Les avocats continuent de demander à la Malaisie de libérer Doan Thi Huong

Les avocats de Doan Thi Huong, une Vietnamienne soupçonnée du meurtre en février 2017 d'un citoyen nord-coréen identifié sur son passeport comme Kim Chol, ont annoncé hier avoir déposé une deuxième demande de libération auprès du ministère malaisien de la Justice. Le parquet devrait rendre sa décision le 1er avril.

« La deuxième requête vise essentiellement à demander au ministre de la Justice de reconsidérer son précédent refus de la libérer. Lors du prochain procès, Huong pourrait être libérée comme Aisyah, voir son inculpation pour meurtre réduite ou, dans le pire des cas, son procès se poursuivre », a répondu Hisyam Teh Poh Teik, l'un des avocats de Huong.AFP.

Si le ministère malaisien de la Justice décide de poursuivre le procès, une date sera fixée pour que Huong puisse comparaître devant le tribunal afin de témoigner.

Huong et Siti Aisyah, une citoyenne indonésienne, sont accusés d'avoir utilisé l'agent neurotoxique VX pour tuer Kim Chol, que les États-Unis et la Corée du Sud considèrent comme Kim Jong-nam, le demi-frère du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. Tous deux ont nié les accusations, affirmant avoir été piégés dans une émission de télé-réalité diffusée par caméra cachée.

Lors du procès qui s'est tenu le 11 mars à la Haute Cour de Shah Alam, dans la banlieue de Kuala Lumpur, les procureurs malaisiens ont retiré l'accusation de meurtre contre Aisyah, sans toutefois en motiver la décision. Elle a été libérée immédiatement après le procès et est rapidement rentrée dans son pays d'origine.

Cependant, lors d'une audience de la défense trois jours plus tard, le procureur général de Malaisie, Muhammad Iskandar Ahmad, a décidé de poursuivre le procès avec Huong malgré la demande de libération de son équipe juridique.

Huong est actuellement le seul suspect inculpé de meurtre et risque la peine de mort s'il est reconnu coupable. Ses avocats ont affirmé que leur client était un « bouc émissaire » et que les commanditaires étaient quatre Nord-Coréens ayant fui la Malaisie peu après l'assassinat.

Séoul a accusé Pyongyang d'être derrière ce plan, mais les responsables nord-coréens ont insisté sur le fait que la personne tuée à Kuala Lumpur n'était pas Kim Jong-nam et ont nié toute implication.

Mme Le Thi Thu Hang, porte-parole du ministère vietnamien des Affaires étrangères, a déclaré hier que le Vietnam continuerait à mettre en œuvre des mesures de protection diplomatique, consulaire et juridique au plus haut niveau pour garantir que Doan Thi Huong soit jugée équitablement et objectivement et libérée.

Anh Ngoc(SelonAFP)