Intégrité et respect de soi
(Baonghean.vn) - Pour rendre la société meilleure et plus pure, il ne suffit pas de respecter et de faire respecter la loi, il faut aussi l'intégrité et le respect de soi de chaque individu.
Les anciens classaient les vertus en huit catégories : la piété filiale, l’amour fraternel, la loyauté, la confiance, la courtoisie, la droiture, l’intégrité et la pudeur, qu’ils appelaient collectivement les « Huit Vertus ». Celui qui est dépourvu de l’une de ces vertus n’est plus considéré comme humain.
L'intégrité caractérise une personne intègre, honnête, droite et désintéressée. La honte, quant à elle, est le sentiment éprouvé par une personne qui commet une faute. Consciente de ses erreurs, elle s'abstient d'agir contre sa conscience ou les principes moraux. Elle ne peut accepter ses fautes et en éprouve une profonde honte.
L’intégrité et la honte sont les deux plus nobles vertus humaines, car une personne sans intégrité est prête à tout, tandis qu’une personne sans honte est prête à tout. On dit aujourd’hui que l’on est paralysé par la honte. On entend aussi dire : « Penser tout savoir, mais ignorer la honte ! » Les personnes cultivées savent qu’il s’agit là d’un jugement, d’une affirmation bien dure et dénuée de sens.
Pour rendre la société meilleure et plus pure, il ne suffit pas de respecter et de faire respecter la loi, il faut aussi l'intégrité et le respect de soi de chaque individu.
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Les Japonais sont réputés pour leur intégrité. À travers les films, on constate qu'ils perpétuent l'esprit des samouraïs, cet esprit de mourir avec honneur, pour l'honneur, refusant le déshonneur. Lors de la double catastrophe (séisme et tsunami) de 2011, des plus âgés aux plus jeunes, ils se sont alignés, partageant les dons sans se bousculer ni voler. Plusieurs ouvriers âgés se sont portés volontaires pour sauver la centrale nucléaire au nom des jeunes. Ils craignaient d'être contaminés par les radiations et seraient prêts à se sacrifier pour eux.
Aujourd'hui, les Japonais évitent d'insulter autrui, car certaines personnes ayant commis des actes répréhensibles pourraient se suicider si leur sort était révélé. Leurs supermarchés n'installent pas de caméras de surveillance, contrairement à d'autres commerces. La raison est simple : un magasin en a installé pour gérer et contrôler les marchandises, mais après seulement quelques jours, les clients ont déserté les lieux. Ils ont estimé que le personnel de ce magasin doutait de leur honnêteté. L'installation de caméras de surveillance étant perçue comme une atteinte à leur dignité, ils ont boycotté le magasin. Les employés d'entreprises en déplacement professionnel ou pour des missions d'intérêt général n'ont pas besoin de factures ; ils déclarent simplement leurs dépenses selon leurs propres registres. La population fait entièrement confiance à l'honnêteté et à l'intégrité des employés. L'ancien Premier ministre Shinzo Abe lui-même, sentant sa santé décliner, a tenté de gérer tant bien que mal l'épidémie de Covid-19 avant de demander, avec bienveillance, à la population de démissionner de son poste de Premier ministre et de prendre sa retraite.
Dans les pays civilisés, nombreux sont les responsables qui, lorsque le domaine dont ils ont la charge n'atteint pas les résultats escomptés, ne serait-ce qu'à cause d'une erreur de jugement ou d'un retard, présentent leurs excuses ou démissionnent volontairement.
Le peuple vietnamien est profondément imprégné de confucianisme et attache une grande importance à l'intégrité. Parmi nos cadres, d'hier à aujourd'hui, nombreux sont les exemples éloquents d'intégrité. Beaucoup de cadres vétérans et de personnalités ayant grandement contribué à la révolution ont refusé un logement pour vivre à la campagne.
Le défunt Premier ministre Vo Van Kiet a dit un jour : « Si la ligne de 500 kV ne peut pas être construite, j'enlèverai la chemise du Premier ministre ! »
Nombreux sont ceux qui travaillent dans des domaines indépendants et très sensibles, avec de nombreuses occasions de transgresser les règles sans que personne ne le sache ou n'ose les réprimander. Pourtant, ils s'abstiennent consciemment de toucher à quoi que ce soit. Ils croient que « l'honneur personnel est un bien commun, qu'il faut le préserver scrupuleusement, comme la pupille d'un œil, jusqu'à son dernier souffle. Ne jamais dévier de la discipline ». Il est impossible de recenser tous les exemples brillants qui ont été immortalisés.
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Il est toutefois regrettable que certains de nos cadres actuels manquent de lucidité, de formation et d'instinct de survie. Nombre de fonctionnaires et de directeurs d'entreprises publiques ont détourné des centaines, voire des milliers de milliards de dongs, mais ont continué à se cacher. Au nom des « intérêts du groupe », ils ont versé des pots-de-vin et minimisé l'importance des projets. Nombre de malversations étaient flagrantes, mais ils ont persisté dans leurs justifications. Même des généraux et des colonels des forces de l'ordre ont pactisé avec des criminels. Des villas valant des centaines de milliards ont été attribuées à des revenus de chauffeurs de moto-taxi ou de vendeurs de balais, sans que cela ne les dérange. Pour obtenir de bonnes notes pour leurs enfants, ils ont affirmé sans vergogne que d'autres s'en étaient chargés à leur insu. Des responsables locaux ont détourné des fonds appartenant à des familles méritantes, à des personnes handicapées… au point que certains ont dû s'exclamer, sans la moindre honte : « Ils n'hésitent pas à manger n'importe quoi ! » Le peuple était au courant de tout. Le peuple était terrifié. Le peuple était méprisé.
Il est temps non seulement de propager et de persuader afin d’« améliorer la morale révolutionnaire », mais aussi de punir sévèrement ceux qui agissent sans savoir préserver l’intégrité – le respect de soi, vertu minimale de tout être humain ! Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons maintenir la discipline, la loi du pays, la morale et l’éthique, et gagner la confiance du peuple.




