Le travail de nuit augmente-t-il le risque de cancer chez les femmes ?

Les femmes qui travaillent de nuit peuvent avoir un risque accru de cancer.

Les chercheurs ont découvert que les travailleuses qui travaillaient de nuit pendant de longues périodes étaient près de cinq fois plus susceptibles de développer un cancer que celles qui ne travaillaient pas de nuit.

Les femmes qui travaillent de nuit pendant de longues périodes présentent un risque encore plus élevé de cancer de la peau, de cancer du sein et de cancer du poumon.

Les résultats de l’étude ont été publiés dans la revue Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention.

Selon le CDC, près de 15 millions de travailleurs américains ont des horaires de travail postés, y compris des quarts de nuit.

Des recherches antérieures ont montré que le travail de nuit peut gravement perturber le rythme circadien – l’horloge interne qui régule les processus physiologiques du corps sur un cycle de 24 heures et qui réagit principalement à la lumière et à l’obscurité de l’environnement.

Le travail posté est lié à de nombreux problèmes de santé, notamment l’obésité, les maladies cardiaques et certains cancers.

De nouvelles recherches ont apporté davantage de lumière sur le lien entre le travail de nuit à long terme et le risque de cancer.

19 % de risque accru de cancer

Les conclusions ont été tirées de l'analyse de 61 études, portant sur un total de 3 909 152 personnes et plus de 114 000 cas de cancer. Les sujets provenaient d'Asie, d'Australie, d'Europe et d'Amérique du Nord.

L’équipe a utilisé ces données pour évaluer l’association entre le travail de nuit à long terme et le risque de développer 11 types de cancer.

Dans une analyse distincte, les chercheurs ont examiné si le travail de nuit à long terme chez les infirmières était lié au risque de six types de cancer.

Dans l’ensemble, l’étude a révélé que les femmes qui travaillaient de nuit pendant de longues périodes présentaient un risque de cancer 19 % plus élevé que les femmes qui ne travaillaient pas de nuit pendant de longues périodes.

De plus, les travailleuses de nuit ont un risque accru de 41 % de cancer de la peau, de 32 % de cancer du sein et de 18 % de cancer gastro-intestinal.

Dans une analyse dose-réponse, les résultats ont également montré que tous les 5 ans de travail de nuit étaient associés à une augmentation de 3,3 % du risque de cancer du sein.

Cependant, des recherches plus poussées ont montré que le lien entre le travail de nuit et un risque accru de cancer du sein ne s'applique qu'aux femmes vivant en Amérique du Nord ou en Europe, peut-être parce que les femmes de ces régions ont des niveaux plus élevés d'hormones sexuelles, qui sont liées aux cancers hormono-dépendants tels que le cancer du sein.

Un facteur de risque pour les cancers courants

Selon une analyse menée auprès d’infirmières, le travail de nuit de longue durée était associé à un risque accru de 58 % de cancer du sein, de 35 % de cancer gastro-intestinal et de 28 % de cancer du poumon.

En discutant des causes possibles de l’augmentation du risque de cancer chez les infirmières, les chercheurs ont suggéré que ces femmes pourraient avoir été davantage dépistées pour le cancer en raison de leur profession.

Une autre explication du risque accru de cancer dans cette population est les exigences du travail d’infirmière de nuit, comme des quarts de travail plus stressants.

Dans l’ensemble, les résultats suggèrent qu’il faut faire davantage pour protéger la santé des travailleuses postées, en particulier celles qui travaillent pendant de nombreuses années.

Le travail de nuit est un facteur de risque de cancers fréquents chez les femmes.

Les chercheurs espèrent mener des études de cohorte plus vastes pour confirmer le lien entre le travail de nuit et le cancer chez les femmes.