Les États-Unis prévoient de former des « rebelles ukrainiens » pour combattre la Russie

Des soldats ukrainiens utilisent un lance-missiles américain Javelin lors d'exercices militaires dans la région de Donetsk. Photo : AP

Selon le New York Times, les États-Unis pourraient armer et entraîner des combattants ukrainiens en Europe. Le New York Times précise que le président américain Joe Biden n'a pas encore décidé de la conduite de son gouvernement en cas d'occupation de l'ancienne république soviétique par Moscou. Cependant, le journal affirme que des responsables américains ont élaboré des réponses possibles en cas d'attaque.

Selon le journal, Washington semble croire que l'Ukraine n'a aucune chance de résister à la puissance militaire russe dans une bataille ouverte et se concentre plutôt sur le soutien à la guerre de « guérilla » de l'Ukraine sur un territoire qui pourrait être occupé par Moscou.

Le New York Times a cité l'ancien commandant suprême des forces alliées de l'OTAN, l'amiral James Stavridis, qui a déclaré : « Si Poutine envahit l'Ukraine avec une force militaire importante, le soutien militaire des États-Unis et de l'OTAN – notamment en matière de renseignement, de cybersécurité, de défense anti-blindés et aérienne, et de missiles d'attaque navals – augmentera considérablement. Et si cela se transforme en soulèvement ukrainien, le président Poutine devrait comprendre qu'après avoir combattu lui-même des insurrections pendant deux décennies, nous savons comment armer, entraîner et dynamiser ces soulèvements. »

L’ancien amiral s’est clairement inspiré de l’expérience américaine en Afghanistan, où Washington a d’abord soutenu les guérilleros musulmans combattant l’armée soviétique à la fin des années 1970 et 1980, puis a combattu les talibans pendant environ deux décennies, avant de quitter le pays d’Asie du Sud assez précipitamment l’année dernière.

Selon M. Stavridis, le « soutien militaire » américain à l’Ukraine « ferait paraître nos efforts en Afghanistan contre l’Union soviétique bien moins bons en comparaison ». D’après le New York Times, ce plan impliquerait de former les forces rebelles dans les pays voisins de l’OTAN, comme la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie, ainsi que de leur fournir des armes, un soutien logistique, du matériel médical et des abris lors des contre-attaques russes contre la guérilla.

Plusieurs hauts responsables de la Maison Blanche, dont l’identité n’a pas été révélée, ont également « clairement indiqué » lors de discussions avec des alliés des États-Unis que les Ukrainiens pouvaient également compter sur le soutien public du Pentagone et sur l’aide secrète de l’Agence centrale de renseignement américaine (CIA).

Jusqu'à présent, les États-Unis ont déclaré qu'ils ne fourniraient à l'Ukraine que des armes « défensives », notamment des missiles antichars, des radars, du matériel de communication et des patrouilleurs, afin d'éviter toute provocation envers la Russie. Le New York Times a également rapporté que si Moscou décidait d'envahir le pays, les États-Unis fourniraient également des armes offensives et des programmes de formation à Kiev.