La Russie ne veut pas appuyer sur le « bouton rouge » nucléaire
La Russie ne veut pas de guerre nucléaire et estime que les discussions sur le moment où il faut appuyer sur le « bouton rouge » sont inappropriées, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov dans une interview à la chaîne de télévision Sky News Arabia.

« Nous parlons de lignes rouges, en espérant que nos analyses et nos déclarations seront entendues par des personnes intelligentes et des décideurs. Il n'est pas sérieux de dire que si demain vous ne faites pas ce que je vous demande, nous appuierons sur le bouton rouge », a souligné le ministre russe des Affaires étrangères. « Je pense que dans de telles situations, les décideurs comprennent de quoi nous parlons. Personne ne souhaite une guerre nucléaire », a déclaré M. Lavrov.
Le ministre des Affaires étrangères Lavrov a toutefois averti que la Russie possédait des armes « susceptibles d'avoir de graves conséquences pour ceux qui contrôlent le gouvernement ukrainien ». Ces armes sont en état d'alerte maximale, a-t-il affirmé.
Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères Lavrov a déclaré que, contrairement à l'Europe, la Russie respecte toujours ses obligations au titre des accords et ne se tirera pas une balle dans le pied en coupant ses approvisionnements en gaz. Interrogé sur les raisons pour lesquelles la Russie ne cesse pas d'exporter du gaz vers l'UE, malgré toute la négativité qui en émane, M. Lavrov a répondu : « Nous sommes des gens bien. Nous avons signé des accords à long terme avec l'Europe. Nous respectons toujours nos obligations, contrairement à l'Europe et aux États-Unis. »
Actuellement, l'Europe satisfait ses besoins essentiels grâce au gaz naturel liquéfié, notamment celui des États-Unis. Mais si quelqu'un souhaite nous acheter du gaz, nous ne renoncerons jamais à nos accords. Nous sommes voisins. Nous disposons d'un réseau de gazoducs. Malgré la destruction de trois tronçons du Nord Stream, ce réseau est toujours en place, passant notamment par l'Ukraine, la Turquie et la mer Noire. Si cela est bénéfique pour les deux parties, pourquoi se tirer une balle dans le pied ?, a souligné le haut diplomate russe.
Selon M. Lavrov, depuis de nombreuses décennies, depuis l’époque soviétique, depuis les années 1970, Moscou a établi une coopération mutuellement bénéfique en matière d’approvisionnement en gaz.