La Libye poursuivra en justice ceux qui ont tué Kadhafi

Les nouveaux dirigeants libyens se sont engagés à traduire en justice les bourreaux de Mouammar Kadhafi, a rapporté l'AFP le 28 octobre.

« Concernant Kadhafi, nous n'attendons pas que quiconque nous dise quoi faire », a déclaré Abdel Hafiz Ghoga, vice-président du Conseil national de transition (CNT) au pouvoir, lors d'une conférence de presse à Benghazi, selon l'AFP. « Nous avons ouvert une enquête. Nous avons des règles éthiques pour la détention des prisonniers de guerre. Des violations ont été commises par ceux qui, malheureusement, sont aussi considérés comme des révolutionnaires. »

Kadhafi était vivant au moment de sa capture, selon une photo tirée d'une vidéo enregistrée sur un téléphone portable - Photo : AP

Je suis certain que les actes d'un individu ne sont pas ceux des révolutionnaires ou de l'armée nationale. Nous avons publié une déclaration affirmant que toute violation des droits humains fera l'objet d'une enquête du CNT. Le responsable (de l'exécution de Kadhafi) sera jugé et bénéficiera d'un procès équitable.

Jusqu'à cette annonce, le CNT maintenait que Kadhafi était mort au combat après sa capture à Syrte, sa ville natale et dernier bastion de l'ancien régime. Des images filmées par téléphone portable le montraient vivant au moment de sa capture. Des images ultérieures le montraient traîné, couvert de sang, et présenté à la foule, avant de disparaître dans le chaos et le bruit des tirs.

Saïf al-Islam, fils de Kadhafi, opposant au CNT - Photo : AFP

Pendant ce temps, à New York, aux États-Unis, le Conseil de sécurité a publié une résolution demandant la suspension de l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne et de la tâche de protection des civils libyens à partir de la nuit du 31 octobre.

Tous les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies ont voté pour mettre fin au mandat de l'ONU pour l'action militaire de l'OTAN en Libye, fermant ainsi un autre chapitre de la guerre civile.

L'OTAN doit tenir une réunion distincte le 28 octobre à Bruxelles pour déclarer officiellement la fin de sa campagne aérienne de sept mois en Libye. L'organisation militaire pourrait passer à une autre mission en Libye, selon Victoria Nuland, porte-parole du département d'État américain, mais la situation reste floue.

Le chef du CNT, Mustafa Abdel Jalil, a déclaré que les loyalistes de Kadhafi dans les pays voisins restaient une menace pour le gouvernement actuel et a exhorté l'OTAN à poursuivre sa campagne en Libye.

L'AFP a indiqué que le chef des renseignements de Kadhafi, Abdallah al-Senoussi, et le fils et successeur de Kadhafi, Saif al-Islam, avaient quitté le Niger, leur précédent refuge, pour le Mali.

(D'après Tuoi Tre)