Les États-Unis mettent en garde l'Ukraine contre l'utilisation d'armes de l'OTAN pour attaquer le territoire russe

Les États-Unis et leurs alliés ont informé l'Ukraine du risque d'escalade si des armes fournies par l'Occident étaient utilisées pour attaquer des cibles en Russie, a rapporté Reuters le 26 mai, citant des responsables anonymes.

Des discussions en coulisses « ont cherché à parvenir à une compréhension commune du risque d'escalade », ont indiqué des sources de Reuters.

L'obusier M777 est l'une des armes fournies par les États-Unis à l'Ukraine. Photo : Corps des Marines des États-Unis.

« Nous sommes préoccupés par une escalade, mais nous ne voulons pas imposer de restrictions géographiques ni trop leur lier les mains avec ce que nous leur fournissons », a déclaré à Reuters l'un des trois responsables américains.

Douglas Lute, lieutenant général de l'armée américaine à la retraite et ancien ambassadeur des États-Unis auprès de l'OTAN, a déclaré que si l'armée ukrainienne attaquait en profondeur la Russie, « cela provoquerait une scission au sein de l'alliance. Bien entendu, l'alliance ne le souhaite pas, pas plus que l'Ukraine. »

Selon Reuters, l'administration Biden envisage de fournir à l'Ukraine plusieurs lance-roquettes tels que le système de roquettes d'artillerie à haute mobilité M142 (HIMARS), qui pourraient théoriquement être utilisés pour frapper en profondeur le territoire russe.

Moins d'une heure après la publication de l'information, un responsable ukrainien a demandé aux pays de fournir des HIMARS au pays.

« Nous avons un besoin urgent de missiles MLRS M270 ou de missiles HIMARS M142 pour sauver la vie des soldats ukrainiens. Les États-Unis disposent de 2 000 MLRS dans l'armée et en réserve. S'ils nous en fournissent ne serait-ce que 200, nous stopperons l'offensive [russe] dans le [Donbass] », a déclaré Anton Geraschenko, conseiller du ministère ukrainien de l'Intérieur, sur Twitter.

Les inquiétudes concernant le risque d’escalade si l’Ukraine utilise des armes fournies par l’Occident pour attaquer la Russie contrastent avec les commentaires publics précédents d’autres responsables américains et de l’OTAN.

S'exprimant au Sénat le 27 avril, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a déclaré qu'il appartenait à l'Ukraine de décider d'attaquer ou non la Russie. Auparavant, le ministre britannique des Armées, James Heappey, avait déclaré que le ciblage ukrainien en profondeur de la Russie était « parfaitement légal ». La Russie avait ensuite averti qu'une telle action « entraînerait immédiatement une riposte proportionnée ».