Les États-Unis réitèrent leur position contre la construction du gazoduc Nord Stream 2 par la Russie.

Photo d'illustration : TASS

Le 25 juillet, l'agence de presse TASS a rapporté que la porte-parole du département d'État américain, Heather Nauert, a déclaré dans un communiqué que les États-Unis réitéraient leur position contre la mise en œuvre du projet de gazoduc Nord Stream 2.

Selon le communiqué, le secrétaire d'Etat adjoint américain aux ressources énergétiques Frank Fannon a visité l'Ukraine du 22 au 24 juillet, tenant des réunions dans la capitale du pays, Kiev, avec le président Petro Porochenko, le Premier ministre Vladimir Groisman, les présidents de la Verkovna Rada (Parlement) et d'autres responsables de l'Etat.

Au cours des réunions, « le secrétaire adjoint Fannon a souligné notre opposition au Nord Stream 2 et aux efforts plus larges de la Russie visant à utiliser l’énergie pour nuire à l’Ukraine et saper la sécurité européenne », a déclaré Nauert.

« Le secrétaire adjoint Fannon a également discuté de l’importance cruciale de poursuivre les réformes du secteur énergétique pour promouvoir un secteur énergétique transparent et compétitif, qui est essentiel au succès d’une Ukraine stable, prospère, démocratique et libre », indique le communiqué.

Washington s'est opposé à plusieurs reprises à la construction du gazoduc Nord Stream 2 et a cherché à le bloquer. De nombreux experts estiment que cela s'explique par la volonté des États-Unis de promouvoir leur gaz naturel liquéfié (GNL) sur le marché européen. Selon eux, les approvisionnements américains en GNL vers l'Union européenne pourraient être bien plus coûteux que le transport de gaz naturel russe.

L'année dernière, les autorités américaines ont adopté la loi « Countering America's Adversaries Through Sanctions Act » (CAATSA), qui permet d'imposer des restrictions aux entreprises impliquées dans la construction du gazoduc Nord Stream 2.

Les partenaires du groupe russe Gazprom dans le projet Nord Stream 2 sont : les allemands Wintershall et Uniper, l'autrichien OMV, le français Engie et le britannique et néerlandais Royal Dutch Shell.

Le 11 juillet, le président américain a vivement critiqué les pays de l'OTAN pour leur soutien à la construction du gazoduc Nord Stream 2. S'adressant à la presse avant une réunion avec le secrétaire général de l'OTAN à Bruxelles, il a attaqué l'Allemagne, la qualifiant de « prisonnière de la Russie ».

Le projet Nord Stream 2 devrait entrer en service d'ici fin 2019. Chacune des deux branches du gazoduc aura une capacité maximale de 27,5 milliards de mètres cubes. Le gazoduc devrait relier la côte russe, le long du fond de la mer Baltique, à la côte allemande, reliant les ressources russes aux clients européens. Le coût total du projet Nord Stream 2 est estimé à 9,9 milliards d'euros. Le gazoduc contournera des pays de transit comme l'Ukraine, la Biélorussie et la Pologne, mais traversera les zones économiques exclusives et les eaux territoriales de la Russie, de la Finlande, de la Suède, du Danemark et de l'Allemagne.