La Russie et les États-Unis ne parviennent toujours pas à trouver un terrain d’entente sur l’Ukraine

Malgré de nombreuses négociations, la Russie et les États-Unis ne parviennent toujours pas à trouver une solution à la crise ukrainienne.

Le 30 mars, la Russie et les États-Unis ont de nouveau convenu que la crise ukrainienne devait être résolue par la voie diplomatique. Cependant, après quatre heures de négociations à Paris, le secrétaire d'État américain John Kerry et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov n'ont pas réussi à trouver un terrain d'entente pour résoudre la question ukrainienne.

Le secrétaire d'État américain John Kerry et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d'une réunion à Paris le 30 mars (Photo : AP)

L'AP a cité M. Kerry lors d'un entretien avec des journalistes à l'ambassade des États-Unis à Paris, après une rencontre avec le ministre russe des Affaires étrangères, déclarant : « Le renforcement du dispositif militaire russe à la frontière ukrainienne crée un climat de peur et de tension en Ukraine. Cette action de la Russie ne crée pas le climat nécessaire au dialogue. »

Auparavant, les États-Unis avaient accusé la Russie d'avoir mobilisé des dizaines de milliers de soldats à la frontière avec l'Ukraine pour menacer les nouveaux dirigeants du pays après avoir pris la Crimée à l'Ukraine.

M. Kerry a souligné que même si l'armée russe restait présente uniquement sur le territoire russe, sans s'étendre en Ukraine, cela créerait néanmoins une atmosphère négative.

« La question n'est pas de savoir si la Russie a le droit ou la légalité de déployer ses forces militaires », a déclaré Kerry. « La question est de savoir si cela est approprié et judicieux dans les circonstances actuelles. »

Selon une source anonyme, M. Kerry aurait proposé le retrait des troupes russes de la zone frontalière avec l'Ukraine, mais le ministre russe des Affaires étrangères n'a réagi en promettant rien. M. Lavrov s'est contenté de présenter ces propositions au chef du Kremlin.

Lors d'une conférence de presse distincte à l'ambassade de Russie à Paris, Lavrov n'a pas non plus évoqué le retrait des troupes. Il a plutôt exposé l'idée de Moscou d'une Ukraine fédérale, dans laquelle de nombreuses régions bénéficieraient d'une plus grande autonomie.

M. Lavrov a également affirmé sa préoccupation particulière pour les Russes, les russophones vivant actuellement dans le sud et l'est de l'Ukraine.

Le ministre russe des Affaires étrangères a déclaré que l’Ukraine ne fonctionne pas comme un « État unitaire » et devrait suivre un modèle fédéral avec différentes régions libres de choisir leurs propres modèles financiers, économiques, sociaux, linguistiques et religieux.

M. Lavrov a fait valoir qu’à chaque fois que l’Ukraine élit un nouveau président, le pays adopte une nouvelle constitution, ce qui montre que l’Ukraine est un modèle d’État qui « n’a pas d’unité dans son fonctionnement ».

Selon M. Lavrov, les responsables ukrainiens sont actuellement très prudents quant à la décentralisation, craignant que les régions pro-russes ne freinent leurs aspirations à « se tourner » vers l'Occident. Cependant, les États-Unis estiment que tout changement lié au choix du futur modèle étatique de l'Ukraine doit être décidé par le peuple ukrainien.

« Nous ne discutons pas de la forme que prendra l'État ukrainien », a déclaré M. Kerry. « Ce n'est pas notre affaire, et nous n'avons aucun droit d'en discuter. C'est le choix du peuple ukrainien. »

« Nous ne pouvons accepter aucune discussion sur l'avenir de l'Ukraine sans la présence du gouvernement ukrainien légitime. Aucune décision concernant l'Ukraine ne sera prise sans sa participation », a ajouté le secrétaire d'État américain.

Pour sa part, M. Lavrov a démenti les accusations de Kiev selon lesquelles Moscou chercherait à « diviser l'Ukraine ». Il a déclaré : « Le modèle fédéral ne vise pas à diviser l'Ukraine, comme le craignent les autorités de Kiev. Au contraire, un État fédéral apporterait des avantages communs à toutes les régions d'Ukraine. »

M. Lavrov a également déclaré que lui-même et le secrétaire d'État Kerry avaient convenu de travailler avec le gouvernement ukrainien pour améliorer les droits des russophones en Ukraine et pour réprimer les forces nationalistes extrêmes dans le pays.

Les ministres des Affaires étrangères russe et américain ont eu de nombreux entretiens et conversations téléphoniques depuis le début de la crise ukrainienne. Cependant, les deux parties n'ont pas encore trouvé de solution pour sortir de l'impasse politique dans ce pays. M. Lavrov et M. Kerry devraient poursuivre leurs rencontres pour discuter de la question ukrainienne lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN, qui se tiendra les 2 et 3 mars à Bruxelles, en Belgique.

Selon VOV