Mère de près de 80 ans élevant 4 enfants souffrant de troubles mentaux
(Baonghean) - En 1953, Mme Hoang Thi Ngo (née en 1936) épousa M. Le Van Hanh. En 1954, M. Hanh s'engagea dans l'armée et combattit sur le champ de bataille de Binh-Tri-Thien. Dix ans plus tard, il fut démobilisé et retourna dans sa ville natale. Encouragé par le gouvernement, lui et sa femme quittèrent Nam Dan pour le hameau 2 de la commune de Binh Son, à Anh Son, afin de construire une nouvelle zone économique. Sept enfants naquirent successivement, mais bien qu'ils eussent grandi, ils manquèrent d'intelligence. Sur les sept enfants, quatre étaient distraits, ne savaient pas quoi faire, cassaient souvent des objets et criaient. Les trois autres étaient plus intelligents, pouvaient travailler seuls et fondaient une famille.
En 1996, M. Hanh décède, laissant à Mme Ngo le fardeau de quatre enfants infectés par la dioxine, un produit chimique toxique : Le Thi Thuy (née en 1964), Le Van Thu (née en 1966), Le Van Phong (née en 1968) et Le Van Sy (née en 1970), ainsi qu’une maison délabrée. Grâce à l’aide des autorités locales et des voisins, la maison carrelée est achevée en 1998, offrant ainsi un abri contre la pluie et le soleil à la mère et à ses cinq enfants. Par beau temps, les enfants peuvent l’aider dans certaines tâches comme la cuisson du riz, la garde des vaches dans les champs… Cependant, lorsque le temps change, une catastrophe peut survenir à tout moment. Un jour, alors qu’elle tâtonnait dans les champs, Mme Ngo est appelée par un voisin. À son arrivée, la cuisine était en feu. Heureusement, le voisin, au courant, est venu l’aider à éteindre l’incendie. Il s'avéra que pendant la cuisson du riz, son enfant s'était « mis en colère » et avait mis le feu au toit de chaume, provoquant un incendie. Alors qu'elle gardait les vaches, son plus jeune fils avait utilisé un bâton pour les chasser, et elle avait dû demander à quelqu'un d'aller le retrouver. Souvent, après une journée de travail épuisante, elle devait chercher son fils perdu avec une lampe…
Ses enfants sont malades, parfois inconscients, parfois réveillés, et elle est âgée et faible, mais elle doit encore parcourir les champs et la plage pour trouver des légumes et des crevettes afin que ses enfants puissent avoir un repas complet. Souvent, souffrant de maux de tête et de faiblesses aux genoux à cause de l'âge, elle doit s'en remettre au destin, économisant pour trois allocations pour les victimes de l'agent orange et une allocation pour les personnes handicapées. Ce qui l'inquiète le plus, c'est de savoir qui prendra soin de ses enfants après sa mort. La maison que la municipalité et les voisins ont contribué à construire pendant près de 20 ans se détériore : les murs sont fissurés, le toit en tuiles est vieux et usé, et on ignore quand elle s'effondrera.
M. Le Van Ngoc, secrétaire du Parti de la commune, a exprimé son inquiétude : « Ses quatre enfants sont en bonne santé, mais peu intelligents, et ne peuvent pas aider leur mère âgée. La commune, consciente de la situation de la famille de Mme Ngo, a créé les meilleures conditions. Cependant, la commune étant une région isolée et pauvre, elle ne peut lui fournir de maison de charité. J’espère que des personnes bienveillantes l’aideront à trouver une maison sûre et durable, afin qu’elle puisse reposer en paix lorsqu’elle retournera auprès de ses ancêtres… »
Ha Linh