Les États-Unis utilisent-ils l’attaque chimique en Syrie pour accroître leur domination au Moyen-Orient ?

Le président américain Donald Trump. Photo : AP

Les États-Unis, soutenus par leurs alliés, misent sur une riposte militaire à l'attaque au gaz présumée des forces gouvernementales syriennes, que Damas considère comme une invention visant à ralentir sa progression. La Russie, quant à elle, a également mis en garde contre une frappe militaire contre la Syrie, affirmant qu'elle n'hésiterait pas à riposter.

Face à ces développements tendus, M. Marcus Papadopoulos, rédacteur en chef du magazine Politics First, estime qu'il n'existe aucune preuve que Damas soit derrière l'attaque chimique de Douma, et que les États-Unis et leurs alliés utilisent cette histoire comme excuse pour accroître leur domination au Moyen-Orient.

« L'accusation des États-Unis et de leurs alliés contre le gouvernement syrien d'avoir utilisé des armes chimiques à Douma est extrêmement grave, et je soutiens la décision de la Russie et du gouvernement syrien d'inviter des inspecteurs de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Il s'agit d'une action responsable, car conforme au droit international. Cependant, malheureusement, les États-Unis et leurs alliés, en particulier le Royaume-Uni, se considèrent comme juges, parties et exécutants. Ils n'ont fourni aucune preuve à l'appui de l'hypothèse d'une utilisation d'armes chimiques par le gouvernement syrien… Par conséquent, nous devons être extrêmement prudents quant aux allégations des États-Unis et du Royaume-Uni », a déclaré l'expert.

L'expert a également souligné que les accusations américaines contre la Syrie pourraient provoquer un conflit avec la Russie, qui pourrait dégénérer en une guerre nucléaire et engloutir la planète entière.

L'analyste a affirmé que la Syrie avait bel et bien détruit son stock d'armes chimiques. Par conséquent, les critiques devraient être dirigées contre diverses organisations terroristes qui complotent pour pousser les États-Unis à s'engager dans le conflit syrien. M. Papadopoulos a déclaré que l'implication des États-Unis dans la guerre en Syrie vise à mettre fin à l'influence et à la puissance de la Russie au Moyen-Orient. Par conséquent, la Russie doit riposter à toute attaque militaire américaine en Syrie, faute de quoi sa crédibilité internationale s'en trouvera affaiblie et la porte sera grande ouverte à une intervention plus directe des États-Unis en Syrie.

Pendant ce temps, M. Brent Budowsky, chroniqueur au magazine The Hill, a commenté que les États-Unis « ne sont jamais seuls » à maintenir leur position consistant à accuser le gouvernement syrien d'être derrière l'attaque chimique de Douma.

« Les États-Unis rejoignent de nombreux pays d'Europe et même du Moyen-Orient dans leurs critiques à l'égard de la Syrie. Il ne s'agit pas de tirer des conclusions hâtives, mais les experts internationaux pensent depuis longtemps que la Syrie est à l'origine de ce conflit », a déclaré l'expert. M. Budowsky a exprimé son scepticisme quant à la possibilité d'un retrait américain de Syrie, prédisant que Washington engagerait une forme de représailles militaires après avoir imposé des sanctions à Moscou et Damas.