Une autre proposition visant à assouplir l’autonomie des prix des entreprises pétrolières ?

June 27, 2014 17:32

Il s’agit d’une question qui suscite des opinions mitigées parmi les économistes et le monde des affaires.

Le dernier projet de décret remplaçant le décret 84 sur le commerce du pétrole vient d'être soumis au Premier ministre par le ministère de l'Industrie et du Commerce. Selon les dispositions du projet, si le prix de base augmente de 3 %, les principales entreprises de commerce du pétrole ont le droit de décider d'un ajustement des prix. Cette question suscite des avis contradictoires parmi les économistes et les entreprises.


De nombreux experts estiment que les réglementations du nouveau projet s'inscrivent dans une tendance qui profite aux entreprises (Photo : KT)

L'un des points importants de ce projet de décret, remplaçant le décret 84 du gouvernement, concerne la marge d'ajustement du prix de l'essence. Selon le nouveau projet de décret, les entreprises pétrolières seront autorisées à augmenter leurs prix dans une fourchette de 3 % lorsque les facteurs de production constituant le prix de base (y compris le prix mondial plus les taxes, les frais, le fonds de stabilisation, etc.) augmentent de 3 % par rapport au prix de détail actuel (le projet précédent prévoyait une augmentation de 2 %). Si le prix de base augmente de plus de 3 % à 7 %, les entreprises doivent adresser une déclaration de prix au ministère des Finances, de l'Industrie et du Commerce deux jours avant la hausse.

En l'absence de réponse du comité interministériel, l'entreprise est en droit d'augmenter le prix jusqu'à 3 %. Cinq jours après l'augmentation, et si l'organisme public ne l'ajuste pas, l'entreprise est autorisée à augmenter le solde restant. Si le prix de base augmente de plus de 7 %, ou si cette augmentation affecte le développement socio-économique et la vie des citoyens, le Premier ministre décidera de mesures de stabilisation des prix.

Selon certaines grandes entreprises pétrolières, la marge d'ajustement de 3 % prévue par le nouveau projet est raisonnable. En effet, à chaque fluctuation, le prix n'augmente que d'environ 3 %, soit une hausse de 400 à 600 VND/litre, ce qui évitera la spéculation et la thésaurisation, et facilitera l'acceptation par le public. Cependant, contestant cet argument, certains experts économiques craignent que la réglementation, telle que prévue par le nouveau projet, suive une tendance favorable aux entreprises. En effet, même si le prix du pétrole augmente de 7 %, les entreprises n'ont qu'à en informer l'organisme de gestion dans un délai de 5 jours pour examen.

Si le comité interministériel ne réagit pas dans ce délai, l'entreprise est toujours autorisée à augmenter ses propres prix. La question est de savoir comment contrôler la fréquence des augmentations de prix des entreprises pétrolières et quel organisme sera chargé de surveiller les hausses de prix sur le marché mondial.

Le Dr Le Dang Doanh, ancien directeur de l'Institut central de gestion économique, a déclaré : « L'élargissement du pouvoir de décision en matière de prix est controversé, car il est avantageux pour les entreprises mais désavantageux pour les consommateurs. Il est nécessaire d'identifier clairement l'organisme chargé de surveiller les hausses de prix sur le marché mondial afin de contrôler les demandes d'ajustement des prix des entreprises. De plus, il est nécessaire de définir précisément les responsabilités du ministère des Finances et du ministère de l'Industrie et du Commerce en la matière. Les autorités compétentes doivent examiner et évaluer la manière dont les fluctuations des prix mondiaux sont calculées afin d'éviter les abus et les préjudices aux consommateurs. »

En réalité, le marché pétrolier vietnamien n'est pas encore véritablement concurrentiel, le groupe pétrolier national vietnamien (Petrolimex) détenant encore plus de 50 % des parts de marché. Par conséquent, élargir les droits de fixation des prix des entreprises pétrolières, même avec une marge minime, suscite des inquiétudes quant à la transparence, d'autant plus que le projet de loi prévoit un intervalle minimum de 15 jours entre deux augmentations de prix. L'opinion publique craint qu'avec cette réglementation, les entreprises puissent inévitablement augmenter les prix du pétrole deux fois en un seul mois.

L'économiste Ngo Tri Long a commenté : « Réglementer ainsi trois niveaux d'amplitude est une idée dépassée. Rien n'a changé et a suscité une vive indignation dans l'opinion publique quant au fonctionnement du mécanisme de l'essence. Avec une telle amplitude, les entreprises peuvent encore en profiter pour contourner la loi et augmenter les prix. Ce mode de fonctionnement n'est pas adapté au mécanisme de détermination des prix du marché actuel de l'essence, de type monopolistique. Sur ce marché, il est impossible de laisser les entreprises fixer leurs propres prix, même si l'amplitude est très étroite. Les entreprises continuent d'en profiter pour augmenter les prix, au détriment des consommateurs. Le marché de l'essence ne connaît pas de réelle concurrence. Il est donc nécessaire de reconsidérer cette question. »

Depuis le début de l'année, les prix de l'essence ont été ajustés à plusieurs reprises, avec des hausses d'environ 300 VND/litre. Le dernier ajustement, d'une hausse de 330 VND/litre, a porté les prix de l'essence à un niveau record de 25 230 VND/litre à 25 730 VND/litre. Afin de contrôler et de limiter les hausses de prix continues, préjudiciables aux consommateurs, certains experts recommandent aux autorités de calculer et d'envisager la fixation d'un prix plafond pour les produits pétroliers. Si le droit de fixer les prix est accordé aux entreprises sur un marché sans réelle concurrence, même avec la plus petite marge, les consommateurs n'en seront pas les bénéficiaires.

Selon Vov

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