Le bouclier antimissile américain « étouffe-t-il » la Chine ?
Le projet américain de construire une ligne de défense antimissile moderne en Asie vise directement à traiter avec la République populaire démocratique de Corée et non avec la Chine, a rapporté le département d'Etat américain cité par le China Daily le 25 août.
Cependant, de nombreux experts militaires, tant aux États-Unis qu’en Chine, sont sceptiques quant aux véritables intentions de l’armée.
Ils estiment qu’avec les capacités militaires limitées de Pyongyang, les États-Unis n’ont pas besoin de dépenser une somme énorme pour construire un système de bouclier antimissile aussi sophistiqué, à moins que l’adversaire ne soit la Chine.
L'armée chinoise a également appelé le gouvernement américain à gérer les questions liées aux lignes de défense antimissile avec prudence, afin d'éviter de permettre à la sécurité nationale d'un pays de devenir la « principale menace » d'un autre pays.
Images de certains missiles chinois
La première page du Wall Street Journal rapporte que le Pentagone est sur le point d'installer un autre système de radar d'alerte précoce en bande X dans le sud du Japon après avoir déployé le premier système dans le nord du pays en 2006.
L’armée américaine construirait également des bases en Asie du Sud pour servir au fonctionnement du système radar en bande X dans le but de créer un bouclier qui permettrait aux États-Unis et à leurs alliés dans la région « d’intercepter efficacement tout missile lancé depuis la Corée du Nord ou la Chine ».
Les responsables de la défense américaine affirment que les Philippines, un pays engagé dans un conflit territorial avec la Chine, seraient un site potentiel pour le déploiement d'un troisième système d'alerte précoce en Asie, après le Japon.
Le 24 août, lors d'une réunion avec son homologue Shigeru Iwasaki de Tokyo, M. Martin Dempsey, chef d'état-major interarmées américain, a affirmé que les États-Unis et le Japon discutaient activement des questions liées au projet de bouclier antimissile car « c'est important pour les deux pays ».
Un expert en sécurité de la Brookings Institution (USA) nommé Jonathan Pollack a également commenté que le deuxième système radar à installer au Japon pourra très bien fonctionner avec la fonction de « prévenir les relations tendues dans la région de l'Asie de l'Est ».
« Par conséquent, l'intensification des discussions avec la Chine pour parvenir à un consensus sur ce plan sera un point clé, mettant beaucoup de pression sur les deux candidats au prochain mandat présidentiel américain - Brack Obama et le sénateur Mitt Romney », selon Jonathan Pollack.
La Chine n'est pas satisfaite du bouclier antimissile américain, a déclaré Li Qinggong, directeur adjoint de la Commission de recherche sur la politique de sécurité nationale de Chine : « Le système radar d'alerte précoce est un élément clé du système de défense antimissile. Il peut identifier le type, la trajectoire de vol et intercepter les missiles à très longue distance. »
Avec un système aussi moderne et coûteux, il serait dommage de le limiter à Pyongyang. Il semble plus raisonnable de considérer les missiles chinois comme la cible principale de ce système.
Les systèmes de radar d’alerte précoce sont au cœur des plans de défense antimissile américains en Asie.
« Il (le système de bouclier antimissile) a été mis en place pour prévenir les menaces de la Corée du Nord et a été
« Nous avons également des discussions régulières avec la Chine sur cette question, sur ce que nous faisons en Asie et pourquoi nous le faisons… de manière ouverte et transparente », a déclaré Mme Nuland, porte-parole du département d'État américain, lors d'un point de presse à Washington.
Plus tôt cette semaine, le commandant en chef adjoint de l'Armée populaire chinoise, Cai Yingting, s'est rendu aux États-Unis après la visite du ministre de la Défense Liang Guanglie en mai 2012.
Toutefois, la presse n'a pas indiqué si la question du bouclier antimissile avait été évoquée par MM. Sai et Luong.
Dans une interview accordée au Wall Street Journal le 24 août, le ministre chinois de la Défense a affirmé : « La Chine espère que les questions liées aux systèmes de défense antimissile seront résolues avec prudence, sur la base du respect de l'objectif de paix stratégique mondiale et de la promotion de la confiance mutuelle entre les pays du monde entier. »
Nous (la Chine) pensons que toutes les parties doivent se conformer strictement aux règles internationales et respecter la sécurité nationale de chacun afin que chaque effort réussi apporte des bénéfices mutuels.
Pékin avait exprimé son opposition au déploiement américain du premier système d'alerte en bande X au Japon en 2006, craignant que le système ne vise la sécurité de la Chine.
Pendant ce temps, en Europe et au Moyen-Orient, le projet de ligne de défense commune de Washington est également confronté à un « rejet catégorique » de la part de la Russie, car il n’a pas encore fourni de base fiable pour les objectifs réels de ces systèmes.
Selon VTC-M
