Les États-Unis mettent en garde contre la possibilité de faire sauter les îles artificielles chinoises

Illustration : Marine américaine

Interrogé par un journaliste sur la possibilité que les États-Unis « fassent sauter » l'une des îles artificielles controversées de la Chine, le lieutenant-général Kenneth McKenzie, directeur des chefs d'état-major interarmées américains, a déclaré : « Je vous dirai simplement que l'armée américaine a une grande expérience en matière de destruction de petites îles dans le Pacifique occidental. »

Les propos de McKenzie revêtent un poids particulier, étant donné son haut gradé au Pentagone. En tant que directeur des chefs d'état-major interarmées, il est un haut responsable qui rend compte au général Joseph Dunford, chef d'état-major interarmées, et participe fréquemment à des réunions avec ce dernier et le secrétaire à la Défense, James Mattis. Il a clairement indiqué que l'armée américaine était « prête à défendre les intérêts des États-Unis et de leurs alliés dans la région ».

Les tensions entre le Pentagone et Pékin se sont exacerbées cette semaine après l'envoi par les États-Unis de deux navires de guerre en mer de Chine méridionale. Ce déploiement visait à démontrer la présence navale américaine dans une zone que les États-Unis considèrent comme des eaux internationales, tandis que la Chine en revendique la quasi-totalité comme sienne. Les États-Unis ont accusé un navire chinois d'avoir manœuvré de manière non professionnelle à proximité de bâtiments de l'US Navy.

McKenzie a déclaré que les États-Unis ne reculeraient pas, affirmant : « Nous continuerons à mener des opérations de liberté de navigation conformément au droit international. Et nous poursuivrons nos activités. »

Lieutenant-général américain Kenneth McKenzie. Photo : Anadolu

Le 31 mai, le gouvernement chinois a qualifié de « ridicule » l’accusation américaine selon laquelle Pékin militarisait illégalement la mer de Chine méridionale. Cependant, en début de semaine, Mattis a affirmé que la Chine ne respectait pas ses déclarations selon lesquelles elle ne militarisait pas la région : « Ils ont fait exactement cela, en y déployant des armes qui n’y étaient jamais présentes auparavant. »

Les services de surveillance américains ont détecté le déploiement par la Chine de missiles sol-air et de systèmes de défense aérienne dans la région. Des images montrent également un bombardier chinois atterrissant sur une île pour la première fois.

« Nous allons nous opposer à ce que nous considérons comme contraire au droit international, contraire aux décisions des tribunaux internationaux qui se sont prononcés sur cette question, et cela passe notamment par le maintien d'une présence militaire très transparente dans le Pacifique », a déclaré Mattis.