La relation « malsaine » entre l’ancien président français et le défunt dirigeant libyen

Hong Van March 21, 2018 13:50

L'ancien président français Sarkozy a d'abord fait preuve de bonne volonté en établissant des relations étroites avec le gouvernement de Kadhafi, mais a ensuite soutenu son renversement.

Le président français Nicolas Sarkozy a accueilli M. Kadhafi à Paris en 2007. Photo :Caractéristiques de Rex.

L'ancien président français Nicolas Sarkozy a été arrêté par la police le 20 mars suite à des allégations selon lesquelles son fonds de campagne aurait illégalement reçu un don de 60 millions de dollars de l'ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi en 2007. La loi française autorise un don maximal de 7 500 euros (environ 9 200 dollars) au fonds de campagne d'un candidat à la présidentielle. De plus, ce montant de 60 millions de dollars représente également le double du plafond autorisé pour chaque fonds de campagne en France à cette date.

L'enquête est en cours depuis 2013 et M. Sarkozy a toujours nié les allégations. M. Kadhafi, qui a dirigé la Libye pendant des décennies, a été capturé et tué par des rebelles en 2011 après que des pays occidentaux, dont la France, ont lancé des frappes aériennes sur la Libye.

M. Sarkozy a eu une relation difficile avec l'ancien dirigeant Kadhafi car au début, l'ancien président français a construit de manière proactive une relation de coopération amicale avec le régime de M. Kadhafi, mais plus tard, Sarkozy a soutenu son renversement.

En 2007, la France a été le premier pays occidental à accueillir Kadhafi depuis que la Libye avait décidé de rompre son isolement diplomatique quatre ans plus tôt.

SelonTélégrapheEn décembre 2007, le président français Nicolas Sarkozy a chaleureusement accueilli Kadhafi à Paris malgré l'opposition de nombreux responsables nationaux car Kadhafi était considéré comme un dictateur, soutenant le terrorisme et ayant l'ambition de développer des armes de destruction massive.

À l'époque, M. Sarkozy affirmait à un journal français : « Kadhafi n'est pas un dictateur aux yeux du monde arabe. Il est le chef d'État le plus ancien de la région. Et dans le monde arabe, c'est important. »

Lorsque Kadhafi a été autorisé à planter une tente nomade traditionnelle dans le jardin de la résidence gouvernementale près du palais de l'Elysée, M. Sarkozy a condamné « ceux qui ont critiqué la visite du dirigeant libyen comme excessive et irresponsable ».

« Si nous n'accueillons pas ceux qui cherchent le respect, que dirons-nous à ceux qui choisissent le chemin inverse ? », a-t-il déclaré. Mais M. Sarkozy a également admis que Kadhafi « a sa propre personnalité et son propre tempérament ».

Le secrétaire général de l'Élysée de l'époque avait déclaré que la visite de six jours de Kadhafi avait permis à la France d'obtenir des contrats de vente d'avions de combat et d'Airbus à la Libye pour un montant de 10 milliards d'euros, créant ainsi 30 000 emplois en France. Cependant, ce chiffre a été réduit par la suite à 3 milliards d'euros, les responsables admettant que 10 milliards d'euros n'étaient que le montant mentionné dans le protocole d'accord relatif au plan de négociation.

La première visite de Kadhafi en France depuis 34 ans intervient après que la France a joué un rôle clé pour convaincre la Libye de libérer cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien. Ces soignants, emprisonnés depuis 1999, ont été condamnés à mort pour avoir délibérément infecté des centaines d'enfants dans un hôpital pédiatrique de Benghazi, en Libye, avec le VIH. Ils ont imputé l'infection à de mauvaises pratiques d'hygiène.

Mme Cécilia Sarkozy, épouse de l'ancien président Sarkozy, s'est rendue à deux reprises en Libye en juillet 2007 pour rencontrer Kadhafi et le persuader de libérer le personnel médical.

En août 2007, M. Sarkozy a nié tout lien entre la médiation de la France dans l'acceptation par Kadhafi de la libération du personnel médical et la décision ultérieure du gouvernement Kadhafi de signer un contrat de 300 millions d'euros pour l'achat de missiles antichars et de systèmes de communication radio auprès de la société française European Aerospace Industries (anciennement Airbus).

« Ce contrat n'a rien à voir avec la libération des infirmières de Libye. Que me reproche-t-on ? D'avoir signé ce contrat ? D'avoir créé des emplois pour les travailleurs français ? », a demandé M. Sarkozy.

Il a également affirmé que l'accord entre la France et la Libye sur un programme de coopération en matière d'énergie nucléaire civile n'avait aucun rapport avec le retour des infirmières et des médecins.

Critiquée par ceux qui affirmaient que la France aidait la Libye à accéder à l'arme nucléaire, M. Sarkozy a expliqué qu'un réacteur nucléaire pour aider à dessaler l'eau de mer, pour la transformer en eau potable en Libye, pourrait aider à « faire face au terrorisme et au fanatisme » car il aiderait la Libye à se développer économiquement.

Cependant, en mars 2011, après avoir été critiqué pour son manque de soutien aux révolutions du Printemps arabe en Égypte et en Tunisie, M. Sarkozy fut l'un des premiers dirigeants occidentaux à appeler Kadhafi à la démission. Des soldats libyens furent accusés d'avoir tué par balles des centaines de manifestants pro-démocratie à Benghazi, en février 2011.M. Sarkozy a ensuite placé la France en première ligne des frappes aériennes de l’OTAN contre les soldats du régime de Kadhafi, aidant ainsi les rebelles libyens à renverser Kadhafi en août 2011.

Selon vnexpress.net
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