Les soldats russes sont-ils des « boucliers humains » empêchant les États-Unis d’attaquer la Syrie ?
Quel est le sens caché derrière la déclaration du chef d’état-major général de l’armée russe concernant les représailles si la vie des soldats russes est menacée ?
Récemment, M. Valery Gerasimov a fait la déclaration la plus forte jamais faite, selon laquelle si la vie des soldats russes était menacée, les forces armées russes répondraient par certaines mesures contre les « missiles » ainsi que leurs « lanceurs ».
Cette déclaration a suscité des interrogations chez certains observateurs régionaux, car elle est plutôt déroutante. Pourquoi la Russie lancerait-elle un tel avertissement alors que ses soldats ne sont pas la cible d'attaques militaires américaines ?
Il convient de rappeler que précédemment, Nikki Haley, ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies, avait averti que Washington était prêt à agir en Syrie pour mettre fin aux attaques chimiques, ce qui signifie que si des frappes aériennes étaient menées, la cible des bombes américaines ne serait que l'armée gouvernementale syrienne.
Les soldats russes opèrent en Syrie comme gardes de base et éclaireurs sur le champ de bataille. |
Est-il donc vrai que des soldats russes ont effectivement participé aux combats au sein de l'armée gouvernementale syrienne et n'ont pas simplement fourni un appui-feu comme auparavant, ce qui justifie l'affirmation ci-dessus ? Cette hypothèse est plausible, mais très faible, car la politique militaire de Moscou privilégie toujours le recours aux mercenaires Wagner.
Il convient toutefois de noter que les forces spéciales russes Spetnaz sont chargées de protéger le président syrien Bachar al-Assad ainsi qu'un certain nombre de généraux de haut rang, car on craint que les forces locales aient du mal à mener à bien cette tâche.
Récemment, des spéculations ont circulé selon lesquelles la coalition dirigée par les États-Unis, de concert avec Israël, pourrait utiliser toute la force pour bombarder la résidence de Bachar al-Assad dans le but d'assassiner le dirigeant, entraînant la Russie et d'autres pays concernés dans de nouveaux développements imprévisibles.
Il n’est pas difficile de reconnaître les silhouettes des soldats russes entourant le président syrien. |
En envoyant des forces spéciales pour protéger les hauts responsables syriens, en plus d'assurer une meilleure sécurité, la Russie « prévient » également les États-Unis et leurs alliés que leur bombardement sera une attaque directe contre les soldats russes, ce qui entraînera inévitablement des représailles comme vient de l'annoncer le chef d'état-major général Valery Gerasimov.
De toute évidence, avec la mission de « bouclier humain », les soldats russes déployés sur le sol du Moyen-Orient ont un rôle beaucoup plus important que les guerriers ordinaires, les cartes tactiques étant passées à celles stratégiques.
Dans les temps à venir, le président syrien peut être assuré qu'il ne deviendra probablement pas la cible d'attentats à la bombe s'il reste sous la protection des unités d'opérations spéciales russes, et peut-être que les bombes américaines devront encore tomber dans des zones éloignées de la capitale Damas.