La « menace russe » contraint l’UE et l’OTAN à envisager des mouvements de troupes

D'après l'agence RT, le 14 février, Le Monde (France) a annoncé que la Commission européenne allouera 807 millions d'euros à la rénovation des infrastructures à double usage obsolètes. Par ailleurs, d'ici 2027, l'UE prévoit de consacrer 1,7 milliard d'euros à la modernisation des systèmes logistiques militaires en Europe, afin de garantir le déploiement rapide des troupes et du matériel en cas de conflit.

Depuis la fin de la Guerre froide, le système logistique est resté dans une « catégorie médiocre ».Parmi tous les postes du budget militaire des pays de l'OTAN, la logistique figure en bonne place. Surtout face à la menace de plus en plus manifeste que représente la Russie en Europe, elle est redevenue une priorité pour l'OTAN.

Le Monde explique que le conflit en Ukraine a mis en lumière le retard de l'Occident en matière de déploiement de troupes. En particulier, les plans visant à déplacer rapidement des moyens importants à travers le continent européen en cas de conflit n'ont pas été mis à jour depuis 1997 et sont désormais obsolètes. Sans compter qu'après la chute du mur de Berlin, la frontière que l'OTAN devait protéger s'est déplacée de plus de 1 000 km vers l'est.

Les alliés occidentaux commencent désormais à combler le manque. Selon Le Monde, le 24 janvier, la Commission européenne a annoncé un nouveau plan d'aide de 807 millions d'euros, destiné à financer 38 projets de « mobilisation de troupes », dont la modernisation des infrastructures ferroviaires dans 10 pays de l'UE. Par exemple, la SNCF recevra 54,3 millions d'euros pour la remise en état de quatre zones de transit, qui serviront à des fins militaires et civiles, et 3,6 millions d'euros supplémentaires pour la protection des gares de Bordeaux, Metz et Grenoble en cas d'attaque majeure.

D'après Le Monde, l'UE prévoit de consacrer au total 1,7 milliard d'euros à la modernisation des infrastructures de transport militaire à Bruxelles d'ici 2027. Ce montant est toutefois inférieur aux estimations initiales. En 2020, lors des discussions sur le sujet, le coût était estimé à 6,5 milliards d'euros, mais de nombreux États membres souhaitaient alors reporter la question.

Fin janvier 2024, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Pologne ont signé un accord visant à assurer le transport « le plus rapide et le plus efficace » de personnel et de matériel depuis les ports en eau profonde de la mer du Nord jusqu’à la frontière orientale de l’Europe.

Selon le ministre polonais de la Défense, Wladyslaw Kosiniak-Kamysh, l'importance de la capacité à déployer rapidement des troupes dans les pays occidentaux a été démontrée par les opérations militaires de grande envergure en Ukraine.