La Russie commence à livrer des S-300 à l'Iran, les États-Unis et l'Occident s'inquiètent

Le transfert à l'Iran de l'un des systèmes de missiles de défense aérienne les plus avancés au monde est une nouvelle inquiétante pour les États-Unis et l'OTAN.

Un responsable du ministère iranien des Affaires étrangères a confirmé le 11 avril que le pays avait reçu la première livraison de la Russie dans le cadre d'un contrat de fourniture de systèmes de missiles de défense aérienne S-300 après de nombreuses années d'interruption.

L'agence de presse iranienne Mehr a cité le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Jaberi Ansari, affirmant que malgré le changement de délai de livraison, le contrat entre l'Iran et la Russie est en cours d'exécution. Le premier lot d'équipements est arrivé en Iran et la production des lots suivants se poursuivra.

Missile S-300. Photo : Ministère russe de la Défense.

Le contrat de 800 millions de dollars entre la Russie et l'Iran a été signé en 2007 pour la livraison par la Russie de cinq systèmes S-300 à l'Iran. Cependant, le contrat a été suspendu en 2010 en raison d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU interdisant les ventes d'armes à l'Iran en raison de son programme nucléaire controversé.

En plus de recevoir des systèmes de défense aérienne modernes de la part de la Russie, l'Iran a également annoncé récemment le renforcement de sa puissance de missiles, malgré les nouvelles sanctions américaines visant à limiter les capacités de défense du pays.

L'Iran estime que le renforcement de ses capacités de défense est un droit légitime et légal. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a affirmé : « Le système de missiles iranien et le renforcement des capacités de défense de la nation islamique d'Iran ne sont pas négociables. Si le gouvernement américain est réellement préoccupé par les questions de défense au Moyen-Orient, il devrait limiter la vente d'armes aux pays de la région, qui servent à tuer des Yéménites innocents. »

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a affirmé à plusieurs reprises que le S-300 était un système de missiles purement défensif et ne constituait une menace pour la sécurité d'aucun pays de la région. Cependant, la mise en œuvre de cet accord pourrait inquiéter les États-Unis, l'OTAN et même Israël.

Immédiatement après que la Russie a annoncé la reprise du contrat avec l'Iran, les responsables américains ont exprimé à plusieurs reprises leur inquiétude quant au fait que ce système de missiles sol-air pourrait être utilisé à d'autres fins ou tomber entre les mains de ceux qui soutiennent le terrorisme dans la région.

Le système de missiles sol-air S-300 est une arme de défense antiaérienne, de croisière et antimissile balistique, d'une portée allant jusqu'à 200 km, capable d'engager plusieurs cibles et d'abattre un avion à une altitude de 20 km.

Selon l'hebdomadaire allemand Stern, cette portée et cette capacité pourraient permettre à l'Iran de déployer le système S-300 dans des zones qui renforceraient sa défense aérienne bien au-delà de ses frontières. Selon le journal allemand, ce système pourrait créer une vaste zone interdite sur la carte, où la machine militaire occidentale perdrait également son efficacité.

La livraison du système S-300 à l'Iran est considérée comme le début d'une coopération militaire plus étroite entre la Russie et l'Iran. Depuis la conclusion de l'accord nucléaire entre l'Iran et les puissances mondiales, de hauts responsables des deux pays se sont rendus à plusieurs reprises pour discuter de contrats d'armement.

Outre la coopération en matière de défense et d’économie, la coordination entre la Russie et l’Iran sur les questions brûlantes de l’actualité mondiale, telles que la guerre en Syrie, au Yémen et la lutte contre le groupe autoproclamé État islamique (EI), contribue non seulement à résoudre les problèmes économiques des deux pays, mais aussi à renforcer leur position sur la scène internationale.

Selon VOV