Que perdrait l’économie mondiale si la guerre de Corée éclatait ?

Selon Capital Economics, l’économie mondiale serait perturbée et gravement endommagée si une guerre éclatait en Corée du Nord.

L'avertissement du président américain Donald Trump à l'encontre de la Corée du Nord a secoué les marchés du monde entier. Si une guerre éclate, l'économie mondiale subira de lourds dommages.

Une analyse de Capital Economics montre que les chaînes de production et d'approvisionnement de tous les produits, des smartphones aux voitures en passant par les écrans de télévision, seront fortement affectées, ce qui nuira à la croissance mondiale et fera grimper les prix. En effet, la Corée du Sud fournit la majorité des produits électroniques mondiaux.

Le voisin de la Corée du Nord est le premier producteur mondial d'écrans à cristaux liquides (écrans utilisés dans les téléviseurs et autres appareils électroniques), avec environ 40 % du marché mondial. Il est également le deuxième fabricant mondial de semi-conducteurs (utilisés dans les smartphones), avec une part de marché de 17 %.

Dans le même temps, la Corée du Sud est également l’un des principaux constructeurs automobiles au monde et abrite trois des plus grands constructeurs navals de la planète.

Chiffre d'affaires commercial de la Corée du Sud en 2016. Photo : Bloomberg

« Si le secteur manufacturier sud-coréen était gravement touché par la guerre, le monde souffrirait de pénuries de nombreux biens. La perturbation durerait un certain temps ; il faudrait environ deux ans pour reconstruire une usine de semi-conducteurs », ont déclaré les économistes Gareth Leather et Krystal Tan.

Le secteur du transport maritime serait également menacé. Tout conflit pourrait paralyser les routes maritimes au large de la côte est de la Chine, première puissance commerciale mondiale. Si cela mettait en péril les cargos entrant et sortant des ports chinois, cela porterait un préjudice supplémentaire à l'économie mondiale, selon Capital Economics.

Pour les États-Unis, les dommages pourraient être encore plus graves. La dette fédérale augmentera pour couvrir les coûts de la guerre et de la reconstruction. Si les États-Unis devaient consacrer autant d'argent à la reconstruction de la péninsule coréenne qu'ils l'ont fait en Irak et en Afghanistan, la dette nationale augmenterait encore de 30 %, selon Capital Economics.

De nombreux experts estiment aujourd’hui que ces inquiétudes sont exagérées, soulignant que les tensions antérieures se sont finalement dissipées.

Cependant, même sans intervention militaire, la montée des tensions est une mauvaise nouvelle pour la croissance en Asie du Nord, selon Bloomberg Intelligence. « Pour la Corée du Sud, ces mesures ont menacé l'investissement et l'embauche. Pour le Japon, l'appréciation du yen a pesé sur les bénéfices des entreprises et sur les plans de relance de la banque centrale », a noté Bloomberg.

Selon VNE