La Russie appelle à la fin de la crise syrienne pour se concentrer sur la lutte contre l'EI
Le ministre russe des Affaires étrangères s'engage à soutenir le régime du président syrien Assad contre le terrorisme au Moyen-Orient.
Les dirigeants russes ont réaffirmé hier (26 novembre) leur engagement à soutenir le gouvernement du président syrien Bachar el-Assad. Ce faisant, la Russie a mis l'accent sur la recherche d'une solution politique à la crise dans ce pays du Moyen-Orient, dans un contexte où les militants autoproclamés de l'État islamique (EI) contrôlent une partie du nord de la Syrie.
![]() |
La Syrie en flammes (photo : FreaBeacon) |
Le président russe Vladimir Poutine et le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov ont rencontré hier (26 novembre) le ministre syrien des Affaires étrangères Walid al-Moualem à Sotchi, station balnéaire de la mer Noire. La visite de M. Moualem en Russie fait suite à une visite similaire effectuée plus tôt ce mois-ci par l'ancien chef de l'opposition syrienne Moaz Alkhatib.
« La Russie travaille d'arrache-pied depuis de nombreux mois avec l'opposition syrienne et, bien sûr, avec le gouvernement syrien, en contact quotidien avec eux afin qu'ils comprennent la nécessité de coopérer dans l'intérêt de leur pays et de leur peuple », a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse conjointe avec Moualem. « Nous avons également communiqué ces efforts à nos partenaires occidentaux et aux pays de la région, en particulier ceux qui entretiennent des contacts directs avec certains groupes en Syrie. Nous les appelons à exercer une influence positive afin qu'ils privilégient leurs intérêts nationaux. J'espère que cela portera ses fruits. »
La Russie a réitéré sa volonté d'accueillir des pourparlers de paix en Syrie, mais on ignore encore qui représentera l'opposition disparate du pays. L'Occident soutient la Coalition nationale des forces révolutionnaires et d'opposition syriennes, basée en Turquie, mais la Russie affirme que l'opposition syrienne doit inclure un éventail plus large de forces politiques et sociales. La Russie n'a invité la Coalition nationale syrienne à aucun pourparler, mais le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, a rencontré des représentants du groupe à Istanbul, en Turquie, il y a six semaines pour discuter de la reprise du processus politique.
Parallèlement, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a réaffirmé son engagement à soutenir le président syrien Bachar el-Assad dans la lutte contre le terrorisme au Moyen-Orient. La Russie a déclaré que la montée en puissance des militants de l'État islamique en Syrie créait un besoin urgent d'unir toutes les forces de ce pays instable pour lutter contre le terrorisme. Le ministre russe a critiqué les États-Unis pour avoir nié ce fait.
Certains analystes occidentaux estiment que la décision de la Russie d'attiser la question de la recherche d'une solution pacifique pour la Syrie est un signe que le président Vladimir Poutine commence à s'inquiéter des informations selon lesquelles son homologue américain Barack Obama est en train de revoir sa politique envers la Syrie.
Selon les observateurs, le président Obama a compris qu'il ne pouvait détruire l'organisation État islamique au Moyen-Orient sans tenir compte des liens entre cette guerre et l'instabilité et les conflits transfrontaliers en Irak et en Syrie. Le problème essentiel est que la double crise de l'État islamique et l'instabilité en Syrie sont indissociables. Car une instabilité persistante en Syrie constituera un terreau fertile pour le développement de l'extrémisme terroriste de ce groupe rebelle.
Les États-Unis ont jusqu'à présent refusé de coopérer avec le gouvernement syrien dans la lutte contre l'État islamique autoproclamé. Or, l'armée de M. Assad mène également des frappes aériennes contre Raqqa, bastion du groupe rebelle dans le nord de la Syrie, parallèlement aux frappes aériennes de la coalition internationale dirigée par les États-Unis. Le gouvernement américain sait que les frappes aériennes de la coalition contre l'État islamique pourraient profiter au gouvernement syrien, mais il insiste sur le fait qu'il ne coopère pas avec l'armée de M. Assad et ne la considère pas comme une force dans la campagne militaire en Irak et en Syrie.
Selon VOV.VN