Comment l’OTAN compte-t-elle accroître son potentiel militaire ?
L’OTAN prévoit de créer 49 brigades de combat supplémentaires, chacune composée de 5 000 soldats.

Selon RT du 6 octobre, le journal allemand Die Welt a rapporté, citant des documents inédits de l'OTAN, que l'alliance prévoyait de créer 49 brigades de combat supplémentaires, chacune comptant 5 000 hommes. Ainsi, si ces plans sont mis en œuvre, le nombre total de brigades prêtes au combat passera à 131. Auparavant, l'OTAN avait estimé que 82 brigades seulement seraient suffisantes.
Le renforcement militaire est requis par les « exigences minimales de capacités » (MCR), fixées par le commandant suprême des forces alliées en Europe de l'OTAN, le général Christopher Cavoli, et le commandant de la transformation alliée de l'OTAN, Pierre Vandier, indique Die Welt.
La création de la nouvelle brigade nécessitera de porter le nombre de corps de combat de 6 à 15 et celui des quartiers généraux de division de 24 à 38. Par ailleurs, l'alliance prévoit de multiplier par cinq le nombre d'unités de défense aérienne terrestre, passant de 293 à 1 467 unités. Ces unités seront équipées de systèmes de défense aérienne Patriot, IRIS-T SLM, Skyranger, ainsi que d'équipements de défense à courte et longue portée. Par ailleurs, le nombre d'unités d'hélicoptères passera de 90 à 104.
La réalisation des objectifs fixés dans le MCR nécessitera des financements supplémentaires. Ce fardeau sera réparti entre les pays en fonction de leur taille démographique et de leurs opportunités économiques. Il est prévu que pour mettre en œuvre ces plans, les pays de l'OTAN devront augmenter leurs dépenses de défense, qui s'élèvent actuellement à 2 % du PIB.
Selon Die Welt, une part importante des dépenses du MCR sera consacrée à l'Allemagne. Les planificateurs estiment notamment que la Bundeswehr (armée de terre allemande) devra recruter cinq ou six brigades de combat supplémentaires. L'Allemagne compte actuellement huit brigades en service. Une autre est en construction et une dixième devrait être déployée d'ici 2031.
Die Welt a ajouté que les unités existantes sont sous-financées et font face à des pénuries de personnel et d'équipement, écrit le journal.
L'OTAN s'est fixé comme objectif d'augmenter le nombre de ses troupes, note Die Welt, après avoir désigné la Russie comme la principale menace pour la sécurité dans son nouveau concept stratégique en 2022. L'alliance a ensuite formulé des exigences minimales pour « protéger son territoire ».
Cette politique de MCR sera poursuivie sous la direction du nouveau secrétaire général de l'Alliance, Mark Rutte. Lors d'une conférence de presse après sa prise de fonctions, M. Rutte a souligné que l'augmentation des effectifs et de l'équipement des troupes de l'OTAN constituerait l'une des priorités de son mandat. Parallèlement, M. Rutte a qualifié l'aide à l'Ukraine dans le conflit avec la Russie de deuxième priorité, la considérant comme un investissement dans la sécurité de l'Alliance.
Les analystes militaires et politologues russes estiment que l'Alliance a commencé à renforcer son potentiel militaire aux frontières avec la Russie, y compris dans les États baltes, avant même que Moscou ne lance son opération militaire spéciale. Par conséquent, la « menace russe » n'est qu'un prétexte pour l'OTAN afin d'accroître ses forces militaires.
L'Occident renforce ses capacités de projection de puissance. La Finlande a récemment rejoint l'OTAN, et l'alliance renforce ses capacités dans les États baltes. Cela constitue une menace pour la Russie. Nous ne pouvons exclure la possibilité que des troupes de l'OTAN pénètrent sur le territoire russe. Cela peut paraître incroyable à certains, mais des choses incroyables se sont produites à maintes reprises en Russie. Par conséquent, en réponse aux actions de l'OTAN, la Russie ciblera des cibles avec des armes, effectuera des reconnaissances et recueillera des informations », a déclaré l'analyste militaire Vadimi Kozyulin.