Les États-Unis opposent leur veto à une résolution de l'ONU sur le conflit entre Israël et le Hamas

La résolution proposée par l'Algérie appelle à « un cessez-le-feu humanitaire immédiat qui doit être respecté par toutes les parties ». L'ambassadrice de Washington à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield, a déclaré : « Le vote d'aujourd'hui est un vœu pieux et irresponsable… nous ne pouvons pas soutenir une résolution qui mettrait en péril des négociations sensibles », et a soutenu une alternative rédigée par les États-Unis.

Ce vote intervient alors qu'Israël s'apprête à entrer dans la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza, où quelque 1,4 million de personnes ont fui, dans le cadre d'une mission visant à détruire le groupe militant palestinien Hamas. Mais Israël subit une pression croissante, notamment de la part de son plus proche allié, les États-Unis.
« Il ne s’agit pas, comme certains membres l’ont affirmé, d’une tentative des États-Unis de dissimuler une offensive terrestre imminente – c’est une déclaration sincère de notre préoccupation pour les 1,5 million de civils qui cherchent refuge à Rafah », a souligné Thomas-Greenfield avant le vote.

Le projet de résolution dénonçait le « déplacement forcé de civils palestiniens ». Il exigeait également la « libération inconditionnelle » de tous les otages capturés par le Hamas lors de l’attaque du 7 octobre. Cependant, à l’instar des précédents projets rejetés par les États-Unis et Israël, il ne condamnait pas l’offensive du Hamas, qui a fait quelque 1 160 morts dans le sud d’Israël, principalement des civils.

Alors que le président Biden subit une pression croissante pour réduire son soutien à Israël, Washington a présenté un projet de résolution alternatif sur Gaza, qui met l'accent sur « le soutien à un cessez-le-feu temporaire à Gaza dans les meilleurs délais » et exprime son inquiétude quant à la situation à Rafah. Ce projet a peu de chances d'être adopté dans sa forme actuelle et risque d'être opposé au veto de la Russie, selon une source diplomatique.

Alors que les puissances diplomatiques s'affrontaient, Israël a poursuivi son offensive contre Gaza par des frappes aériennes et des combats au sol, tuant au total 103 Palestiniens au cours des dernières 24 heures, a confirmé le ministère de la Santé de Gaza. Les Nations Unies ont tiré la sonnette d'alarme à plusieurs reprises sur la situation humanitaire désastreuse à Gaza, avertissant que les pénuries alimentaires pourraient entraîner une « explosion » de décès d'enfants évitables.