Briques manuelles et impacts négatifs : Partie 3 : Nécessité de mécanismes spécifiques et appropriés
L'élimination des briqueteries manuelles dans la province de Nghe An, conformément à la politique gouvernementale, se heurte encore à de nombreuses difficultés. L'une des principales raisons est l'absence de mécanismes et de solutions adaptés.
Dans la décision n° 115/2001/QD-TTg du 1er août 2001 du Premier ministre portant approbation du plan directeur pour le développement de l'industrie des matériaux de construction du Vietnam jusqu'en 2010, l'orientation était la suivante : Développer progressivement les produits en briques non cuites dans les zones dépourvues de matières premières pour la cuisson, en s'orientant vers l'élimination de la production de briques en terre cuite utilisant des fours manuels à la périphérie des zones urbaines avant 2005, dans d'autres zones avant 2010.
Ensuite, dans la Décision n° 567/QD-TTg du 28 avril 2010 du Premier Ministre portant approbation du Programme de développement des matériaux de construction non cuits jusqu'en 2020, il a également continué d'orienter le développement de la production et de l'utilisation des matériaux non cuits pour remplacer les briques en terre cuite afin de tendre vers l'élimination complète des établissements produisant des briques en terre cuite à l'aide de fours manuels.
En application de la politique du Premier ministre, le Comité populaire provincial a publié de nombreux documents ordonnant et exhortant les départements, branches, districts, villes et villages concernés à mettre en œuvre l'élimination des briqueteries manuelles dans la province.
Selon le plan, d'ici 2006, la ville de Vinh et ses environs doivent achever le plan visant à éliminer les briqueteries manuelles ; les districts de plaine doivent l'achever d'ici 2007 ; les districts du centre et de montagne doivent l'achever d'ici 2010. Et dans le dernier plan du Comité populaire provincial, conformément à la décision 2743/QD-UBND, datée du 24 juin 2010, la province vise à éliminer les briqueteries manuelles dans la province d'ici 2013.
L'existence de briqueteries manuelles est un enjeu historique, reflétant la nécessité de développer la production, des ateliers manuels à l'échelle industrielle à grande échelle. En termes d'efficacité socio-économique, ce type de production et d'activité a apporté une contribution certaine, répondant à la demande de matériaux pour les travaux de construction civile et même les travaux publics dans la province. Selon les statistiques de 2010 du Département de la Construction, les briqueteries manuelles ont atteint une production de 200 millions de briques par an, dont 150 millions de briques conformes aux normes, soit 37,5 % de la production totale de briques standard de l'ensemble de la province.
De plus, les briqueteries manuelles contribuent au budget, à hauteur de 3 à 5 milliards de dôngs par an. De plus, ce type de production et d'activité contribue à créer des emplois pour des dizaines de milliers de travailleurs, augmentant ainsi les revenus de la population (en moyenne, chaque briqueterie emploie entre 25 et 40 travailleurs réguliers et saisonniers).
Cependant, comme l'analyse l'a montré, ce type de production impacte l'écologie, l'environnement et l'utilisation des terres. En revanche, si la production de briques artisanales est intégrée à d'autres modèles économiques actuels, tels que la production agricole (riziculture, agriculture, élevage porcin, avicole, canard, aquaculture) ou la construction de zones industrielles et artisanales à petite échelle, l'efficacité économique sera bien supérieure.
Cependant, la difficulté et l'obstacle actuels à l'élimination des briqueteries manuelles résident dans l'absence d'orientations fortes de la part de la province. Les documents du gouvernement central et de la province se sont longtemps limités à des directives, des recommandations, des rappels et des avertissements pour inciter les localités à agir activement afin de réduire et, à terme, d'éliminer ces technologies de production obsolètes. Aucun mécanisme ni sanction ne permet de les mettre en œuvre résolument et complètement.
D'autre part, la suppression des briqueteries manuelles ne se fait pas « du jour au lendemain », mais de nombreux problèmes l'entourent encore : la reconversion professionnelle, l'emploi, les revenus des travailleurs et la question de l'approvisionnement du marché local en matériaux de construction, alors qu'il faut en réalité une « demande » pour avoir une « offre ».
De plus, en raison des avantages des contributions budgétaires ou du soutien aux briques pour la construction d'ouvrages publics tels que des écoles et des routes, les localités ont fermé les yeux sur le fait que les propriétaires de briqueteries continuaient de fonctionner, même si leurs contrats avaient expiré.
M. Hoang Trong Kim, directeur du département de la construction, a affirmé : « Ce problème ne peut être résolu immédiatement par une décision administrative, mais doit être accompagné d'un plan, d'une feuille de route, d'étapes et d'un mécanisme approprié. Les briqueteries manuelles constituent le gagne-pain de nombreux travailleurs et de nombreuses familles ; elles constituent une source relativement importante de matériaux de construction pour les projets ; la durée des contrats signés entre les communes et les propriétaires de briqueteries (il existe des contrats de 5, 10, voire 20 ou 30 ans) est un problème historique, tant du point de vue de la production que de la consommation. Par conséquent, la suppression des briqueteries manuelles nécessite un processus et du temps, et il faut clairement déterminer si leur suppression peut être rapide ou tardive, selon la durée du contrat, mais pas massive… ».
D'après les discussions menées par certains districts, propriétaires et ouvriers de briqueteries, un signe encourageant est que tous sont disposés à soutenir la politique du gouvernement et de la province. Le problème est que la province doit publier une directive plus drastique, assortie d'un plan, d'une feuille de route, d'un mécanisme et de sanctions précis.
Des mécanismes de soutien appropriés devraient être mis en place pour aider les propriétaires de briqueteries à adapter leurs techniques de production ou leurs métiers, et pour permettre aux travailleurs de trouver un nouvel emploi. Par ailleurs, la province devrait également mettre en place des politiques visant à encourager et à motiver les propriétaires de briqueteries manuelles à supprimer leurs activités. En effet, selon ces derniers, l'investissement dans la construction d'une briqueterie manuelle coûte entre 600 et 800 millions de dongs (certains coûtent plus d'un milliard de dongs). Leur suppression entraînerait une perte financière importante.
La province doit prêter attention à la création de conditions pour promouvoir les projets de production de briques et de tuiles en utilisant la technologie avancée des fours verticaux continus ou des tunnels ; les projets de production de briques non cuites ; et en même temps investir dans l'augmentation de la capacité des fours tunnels existants.
Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons compenser et compenser la baisse de production due à l'arrêt simultané des fours manuels, évitant ainsi une hausse excessive des prix des briques et des tuiles lorsque la « demande » est supérieure à l'« offre ». Il faut renforcer la propagande et sensibiliser le public, afin de remplacer progressivement les briques cuites manuellement par des briques crues conformes aux normes vietnamiennes.
Fleur de prunier