L'OTAN confiante dans sa capacité à résister aux tempêtes politiques aux États-Unis et en France

Les votes des deux côtés de l’Atlantique ont mis en avant des candidats d’extrême droite – qui ont un historique d’hostilité envers l’alliance militaire et sont connus pour leurs relations étroites avec son principal rival, la Russie.
« Il a été prouvé que, lorsque des pays ont dû choisir… entre rester dans l'OTAN et bénéficier de la protection et de la sécurité qu'elle offre, ou affaiblir l'OTAN et faire cavalier seul, ils ont choisi l'OTAN », a déclaré M. Stoltenberg à l'AFP lors d'un entretien. « Nous avons fait preuve d'une grande résilience, car il est clair qu'il est dans notre intérêt d'être ensemble, et cela vaut pour les États-Unis et pour l'Europe », a-t-il ajouté.
Stoltenberg s'exprimait avant le premier débat entre le président sortant Joe Biden et l'ancien président Donald Trump avant l'élection présidentielle de novembre dans la superpuissance militaire. La France, grand allié européen, est également à quelques jours d'organiser un vote anticipé qui pourrait porter au pouvoir un gouvernement d'extrême droite pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale – bien que le chef du Rassemblement national (RN) d'extrême droite, Jordan Bardella, ait tempéré la position de son parti en affirmant qu'il respecterait les engagements internationaux de la France, notamment envers l'OTAN.
« Je m'attends à ce que, quel que soit le résultat des élections américaines, les États-Unis restent un allié fort de l'OTAN, car il en va de leur propre intérêt en matière de sécurité », a déclaré M. Stoltenberg, dont le mandat expire en octobre. « Une OTAN forte est bénéfique pour l'Europe, mais aussi pour les États-Unis. »
« Les critiques de l'ancien président Trump ne visaient pas principalement l'OTAN, mais ses alliés qui ne dépensaient pas suffisamment, et cela a changé », a souligné M. Stoltenberg. Il a toutefois averti qu'aucun dirigeant ne devrait être autorisé à douter de l'engagement de l'OTAN en matière de défense mutuelle, conformément à l'article 5, qui stipule qu'une attaque contre un membre est considérée comme une attaque contre tous. « C'est la responsabilité fondamentale de l'OTAN et toute tentative de saper cette crédibilité ne ferait qu'accroître le risque », a déclaré M. Stoltenberg.

Évoquant la guerre en Ukraine, M. Stoltenberg a déclaré que les forces russes n'étaient pas en mesure de réaliser des avancées majeures, malgré leur avance, et que Kiev infligeait de lourdes pertes par des attaques en profondeur. Il a ajouté : « Nous n'avons aucune autre indication ni raison de croire que la Russie ait la capacité, la force, de réaliser des avancées majeures. »
Interrogé sur la possibilité que son successeur soit confronté à une guerre à grande échelle entre l'OTAN et la Russie durant son mandat, le chef sortant de l'OTAN a déclaré qu'il pensait que la puissance militaire de l'alliance dissuaderait Moscou. « Je suis convaincu que l'OTAN continuera de dissuader toute attaque armée contre tout allié de l'OTAN, comme nous l'avons fait au cours des 75 dernières années, (ainsi que) pendant… la période la plus dangereuse de la Guerre froide », a-t-il déclaré.
« Le but de l'OTAN n'est pas de faire la guerre mais de prévenir la guerre et nous ne voyons aucune menace militaire imminente pour aucun allié de l'OTAN et je suis absolument certain que l'OTAN a la force de dissuader de futures attaques »./.