Pourquoi le Cambodge empêche l'ASEAN de publier une déclaration sur la décision concernant la mer de Chine méridionale
Le Cambodge a déclaré avoir conseillé à l'ASEAN d'éviter d'utiliser un langage susceptible d'aggraver les tensions entre la Chine et les Philippines dans sa déclaration conjointe du week-end dernier.
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Le ministre cambodgien des Affaires étrangères Prak Sokhon a assisté à une conférence au Laos le 26 juillet. Photo : Reuters. |
Lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) au Laos le week-end dernier, l'ASEAN a publié une déclaration commune mais n'a pas mentionné la décision.12 juilletdu Tribunal arbitral sur la « ligne de la langue de vache ». Le Cambodge, pays entretenant des relations très étroites avec la Chine, se serait opposé à l'inclusion de ce contenu dans le communiqué, selonReuters.
Phnom Penh a conseillé aux ministres de l'ASEAN de ne pas utiliser de mots qui « aggravent les tensions entre la Chine et les Philippines », a déclaré hier le porte-parole du ministère cambodgien des Affaires étrangères, Chum Sounry.
Il a déclaré que l'affaire concernait les Philippines et la Chine, et non l'ASEAN et la Chine. « Par conséquent, les pays de l'ASEAN, et le Cambodge en particulier, ne devraient pas être impliqués dans cette affaire », a-t-il ajouté, décrivant la position du Cambodge lors de la réunion.
L’ASEAN doit maintenir sa neutralité en n’abordant pas cette question, a-t-il déclaré.Sonry.
En réponse aux suggestions selon lesquelles la Chine aurait « acheté » le soutien du Cambodge avec un prêt à taux réduit de 600 millions de dollars une semaine avant le sommet, M. Sounry a déclaré que cette allégation était « insultante ».
Les Philippines ont déclaré hier qu'elles avaient « fait pression » pour inclure la décision de la « ligne en neuf tirets » dans la déclaration conjointe du sommet, mais ont nié que l'omission de la décision dans la déclaration finale de l'ASEAN soit une victoire diplomatique pour la Chine.
Bien que la déclaration conjointe de l'ASEAN ne mentionne pas directement la Chine ni la décision de la « ligne en neuf traits », elle exprime son inquiétude face à l'évolution de la situation en mer Orientale. Elle appelle également les parties à respecter les processus juridiques et diplomatiques, conformément aux principes largement reconnus du droit international, notamment la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM).
La Chine a des revendications territoriales en mer de Chine méridionale qui se chevauchent avec des pays de l'ASEAN, notamment les Philippines, le Vietnam, la Malaisie et Brunei. Depuis de nombreuses années, la Chine privilégie la résolution bilatérale des différends et refuse catégoriquement de participer au procès des Philippines.
La Cour permanente d'arbitrage a conclu le 12 juillet que la Chine n'a aucune base juridique pour revendiquer des droits historiques sur les ressources situées dans le territoire de sa « ligne en neuf traits » tracée unilatéralement, qui couvre la majeure partie de la mer de l'Est.
Selon VNE