Les États-Unis renforcent leur présence militaire au Moyen-Orient
Les États-Unis vont déplacer un escadron de chasse au Moyen-Orient et maintenir un porte-avions dans la région, a déclaré le Pentagone le 2 août, renforçant la présence militaire américaine pour aider à défendre Israël contre d'éventuelles attaques de l'Iran et de ses mandataires, ainsi qu'à protéger les troupes américaines.
Dans un communiqué publié vendredi soir, le Pentagone a déclaré que le secrétaire à la Défense Lloyd Austin avait également commandé des croiseurs et des destroyers supplémentaires capables de défense antimissile balistique dans les régions européennes et du Moyen-Orient et prenait des mesures pour y envoyer des moyens supplémentaires de défense antimissile balistique basés à terre.
Ces changements concrétisent une promesse faite par le président américain Joe Biden au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Selon la Maison Blanche, lors d'un entretien téléphonique dans l'après-midi du 1er août, M. Biden a évoqué de nouveaux déploiements militaires américains pour se protéger d'éventuelles attaques de missiles balistiques et de drones. En avril, les forces américaines ont intercepté des dizaines de missiles et de drones tirés par l'Iran sur Israël et ont contribué à les abattre presque tous.
Les dirigeants américains s'inquiètent de l'escalade de la violence au Moyen-Orient, en réaction aux récentes frappes israéliennes contre des dirigeants du Hamas et du Hezbollah, qui ont suscité des menaces de représailles. L'Iran a également menacé de riposter après l'assassinat du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, mercredi à Téhéran, au lendemain de celui du haut commandant du Hezbollah, Fouad Shukur, à Beyrouth.
Israël a promis d'éliminer les dirigeants du Hamas après l'attaque du groupe le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza.
Austin ordonne au groupe aéronaval USS Abraham Lincoln de se rendre au Moyen-Orient pour remplacer celui de l'USS Theodore Roosevelt, actuellement stationné dans le golfe d'Oman, mais dont le retour est prévu plus tard cet été. Cette décision témoigne de la volonté du Pentagone de maintenir un porte-avions dans la région à titre dissuasif contre l'Iran, au moins jusqu'à l'année prochaine.

Le Pentagone n'a pas précisé la provenance de l'escadron de chasse ni sa localisation au Moyen-Orient. Certains alliés de la région sont souvent disposés à accueillir des forces américaines, mais ne souhaitent pas le rendre public.
Le Pentagone dispose d'options pour fournir des capacités supplémentaires de défense antimissile balistique terrestre, telles que le système Patriot ou le système de défense antimissile à haute altitude (THAAD), qui permettent tous deux de lancer des missiles intercepteurs depuis des lanceurs mobiles montés sur des remorques spécialisées. Le Pentagone n'a pas précisé quels systèmes seront déployés pour renforcer les défenses dans la région.
La Maison Blanche a déclaré dans un communiqué que M. Biden « a réaffirmé son engagement envers la sécurité d’Israël contre toutes les menaces de l’Iran », y compris ses groupes mandataires, le Hamas, le Hezbollah et les Houthis.
Plus tôt le 2 août, la porte-parole du Pentagone, Sabrina Singh, avait déclaré que les opérations étaient en cours. Elle a ajouté qu'Austin « dirigerait plusieurs » mouvements de forces pour apporter un soutien supplémentaire à Israël et renforcer la protection des troupes américaines dans la région.
Les responsables militaires et de la défense ont envisagé diverses options, allant de l'ajout de navires et d'escadrons de chasse à l'ajout de systèmes de défense aérienne ou d'armes sans pilote. Dans de nombreux cas, les États-Unis n'ont pas fourni de détails, car les pays hôtes sont sensibles à la présence de forces américaines supplémentaires et ne souhaitent pas rendre ces initiatives publiques.
On ne sait pas encore quels nouveaux navires se dirigeront vers le Moyen-Orient.
Les États-Unis ont maintenu une présence navale continue dans cette région et en Méditerranée orientale, notamment deux destroyers de la marine américaine, l'USS Roosevelt et l'USS Bulkeley, ainsi que l'USS Wasp et l'USS New York. Le Wasp et le New York font partie d'un groupe amphibie et transportent une unité expéditionnaire des Marines qui pourrait être mobilisée en cas d'évacuation de personnel américain.
Par ailleurs, un responsable américain anonyme a déclaré que deux destroyers de la marine américaine, actuellement stationnés au Moyen-Orient, remonteraient la mer Rouge vers le nord, en direction de la Méditerranée. Au moins l'un d'entre eux pourrait rester en Méditerranée si nécessaire.