à la condition qu'un délai supplémentaire lui soit accordé pour procéder aux changements.

Khủng hoảng vùng Vịnh tiếp diễn sẽ trao thêm quyền cho Iran trong khu vực. Ảnh: Reuters
La crise persistante du Golfe renforcera le pouvoir de l'Iran dans la région. Photo : Reuters

En fin de compte, le prince Tamim a cherché à réduire l'implication de Doha dans le conflit syrien. Mais lorsque le Qatar a réalisé qu'il perdait pied en Syrie, il a immédiatement intensifié ses efforts pour nouer des liens avec les Frères musulmans et leurs affiliés régionaux, dont le Hamas. Il a également continué à tisser des liens avec l'Iran et la Turquie, a soutenu les rebelles houthis au Yémen et a testé ses liens avec le Hezbollah. Cette action a suscité la colère de l'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, qui cherchaient tous deux à éliminer l'influence des Frères musulmans.

Sans surprise, Bahreïn, les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite ont depuis accusé le Qatar de vouloir saper le CCG et rappelé leurs ambassadeurs. Quelle sera la réaction du Qatar ? Deux options s'offrent au prince Tamim, et toutes deux sont mauvaises. Le prince héritier qatari peut accepter de se plier aux exigences de l'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, mais cela signifierait la perte de ses relations avec la « vieille garde », y compris son père. Ou Tamim peut consolider sa position en collaborant avec les alliés de son père pour faire comprendre une fois pour toutes qu'il n'acceptera pas l'influence de Riyad et un CCG de plus en plus insensible.

M. Tamin pourrait ne pas survivre au premier scénario, car il lui serait difficile d'affronter non seulement sa famille, mais aussi l'influent ancien Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Hamad Bin Jassim Al Thani. Mais le second scénario est tout aussi difficile.

Dans ce scénario, le Qatar serait contraint de s'allier à l'Iran, avec lequel il a noué des liens économiques solides. Il devrait également chercher à nouer des liens économiques et politiques avec Oman, qui entretient de bonnes relations avec Téhéran. Cette démarche aurait également un coût pour le Qatar. Oman ne souhaite pas s'attirer les foudres du CCG en refusant de se conformer à la ligne directrice du groupe contre l'Iran. En tant que membre du CCG, il serait difficile pour le Qatar de faire marche arrière. Un rapprochement du Qatar avec l'Iran et Oman signifierait la fin du CCG et l'ouverture d'une nouvelle alliance de puissances dans le Golfe.

Cư dân Qatar chào đón Quốc vương Saudi Salman trong chuyến thăm tới thủ đô Doha tháng 12/2016. Ảnh: Reuters
Des résidents qataris accueillent le roi saoudien Salman lors de sa visite à Doha, la capitale, en décembre 2016. Photo : Reuters

Le désaccord entre le Qatar et ses voisins, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, place également les États-Unis face à un dilemme. Fort de ses liens stratégiques avec ces trois pays, Washington peine à coordonner sa coopération lorsque le Qatar, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ne parlent pas d'une seule voix. Il est fort possible que Riyad et Abou Dhabi fassent pression sur les États-Unis pour qu'ils empêchent les fonds de Doha de s'échapper sous couvert de lutte contre le terrorisme. Mais les États-Unis devront y réfléchir attentivement, car le Qatar abrite la base aérienne d'Al-Udeid et le Centre de commandement aérien et spatial interarmées des États-Unis, point central de coordination de toutes les reconnaissances et frappes aériennes de l'armée de l'air américaine lors des guerres en Irak et en Afghanistan.

En d’autres termes, le Trésor américain et les départements d’État pourraient être disposés à répondre aux sanctions contre Doha proposées par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, mais le Pentagone serait celui qui mettrait un frein à de tels projets.

Le départ des ambassadeurs d'Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et de Bahreïn du Qatar dans les prochains jours devrait déclencher des consultations urgentes entre les États arabes du Golfe. Cette décision pourrait conduire à une solution politique à la crise. Mais ne vous y trompez pas. Nous entrons dans une nouvelle ère politique dans le Golfe, où chaque État poursuit sa propre voie, et l'idée d'une organisation unifiée s'estompe progressivement, malgré les efforts de l'Arabie saoudite.

Lan Ha

(Selon les Affaires étrangères)

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