La Russie met en garde contre une « rupture totale » de ses relations avec les États-Unis

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Dans une interview accordée à Interfax, le responsable russe a accusé les États-Unis de mener une politique « erronée » et « dangereuse » visant à infliger une « défaite stratégique » à Moscou. M. Ryabkov a déclaré que ces actions avaient plongé les relations bilatérales dans le « coma ». Il a ajouté qu'une rupture complète des relations bilatérales pourrait même survenir, ajoutant que ce scénario entraînerait une réduction significative des présences diplomatiques respectives dans les deux pays.

Le diplomate russe a déclaré que si les États-Unis hésitent à rompre complètement leurs liens, ils ne sont « pas prêts à trouver un terrain d'entente… même en théorie ». Bien que les deux puissances continuent de dialoguer sur des sujets délicats, « cet équilibre peut s'effondrer à tout moment en raison de l'imprudence de Washington », a déclaré M. Ryabkov. Il a ajouté que la saisie d'actifs russes ou l'escalade des hostilités pourraient être l'une des raisons de l'aggravation de la situation. Le vice-ministre Ryabkov a souligné que la Russie ne cherchait pas à rompre ses liens, mais a averti qu'elle était « prête à tout scénario ».
M. Ryabkov a également admis que la Russie et les États-Unis avaient le potentiel de rétablir leurs relations, même si cela s'avérerait difficile. « Le problème est que la classe dirigeante américaine a énormément de mal à accepter l'évolution de l'ordre mondial. Nombre d'entre eux ne parviennent tout simplement pas à se défaire de leur propre supériorité », a-t-il expliqué.

Les commentaires de Ryabkov font suite à un article du New York Times publié jeudi selon lequel la Maison Blanche avait intensifié les négociations visant à saisir 300 milliards de dollars d'actifs russes gelés en Occident, susceptibles d'être utilisés pour aider l'Ukraine. Moscou a dénoncé à plusieurs reprises le gel de ses fonds comme un « vol », menaçant de représailles si l'Occident persistait à saisir ces actifs.

Par ailleurs, le vice-ministre Riabkov a déclaré que la Russie était prête à réagir rapidement au déploiement américain de missiles à courte et moyenne portée en Europe et dans la région Asie-Pacifique. Il a ajouté que Moscou suivait de près l'évolution de la situation et les déploiements potentiels de missiles par les États-Unis et était prêt à prendre rapidement les décisions politiques nécessaires pour y répondre. Interfax a également cité M. Riabkov affirmant que la Russie et les États-Unis restaient en contact sur la possibilité d'un échange de prisonniers entre les deux pays.

De son côté, l'ambassadeur de Russie aux États-Unis, Anatoli Antonov, a accusé Washington de tenter d'intimider les partenaires de Moscou par de nouvelles sanctions, affirmant que de telles actions entravent presque totalement la possibilité de rétablir un dialogue respectueux entre les deux parties. Commentant le nouveau train de sanctions américaines, l'ambassadeur Antonov a déclaré : « La plupart des mesures annoncées par le Trésor américain visent des organisations de pays tiers. On perçoit clairement l'intention d'intimider nos partenaires, les poussant à rompre des relations mutuellement bénéfiques avec la Fédération de Russie sous le couvert de slogans géopolitiques. Les États-Unis ne semblent pas comprendre, ou ne veulent pas comprendre, que par de telles actions irresponsables, ils contribuent à la fragmentation de l'économie mondiale et affaiblissent la position du dollar américain aux yeux des pays de l'hémisphère Sud, voire de leurs satellites. »
Le 22 décembre, le président américain Joe Biden a signé un décret visant à renforcer les sanctions contre la Russie et à proposer des restrictions sur les institutions financières effectuant des transactions qui, de l'avis de Washington, profitent à l'industrie de défense russe.
En réaction à cette décision, la chaîne Telegram de l'ambassade de Russie aux États-Unis a cité M. Antonov, déclarant : « Les propositions de sanctions de Washington nuisent encore davantage aux relations bilatérales. Elles éliminent toute possibilité de rétablir un dialogue respectueux entre les puissances, même sur une courte liste de sujets sur lesquels la Russie et les États-Unis peuvent encore partager des points de vue similaires. »
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