Chérissez les deux mots « compatriote »
(Baonghean) - La langue, les costumes, les rituels et les coutumes constituent les identités diverses des groupes ethniques, et l'amour et la solidarité constituent la force de nous tous !
1. Par un jour d'avril, le vent apportait encore une légère fraîcheur, mais le soleil brillait sur tous les chemins. Le soleil n'était pas violent, mais semblait transparent, comme s'il était fait de morceaux de verre étincelants… Tout semblait inviter les gens à trouver un ami proche, un coin familier où s'asseoir, chanter une vieille chanson, ou simplement se taire. Se taire et respirer cet espace qui semblait surgir de souvenirs, vacillant de rêves d'enfance. De quoi rêves-tu ? Oh, il me semble rêver de meules de foin et de fumée paisible, du chant des oiseaux sur les branches de chèvrefeuille aux boutons roses. Et toi ? Ah, je me souviens du vol des abeilles dans la forêt, du murmure de la roue à eau qui tournoyait paisiblement au bord du ruisseau à l'entrée du village. Je me souviens des montagnes, je me souviens du métier à tisser sous les mains de ma mère, soudain orné d'un motif de soleil, puis d'images d'herbe, d'arbres et d'animaux au pied du tissu…
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Profiter du festival. Photo : Tran Hai |
Je te tenais la main. Nous deux, l'un des plaines, l'autre des montagnes lointaines. J'étais Kinh, mon ami était Thaïlandais. Lors d'une fête, quand je chantais Vi, mon ami chantait Nhuon. Qu'est-ce qui nous rapprochait et nous rendait indispensables ? Nous nous sommes souvent posé la question pour plaisanter, mais aucun de nous n'a répondu.
2. Pas de réponse, mais nous savons tous une chose au fond de nous : nous avons la même origine, la même terre. Vous vous souvenez des champs, je me souviens des champs, mais il s'agit d'une bande de terre que nos ancêtres ont protégée par leur sang et leurs os pendant des milliers d'années. Moi aussi, vous aussi, vous entretenez des liens si profonds avec les Khmu, les Odu, les Tho, les Muong, les Mong et les Dan Lai… Je vous ai raconté l'histoire des « Enfants du Dragon, Petits-Enfants de la Fée », avec une centaine d'enfants de Lac Long Quan et d'Au Co, migrant des montagnes jusqu'à la mer pour former et se multiplier dans les régions, les zones et les lignées Bach Viet. Puis vous m'avez raconté l'histoire de la « Gourde de la Mère », que nous sommes tous nés d'une gourde, enfants d'un couple. Les Xa, les Thai, les Lu, les Lao… et finalement les Kinh en sont issus. Et comme ils étaient trop nombreux, incapables de tous les élever, les parents les ont répartis pour aller chercher de la nourriture dans des directions différentes. Dès lors, des groupes ethniques se sont formés sur différents territoires, chacun avec son propre mode de vie et son identité culturelle, mais à l'origine, ils sont tous issus d'une calebasse, nés d'une mère.
3. Bien que les récits présentent des détails différents, ils expliquent tous que nous partageons la même lignée. Notre pays a traversé les hauts et les bas de la vie mondiale, mais les peuples restent solidaires, respectueux et en harmonie, malgré leur identité et leur langue propres. Le sac de cent œufs ou la gourde, véritable ou fictif, histoire ou légende ? Cette question n'a plus d'importance, car la vie d'une personne ou d'une nation ne dépend pas de ce qui s'est réellement passé, mais de ce que l'on croit, chérit et désire. Et une nation forte est une nation qui sait s'unir, qui sait chérir les deux mots « compatriotes », qui sait croire et aspirer ensemble.
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