Un mois d'intervention russe en Syrie : la bataille continue « deux en un »

October 29, 2015 20:49

En repensant à l’intervention militaire russe en Syrie au cours du mois dernier, il n’est pas difficile de constater que Moscou a toujours été celui qui a pris l’initiative, avec des étapes progressives placées dans le cadre d’une stratégie globale et interconnectée.

L'intervention militaire russe a été lancée le 30 septembre, après que Moscou a reçu une demande officielle de Damas. Les dirigeants russes ont déclaré que la campagne aérienne visait à éliminer les terroristes, à stabiliser la situation en Syrie et à ouvrir la voie à une solution pour mettre fin à la crise dans le pays. Moscou n'a pas exprimé publiquement le maintien du régime du président Bachar el-Assad ou la protection de ses intérêts en Syrie, laissant aux États-Unis et à leurs alliés occidentaux et régionaux le soin de trancher. Cependant, l'action russe a surpris tous les « opposants », même s'ils étaient au courant des précédents mouvements de troupes de Moscou.

Máy bay Nga tham gia không kích quân khủng bố ở Syria. Ảnh: AFP
Des avions russes participent à des frappes aériennes contre des terroristes en Syrie. Photo : AFP

Le Kremlin a affirmé dès le départ que cet engagement serait limité, d'une durée de trois à quatre mois environ, et ne se limiterait qu'à la puissance aérienne, sans déployer d'infanterie pour combattre directement sur le champ de bataille. Notamment, après avoir récemment lancé des frappes aériennes, la Russie a souligné qu'elle était toujours favorable à une solution politique à la guerre civile qui dure depuis des années en Syrie. Les développements ultérieurs montrent que Moscou a simultanément ouvert deux fronts, militaire et diplomatique, dans le « jeu de cartes syrien », où l'armée est le levier clé pour amener les parties impliquées à la table des négociations, où la Russie est le principal acteur décisif.

La guerre contre le terrorisme a été menée systématiquement par la Russie. Juste avant le lancement de l'attaque militaire, Moscou a formé une alliance avec la Russie, l'Irak, la Syrie et l'Iran. Les frappes aériennes ont été menées avec une grande intensité, de manière « chirurgicale », avec une grande précision et à l'aide d'armes de haute technologie.

En réprimant par la force aérienne, la Russie a créé une situation permettant aux forces loyales au président Assad d'accélérer une vaste campagne de contre-attaques dans le sud et l'ouest, reprenant le contrôle de nombreuses zones aux mains des terroristes et des rebelles. Les terroristes ont subi de lourdes pertes, détruisant des centaines de postes de commandement, de camps d'entraînement, de fortifications souterraines et de dépôts de munitions. La panique et la fuite ont commencé à se manifester dans leurs rangs. Ce résultat a non seulement été annoncé par la Russie, mais a également dû être reconnu par de nombreuses parties « ennemies ».

En frappant les terroristes, quelle que soit leur couleur, Moscou a atteint le point le plus vulnérable des deux camps. Côté américain, l'efficacité des frappes aériennes russes a amené l'opinion publique à s'interroger sur la nature de la guerre contre le terrorisme de l'EI menée par les États-Unis et leur coalition depuis plus d'un an : s'agit-il d'un objectif ou d'un instrument de calculs politiques ?

La Turquie et l'Arabie saoudite, les deux principaux soutiens de l'opposition en Syrie, ont leurs propres préoccupations : la vague migratoire de terroristes fuyant la Syrie et l'Irak en raison des violences. Le gouvernement d'Ankara peine actuellement à lutter contre les éléments extrémistes du Mouvement des travailleurs du Kurdistan (PKK), et la préoccupation supplémentaire de l'État islamique va désormais prendre une ampleur considérable. Quant à Riyad, l'infiltration de terroristes et la résistance croissante au sein de la minorité chiite pourraient mener la dynastie saoudienne au bord de l'effondrement, notamment à l'heure où les conflits sociaux se conjuguent aux difficultés économiques liées à la chute des prix du pétrole.

Ngoại trưởng Thổ Nhĩ Kỳ, Mỹ, Saudi Arabia và Nga tại cuộc gặp 4 bên hôm 23/10 ở Viena (Áo) bàn về xung đột Syria. Ảnh: AP
Les ministres des Affaires étrangères de Turquie, des États-Unis, d'Arabie saoudite et de Russie lors d'une réunion quadripartite le 23 octobre à Vienne (Autriche) pour discuter du conflit syrien. Photo : AP

En Europe, la guerre et les combats incessants en Syrie vont certainement augmenter le flux de réfugiés et de migrants vers le vieux continent, mettant l’ensemble du bloc européen sous une forte pression en termes de sécurité, de politique intérieure dans chaque pays membre et d’esprit de solidarité au sein du bloc.

Les calculs et les actions de la Russie ont placé les parties concernées dans une situation difficile, les obligeant à recourir à des démarches diplomatiques. C'est pourquoi de hauts responsables des États-Unis, de l'UE, de l'Arabie saoudite, de la Turquie et de l'UE consultent et contactent constamment Moscou. Tous les acteurs doivent désormais reconnaître le rôle de la Russie et revenir à une solution politique pour mettre fin à la crise syrienne, fondée sur un socle commun d'élimination du terrorisme, la prochaine étape étant une période de « transition politique » – conformément à l'esprit de la Déclaration de Genève (juin 2012) sur la fin du conflit dans ce pays du Moyen-Orient.

Après un mois d'intervention en Syrie, la Russie a obtenu de nombreux résultats, notamment en termes de prestige et de position. Mais la prochaine étape pourrait s'avérer bien plus difficile. Comment Moscou parviendra-t-elle à coordonner ses intérêts et à accepter un « prix » lors des négociations à venir, notamment sur la question la plus épineuse : l'avenir politique du président Assad ?

Selon Baotintuc.vn

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