À quoi faut-il s’attendre lors de la visite du Premier ministre japonais aux États-Unis ?

April 27, 2015 13:36

(Baonghean) - Hier (26 avril), le Premier ministre japonais Shinzo Abe a effectué une visite officielle de huit jours aux États-Unis. Cette visite est considérée comme historique, car c'est la première fois qu'un Premier ministre japonais en exercice s'exprime devant les deux chambres du Congrès américain. À quoi M. Abe s'attend-il lorsqu'il posera le pied sur le sol américain cette fois-ci ? L'alliance nippo-américaine est-elle confrontée à une situation de développement nouvelle, plus forte que jamais ?

Le nouveau contexte régional et mondial incite le public à suivre de près la visite du Premier ministre japonais Shinzo Abe aux États-Unis. Selon les analystes, cette visite illustrera clairement la politique de sécurité étrangère récemment annoncée par le Japon dans le Livre bleu diplomatique de 2015. Ainsi, le Japon affirme sa persévérance dans la politique de « nation pacifique », mais le Livre bleu affirme également clairement que Tokyo contribuera plus activement que jamais à un monde pacifique, stable et prospère en coopérant avec les pays sur la base d'une position de « pionnier en faveur de la paix ».

Le premier message que le Premier ministre Abe souhaite transmettre lors de ce voyage est donc que le Japon est prêt à jouer un rôle plus important dans la sécurité régionale et mondiale. Face à la forte montée en puissance militaire et économique de la Chine et à ses nombreuses actions témoignant de son ambition d'étendre son influence en Asie, les observateurs estiment que le message caché du Premier ministre Abe réside dans sa volonté de voir les États-Unis s'engager à intervenir dans tout conflit avec la Chine. Cela est particulièrement significatif alors que les contradictions et les conflits entre le Japon et la Chine persistent autour de la question des différends territoriaux.

Tổng thống Mỹ Barack Obama (trái) và Thủ tướng Nhật Bản Shinzo Abe.
Le président américain Barack Obama (à gauche) et le Premier ministre japonais Shinzo Abe.

En matière de coopération bilatérale, la réinterprétation par le Japon l'année dernière de l'article 9 de sa Constitution, autorisant ses Forces d'autodéfense à participer à des opérations militaires à l'étranger, créera des conditions favorables à un renforcement de la coopération entre les deux pays en matière de sécurité et de défense. Par conséquent, les dirigeants des deux parties devraient tenir des discussions finales sur les principes actualisés de la coopération en matière de défense.

Selon les observateurs, ces amendements marqueront le plus grand changement dans la politique de sécurité du Japon depuis des décennies, élargissant ainsi la portée du rôle sécuritaire de Tokyo dans le monde. Parallèlement, un ensemble de documents sur la coopération en matière de défense, dans une nouvelle direction, est évalué afin d'aider les gouvernements américain et japonais à mieux répondre aux nouveaux défis sécuritaires du XXIe siècle. Il s'agit de questions mondiales ainsi que de questions régionales directes telles que le programme nucléaire de la République populaire démocratique de Corée, les relations d'alliance entre les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud, et en particulier la question de la sécurité maritime en Asie, alors que la Chine revendique continuellement la souveraineté sur des îles disputées en mer de Chine orientale et en mer de Chine méridionale.

Outre le renforcement de la coopération en matière de sécurité et de défense, les questions liées à l'Accord de partenariat transpacifique (TPP) figureront également au cœur de l'ordre du jour de ce voyage. Le TPP constitue en effet un élément important de la politique américaine de transition vers l'Asie et représente également une formidable opportunité économique pour le Japon. En début de semaine, les responsables commerciaux des deux pays se sont rencontrés à Tokyo et ont considérablement réduit leurs positions de négociation. De toute évidence, les avancées positives du TPP profiteront aux deux parties, dans le contexte de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII), initiée par la Chine, qui attire de nombreux alliés des États-Unis, tandis que le projet de « Zone de libre-échange Asie-Pacifique » (ZLEAP), une autre idée chinoise, est également promu et mis en œuvre pour contrebalancer le TPP mené par les États-Unis.

Cependant, de nombreux désaccords subsistent entre les deux plus grandes économies, les États-Unis et le Japon, notamment dans les deux domaines les plus épineux de l'agriculture et de l'automobile. Par conséquent, les analystes estiment que, bien que l'objectif ait été fixé, il est encore impossible de prédire si une avancée décisive dans le TPP sera obtenue. Cela dépend en grande partie de la détermination politique des deux pays, s'ils mettent de côté leurs propres intérêts pour parvenir à un accord commun bénéfique à toutes les parties concernées.

Un moment fort de ce voyage, dont le Premier ministre Shinzo Abe attend également beaucoup, sera son premier discours devant les deux chambres du Congrès américain. Selon des responsables japonais, il s'agit d'une excellente occasion pour M. Abe d'envoyer un message au monde : les relations américano-japonaises, restaurées après la guerre, continuent de se renforcer et contribuent positivement à la paix et à la prospérité dans le monde. On peut affirmer que l'alliance américano-japonaise se porte à merveille, avec une coopération économique plus équilibrée et l'accord TPP en voie de finalisation. Les points de vue et les intérêts convergent également de plus en plus sur les questions de sécurité internationale, notamment celles liées à la Chine. Avec de tels « tapis rouges », la visite du Premier ministre japonais Shinzo Abe aux États-Unis, cette fois-ci avec les objectifs fixés, sera probablement plus fructueuse que prévu.

Phuong Hoa

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