Les voitures avec 40 % de localisation doivent-elles être considérées comme des véhicules stratégiques ?
Pour pouvoir « courir » à temps pour le calendrier de réduction des tarifs, le Vietnam devrait considérer les voitures assemblées localement avec un taux de localisation de 40 % ou plus comme des véhicules stratégiques.
![]() |
Auparavant, le ministère de l'Industrie et du Commerce avait proposé de planifier des véhicules à 9 places avec une cylindrée inférieure à 1,5 litre comme véhicules stratégiques pour bénéficier de politiques préférentielles.
C'est le point de vue de la Chambre de commerce européenne au Vietnam (EuroCham) exprimé dans le Livre blanc 2014 sur les questions de commerce et d'investissement concernant l'orientation et le plan de développement de l'industrie automobile vietnamienne d'ici 2018.
Selon cette agence, les véhicules stratégiques ne doivent pas nécessairement être classés par type, mais doivent simplement présenter un taux de localisation élevé, suffisant pour bénéficier de politiques préférentielles et être compétitifs par rapport aux véhicules importés. Il peut s'agir d'une voiture particulière de 5 places ou moins, d'un véhicule polyvalent, d'un camion ou d'un autobus.
Un rapport du ministère de l'Industrie et du Commerce de 2013 indique que le taux de localisation dans l'industrie automobile vietnamienne est passé de 7% à 10% pour les voitures particulières et de 35% à 40% pour les camions lourds.
Concernant ces taux, EuroCham estime qu'ils sont encore trop faibles par rapport aux objectifs fixés par la précédente stratégie de développement de l'industrie automobile vietnamienne, qui visaient à atteindre 40% d'ici 2005 et 60% d'ici 2010.
Pourquoi la localisation est-elle si importante ? EuroCham a souligné que le Vietnam est un membre actif de l'ASEAN et que ce bloc a signé trois accords commerciaux avec trois pays extérieurs : la Chine, la Corée et le Japon (accord ATIGA). Selon ces accords, des politiques préférentielles en matière de fiscalité et d'investissement sont accordées uniquement aux voitures assemblées localement dont le taux de localisation est égal ou supérieur à 40 %.
Entre-temps, selon les accords de l'ATIGA, la feuille de route pour la réduction des tarifs sur les voitures importées des pays membres diminuera très rapidement et d'ici 2018, le taux commun sera de 5%, à peine plus élevé que celui des voitures importées des pays membres de l'ASEAN (0%).
Comme VnEconomy l'a mentionné dans de précédents articles, l'industrie automobile nationale est particulièrement préoccupée par le fait que les importations de voitures en provenance de Chine, de Corée et du Japon sont bien plus importantes que celles des pays de l'ASEAN. Or, ces trois pays possèdent le premier marché automobile mondial. Les statistiques douanières montrent également qu'au cours de l'année écoulée, les importations de voitures entièrement montées en provenance de ces trois pays ont toujours représenté une part prépondérante et connaissent une forte croissance.
Plus précisément, selon les statistiques de la Direction générale des douanes (ministère des Finances), le nombre total de véhicules importés au cours des dix premiers mois de 2013 a atteint 28 647 unités, pour un chiffre d'affaires de près de 551 millions de dollars américains. Parmi ces véhicules, 17 341 en provenance des trois pays signataires de l'accord ATIGA ont représenté un chiffre d'affaires de plus de 309 millions de dollars américains.
Si l'on compte toutes les voitures importées de l'ASEAN+ (ASEAN et Chine, Corée, Japon), le nombre est encore plus élevé, avec 25 357 voitures et plus de 445 millions USD.
De toute évidence, la pression exercée par les voitures importées de ces pays est extrêmement forte et selon EuroCham, « l'industrie automobile vietnamienne a très peu de temps pour consolider sa position et se maintenir sur le marché ».
Et si l'on se base sur ce point de vue, « les incitations fiscales devraient également être appliquées immédiatement pour la période 2014-2018 afin que l'industrie d'assemblage ait le temps de se façonner et de se restructurer », propose le Livre blanc de 2014.
Selon thoibaokinhte