La Russie appelle les États-Unis à révéler une série de cibles à attaquer en Syrie

L'ambassadeur de Russie auprès des Nations Unies, Vassili Nebenzia. Photo : PressTV

S'exprimant lors d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies le 6 septembre sur l'utilisation d'armes chimiques dans la guerre qui dure depuis des années en Syrie, l'ambassadeur russe à l'ONU, Vasily Nebenzya, a déclaré que Washington et ses alliés militaires, la Grande-Bretagne et la France, devaient révéler où ils s'apprêtaient à frapper.

« Révélez la liste des cibles que le Pentagone aurait sélectionnées pour d’éventuelles frappes aériennes de trois pays », a-t-il déclaré.

« Si vous pensez que ces sites sont liés au stockage d’armes chimiques, alors faites preuve de respect pour le droit international et transmettez cette information à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) », a-t-il ajouté.

La Syrie et la Russie se préparent à lancer une offensive contre la province d'Idlib, dans le nord-ouest du pays, dernier bastion majeur des terroristes anti-gouvernementaux dans le pays arabe.

La Maison Blanche a averti que les États-Unis et leurs alliés n’hésiteraient pas à réagir « rapidement et avec force » si les forces armées syriennes utilisaient des armes chimiques lors de la prochaine attaque.

Nikki Haley, l'ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies, a déclaré lors d'une réunion du Conseil de sécurité que la Russie et d'autres membres du Conseil devraient avoir « profondément honte » d'avoir pris le parti du président syrien Bachar al-Assad dans le conflit.

« Nous voulons donc profiter de l’occasion pour rappeler à Assad et à ses partenaires russes et iraniens : il ne faut pas parier contre la possibilité d’une nouvelle réponse des États-Unis », a-t-elle déclaré, faisant référence à la réponse de Washington aux précédentes allégations d’attaques chimiques en Syrie.

L’Iran et la Russie ont tous deux soutenu Assad dans l’élimination des terroristes de vastes zones de la Syrie.

Pendant ce temps, les États-Unis ont accusé à plusieurs reprises la Syrie de mener des attaques chimiques contre son propre peuple.

Jim Jeffrey, nommé le mois dernier conseiller spécial sur la Syrie auprès du secrétaire d'État américain Mike Pompeo, a réitéré ces commentaires plus tôt dans la journée, affirmant qu'il y avait « de nombreuses preuves » que Damas préparait des armes chimiques pour une attaque.

Ces informations surviennent alors que la Russie et la Syrie mettent en garde contre une activité suspecte dans les zones contrôlées par les terroristes, suggérant que des militants anti-gouvernementaux se préparent à lancer une attaque chimique à Idlib et à en imputer ensuite la responsabilité à l'armée syrienne.

L'année dernière, lorsque plus de 80 personnes ont été tuées lors d'une prétendue attaque au gaz du 4 avril contre Khan Cheikhoun, les États-Unis ont tiré 59 missiles de croisière Tomahawk depuis deux navires de guerre en mer Méditerranée à l'aéroport de Shayrat, dans la province syrienne de Homs.

Les attaques se sont poursuivies cette année, lorsque le 14 avril, les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ont lancé une série de frappes de missiles sur la Syrie suite à une attaque chimique présumée dans la ville de Douma, près de la capitale Damas.

L'ambassadeur syrien à l'ONU, Bachar al-Jaafari, a déclaré au Conseil de sécurité que trois pays occidentaux figurent parmi les principaux soutiens des groupes terroristes en Syrie.

Ce soutien, a-t-il soutenu, a entravé le processus politique en Syrie au cours des sept dernières années.